Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

préservatif

Réservoir cylindrique souple et mince en latex, placé sur la verge ou dans le vagin avant les rapports sexuels pour une raison contraceptive ou hygiénique.

Synonyme : condom.

— Le préservatif masculin empêche le passage du sperme dans les voies génitales féminines. En raison de la recrudescence des maladies sexuellement transmissibles (M.S.T.) et du développement du sida, son usage est aujourd'hui indispensable lors des rapports sexuels : en effet, il assure la meilleure protection contre la transmission infectieuse par voie sexuelle en supprimant tout contact direct entre les muqueuses des partenaires. Pour être efficace, un préservatif ne doit pas avoir déjà été utilisé et il doit être correctement appliqué sur le pénis en érection et avant tout contact sexuel. Une crème spermicide appliquée sur le préservatif en place peut également être utilisée pour parfaire la protection. Les préservatifs lubrifiés sont conseillés pour les rapports génitaux et les modèles non lubrifiés lors des relations buccogénitales.

— Le préservatif féminin est un sac en forme de doigt de gant qui s'introduit dans le vagin. Il empêche la progression des spermatozoïdes dans le col de l'utérus. Le préservatif féminin est commercialisé dans quelques pays (Espagne, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Suisse, entre autres). Pour une efficacité optimale contre le risque d'infection par les M.S.T. (dont le sida), il est impératif de suivre les conseils d'utilisation des différentes marques de préservatif féminin.

Voir : contraception.

pression artérielle

Pression pulsée résultant de la contraction régulière du cœur (environ toutes les secondes) et créant un système de forces qui propulse le sang dans toutes les artères du corps.

Synonyme : pression sanguine.

   La pression artérielle est souvent appelée, improprement, « tension artérielle ».

DIFFÉRENTES SORTES DE PRESSION ARTÉRIELLE

— La pression systolique, ou maxima, s'observe quand le cœur se contracte. Là, la pression artérielle atteint son maximum.

— La pression diastolique, ou minima, se mesure après l'éjection du sang, pendant la phase de repos du cœur. Là, la pression artérielle descend à son niveau minimal. Cette pression minimale ne devient jamais nulle car, dès la fin de la systole (contraction cardiaque), la valvule aortique, située à la sortie du ventricule gauche, se ferme, ce qui empêche le reflux du sang dans le ventricule.

   La pression dans l'aorte et dans ses branches baisse progressivement car le sang s'écoule vers la périphérie du système artériel, diminuant d'autant le volume du sang présent dans l'aorte et dans les artères de gros calibre.

VARIATIONS PHYSIOLOGIQUES

Les chiffres normaux de pression artérielle se situent entre 10 et 14 centimètres de mercure pour la maxima et entre 6 et 9 centimètres pour la minima. Selon l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.), ces chiffres ne doivent pas dépasser 14 pour la pression systolique et 9 pour la pression diastolique.

   L'écart entre la maxima et la minima (différentielle) peut être modifié dans certaines conditions pathologiques ; on parle alors de pincement ou d'élargissement de la différentielle : un pincement peut être observé si la force contractile du ventricule gauche diminue ; un élargissement, lorsqu'une anomalie de la valvule aortique provoque un reflux de sang de l'aorte dans le ventricule gauche (insuffisance aortique).

   Il est habituel de constater une augmentation progressive de la pression artérielle avec l'âge. Par ailleurs, certains sujets ont, de façon spontanée ou du fait de la prise de certains médicaments, une chute tensionnelle importante, appelée hypotension orthostatique, lorsqu'ils se mettent debout brusquement, ce qui justifie la mesure systématique chez eux de la pression artérielle en position couchée puis en position verticale.

   Il est aussi normal que la pression systolique augmente au cours d'un effort.

TECHNIQUE DE MESURE

La pression artérielle se mesure à l'aide d'un sphygmomanomètre, ou tensiomètre. La mesure doit être effectuée sur un sujet allongé après 5 à 10 minutes de repos. En effet, chez certaines personnes anxieuses ou nerveuses, le simple fait de leur prendre la pression artérielle suffit parfois à provoquer une montée de pression. Il s'agit de « l'effet blouse blanche ». On ne parlera donc d'hypertension artérielle que si la mesure, effectuée au repos à 3 reprises et à quelques jours d'intervalle, dépasse les chiffres normaux pour l'âge.

   C'est pourquoi il est parfois demandé au sujet de porter un appareil de mesure ambulatoire de la pression artérielle (M.A.P.A.), ou Holter tensionnel, qui enregistre pendant 24 heures les variations de pression et permet d'établir une meilleure estimation de la charge tensionnelle du sujet. Certains appareils permettent aux patients d'effectuer eux-mêmes des mesures automatiques (automesures) pour surveiller l'efficacité de leur traitement.

Voir : hypertension artérielle, hypotension artérielle, valvulopathie.

pression oncotique

Grandeur exprimant le degré de facilité avec lequel des protéines en solution dans un fluide attirent l'eau.

   En pratique, le terme de pression oncotique exprime le degré de facilité avec lequel les protéines du plasma attirent l'eau des tissus de l'organisme.

   Si la concentration des protéines plasmatiques diminue (hypoprotéinémie), par exemple à la suite d'une dénutrition, l'eau s'accumule dans les tissus, ce qui provoque la formation d'œdèmes.

prévalence

Nombre de cas de maladie ou de malades, ou de tout autre événement tel qu'un accident, dans une population déterminée, sans distinction entre les cas nouveaux et les cas anciens (O.M.S., 1966).

   La prévalence est un rapport qui s'exprime en nombre de cas pour 100 000 habitants. Elle peut se référer à un moment précis ou se calculer sur un laps de temps donné. Elle permet de définir la fréquence globale d'une maladie ou d'un accident.

prévention

Ensemble des moyens mis en œuvre pour éviter l'apparition, l'expansion ou l'aggravation de certaines maladies.

   La prévention médicale, ou prophylaxie, a été prise en charge par les pouvoirs publics au fur et à mesure que se systématisait la lutte contre la tuberculose et contre les maladies vénériennes (première moitié du XXe siècle).

   La prévention est assurée par le médecin de famille, par les spécialistes, mais aussi par la collectivité et les pouvoirs publics. Elle repose sur l'amélioration de l'hygiène, individuelle et collective (adduction et assainissement de l'eau, éducation sanitaire et diététique, etc.), les médicaments (vaccins, vitamine D, etc.), les examens médicaux systématiques (examens radiologiques, dentaires, prénuptiaux, pendant la grossesse et les bilans de santé).

DIFFÉRENTS TYPES DE PRÉVENTION

L'apparition ou la non-apparition de la maladie et son degré éventuel d'évolution permettent de distinguer différents stades de prévention.

— La prévention primaire vise à empêcher l'apparition de la maladie par des procédés spécifiques : vaccination contre les maladies infectieuses, vitamine D contre le rachitisme, lutte contre le tabac dans le cas des maladies cardiovasculaires, etc.

— La prévention secondaire tend à dépister et à arrêter le processus pathologique aussitôt après son déclenchement. Ainsi, un examen médical systématique et régulier des seins ainsi qu'une mammographie chez les femmes de plus de 40 ans permettent de dépister précocement un cancer du sein. Le coût de la prévention doit toujours être considéré par rapport à celui du traitement qu'auraient nécessité autant de cas évolués de la maladie.

— La prévention tertiaire a pour objet d'empêcher les rechutes (administration de pénicilline contre le rhumatisme articulaire aigu) et de réduire les complications ou les séquelles par la rééducation ou la réadaptation, par exemple.

Voir : dépistage.