Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

respiratoire (appareil)

Ensemble des organes assurant les premières étapes de la respiration, c'est-à-dire la ventilation (mouvement de l'air dans les poumons) et l'hématose (transformation du sang veineux chargé de gaz carbonique en sang artériel chargé d'oxygène).

STRUCTURE

L'appareil respiratoire comprend les voies respiratoires (c'est-à-dire les voies aériennes supérieures – fosses nasales, cavité buccale, pharynx, larynx –, la trachée et les bronches) et les poumons, enveloppés de la plèvre. Le thorax, par sa cage osseuse, ses nerfs et ses muscles, participe aussi à son fonctionnement.

PHYSIOLOGIE

L'appareil respiratoire permet à l'organisme de s'enrichir en oxygène et d'éliminer le gaz carbonique produit par le fonctionnement des cellules. L'air pénètre dans les voies respiratoires grâce à la contraction musculaire, qui, lors de l'inspiration, abaisse le dôme diaphragmatique, augmentant le volume de la cage thoracique et provoquant ainsi une dépression intrathoracique.

— La ventilation comporte deux temps : un temps actif, l'inspiration, qui permet à l'air de pénétrer dans la cage thoracique, et un temps passif, l'expiration, pendant lequel l'air est rejeté vers l'extérieur :

— l'inspiration est assurée par les muscles respiratoires, notamment le diaphragme, dont la contraction est assurée par les nerfs phréniques ;

— l'expiration, plus longue que l'inspiration, est assurée par le retour en position de repos des structures élastiques mobilisées à l'inspiration.

— Les échanges air-sang se font dans les alvéoles par l'intermédiaire d'une membrane très fine et très étendue (environ 80 mètres carrés), la membrane alvéolocapillaire, au travers de laquelle se diffusent les gaz : l'oxygène se dirige des alvéoles vers le sang et le gaz carbonique, du sang vers les alvéoles. Le sang provenant du système veineux, pauvre en oxygène et riche en gaz carbonique, vient du cœur droit par les artères pulmonaires, qui se ramifient en un très fin réseau de capillaires revêtant les alvéoles ; une fois enrichi en oxygène et débarrassé du gaz carbonique, il repart par les veines pulmonaires vers le cœur gauche.

EXAMENS

Différents moyens permettent de diagnostiquer les maladies de l'appareil respiratoire.

— Les méthodes d'imagerie : radiographie – clichés thoraciques standards, de face et de profil –, scanner ou, plus rarement, imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), angiographie pulmonaire, artériographie bronchique, tomographie par émission de positons (T.E.P.). D'autres méthodes d'imagerie sont réservées à des pathologies bien précises : échographie en cas d'affection pariétale (de la paroi thoracique) ou pleurale ou encore scintigraphie en cas d'embolie, de thrombose ou pour apprécier la ventilation et l'irrigation du poumon.

— L'endoscopie : laryngoscopie et bronchoscopie (servant à visualiser les voies aériennes – larynx, trachée et bronches principales – et à effectuer des prélèvements biopsiques), médiastinoscopie (servant à visualiser le médiastin), pleuroscopie (servant à visualiser la cavité pleurale), angioscopie (servant à visualiser les vaisseaux), etc.

— L'exploration fonctionnelle respiratoire sert à diagnostiquer la plupart des maladies du poumon, à en apprécier la gravité et à contrôler l'efficacité de leur traitement. Elle regroupe de très nombreux examens : spirométrie, tests pharmacodynamiques, pléthysmographie, manométrie intraœsophagienne, mesure de la concentration des gaz du sang, mesure de la compliance (élasticité des poumons), etc.

— Les examens anatomopathologiques, très importants pour l'étude de cet appareil aux structures et aux pathologies variées, portent sur des prélèvements de nature diverse : crachats, liquide pleural, fragments de tissu pulmonaire, pleural ou bronchique.

PATHOLOGIE

L'immense surface de contact de l'appareil respiratoire avec le milieu extérieur et sa situation de carrefour expliquent la fréquence et la variété des pathologies observées.

— Les affections tumorales sont le cancer bronchopulmonaire primitif (presque exclusivement dû au tabac) et le cancer bronchopulmonaire secondaire, dû à une métastase d'un cancer situé dans une autre région de l'organisme et qui peut atteindre les poumons, la plèvre ou, plus rarement, les bronches. Les tumeurs primitives de la plèvre (mésothéliome) et du médiastin sont moins fréquentes.

— Les maladies infectieuses sont la tuberculose, les infections des voies aériennes supérieures (rhinite, sinusite, pharyngite, angine, laryngite), la bronchite aiguë, la bronchopneumonie, la pneumonie, les pneumopathies atypiques, les suppurations pulmonaires ou pleurales liées à la pénétration de l'organisme par un agent microbien, la tuberculose, etc.

— Les maladies bronchiques et bronchiolaires sont essentiellement la bronchite chronique avec ou sans obstruction, l'emphysème, l'asthme, la dilatation des bronches et la mucoviscidose.

— Les maladies de l'interstitium pulmonaire regroupent des affections aussi variées que les pneumopathies d'hypersensibilité, la sarcoïdose, les manifestations pulmonaires des maladies systémiques, les fibroses, les pneumoconioses, les pneumopathies médicamenteuses.

— Les maladies restrictives respiratoires sont liées à une maladie neuromusculaire (myopathie, poliomyélite) ou osseuse (cyphoscoliose).

— La pathologie vasculaire comprend l'œdème et l'embolie pulmonaire.

   Toutes ces maladies peuvent se compliquer d'insuffisance respiratoire chronique ou aiguë.

Voir : asthme, bronchiolite, bronchite, cancer bronchopulmonaire, globe vésical, tuberculose.

responsabilité médicale

Obligation pour le médecin d'éviter tout dommage à son malade et, dans le cas contraire, de le réparer.

   La responsabilité médicale est morale et juridique, le contrat qui lie le médecin à son malade comportant une obligation non de résultat mais de moyens.

   Cette formulation a néanmoins fait dernièrement l'objet de discussions, voire de mises en question juridiques. L'Académie de médecine a récemment rappelé que toute intervention médicale (qu'elle soit à visée diagnostique ou thérapeutique) « s'inscrit dans le cadre d'une obligation de soins et comporte en elle-même certains risques ». Cela implique que tout acte médical doit faire l'objet d'une évaluation des bénéfices et des risques qui s'y attachent, évaluation fondée sur les connaissances scientifiques disponibles au moment de sa réalisation. Les nouvelles recommandations dans ce domaine sont d'apporter au patient une meilleure information, le mettant en mesure de prendre éventuellement part à la décision médicale le concernant, et d'y apporter son consentement.

   On distingue la responsabilité civile (obligation de réparer le dommage causé), la responsabilité pénale (obligation de répondre devant la société de la violation de la loi pénale) et la responsabilité disciplinaire (obligation de répondre devant les juridictions disciplinaires de l'Ordre des médecins, en France, ou des organismes correspondant, dans les autres pays, de la violation d'une règle déontologique).

— La responsabilité civile du médecin peut être mise en cause lorsqu'un patient demande réparation de ce qu'il estime être un préjudice – par exemple si le médecin ne lui a pas apporté les soins que son état réclamait, ou s'il n'a pas diagnostiqué la pathologie en cause. C'est au patient de prouver cette faute, le préjudice dont il se plaint et la relation de causalité entre la faute et le préjudice.

   Le recours à une expertise médicale est alors souvent nécessaire. Il a néanmoins récemment été admis que la seule existence du préjudice pouvait ouvrir droit à une indemnisation (contamination transfusionnelle de certaines maladies infectieuses, par exemple).

— La responsabilité pénale concerne le plus souvent des blessures ou des homicides par imprudence mais aussi de nombreuses autres infractions : non-assistance à personne en danger, infraction à la législation sur les stupéfiants, etc.

— La responsabilité disciplinaire, ou responsabilité ordinale, est mise en jeu par la violation d'une règle déontologique.