Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chémosis

Gonflement œdémateux de la conjonctive.

   Un chémosis se présente sous la forme d'un bourrelet infiltré de liquide. Il apparaît au cours d'inflammations aiguës de la conjonctive (conjonctivites allergiques aiguës) ou de brûlures de cette membrane. Parfois, c'est une hémorragie sous-conjonctivale qui provoque une distension de la conjonctive : il s'agit alors d'un chémosis hémorragique.

   Le traitement fait appel aux anti-inflammatoires locaux.

chevauchement

Superposition anormale de deux éléments anatomiques.

   Le terme de chevauchement s'emploie particulièrement dans le cas de certaines fractures des os : l'une des extrémités de l'os fracturé ne reste pas dans l'alignement, mais se déplace sur le côté, puis vient se placer le long de l'autre extrémité.

cheveu

Poil de grande longueur implanté sur la peau du crâne, dite cuir chevelu.

Voir : alopécie, calvitie, tendon d' Achille, fracture de Dupuytren, entorse.

cheville

Segment du membre inférieur qui unit la jambe au pied, formé par l'articulation tibiotarsienne et les tissus qui l'entourent.

Synonyme : cou-de-pied.

   La cheville est formée par 3 os : les malléoles interne (extrémité inférieure du tibia) et externe (extrémité inférieure du péroné) et l'astragale (os du pied), qui s'appuie sur le calcanéum. Le tendon d'Achille est situé sur la face postérieure de la cheville.

   L'articulation de la cheville permet d'effectuer des mouvements de flexion, d'extension et de très légers mouvements latéraux.

PATHOLOGIE

La cheville subit souvent des traumatismes : entorse et fracture de Dupuytren.

— L'entorse est due à un mouvement forcé du pied en dedans, qui engendre une élongation ou une rupture des faisceaux du ligament latéral externe.

— La fracture de Dupuytren, due à un mouvement forcé du pied en dehors, est une fracture bimalléolaire qui requiert une réduction d'urgence pour éviter une déformation persistante.

Cheyne-Stokes (dyspnée de)

Trouble de la fréquence et de l'amplitude respiratoires.

   La dyspnée de Cheyne-Stokes est caractérisée par une suite de cycles respiratoires d'amplitude croissante puis décroissante, séparés les uns des autres par une période d'apnée (arrêt respiratoire). Après une pause respiratoire de quelques secondes ou plus, la respiration reprend lentement, son rythme s'accélère progressivement, son amplitude devient de plus en plus intense et elle devient bruyante et pénible. Enfin, symétriquement, le rythme et l'amplitude respiratoires diminuent pour aboutir à une nouvelle apnée. La dyspnée de Cheyne-Stokes est physiologiquement normale chez le nouveau-né et le nourrisson. En pathologie, elle peut être la conséquence d'une insuffisance rénale sévère, d'un fonctionnement anormal du centre respiratoire bulbaire (accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien) ou d'une intoxication médicamenteuse.

chiasma optique

Croisement en X des voies optiques (ensemble des neurones qui conduisent l'influx nerveux de la rétine au lobe occipital) dans l'encéphale.

   Le chiasma optique est situé à la base du cerveau, juste au-dessus de l'hypophyse. Sa compression, due, par exemple, à une tumeur de l'hypophyse, peut provoquer une perte partielle de la vision, appelée hémianopsie bitemporale : le sujet, alors, ne voit plus sur les côtés de son champ visuel.

Chikungunya

Maladie infectieuse due à un arbovirus du même nom, transmise par les moustiques du genre Ædes.

Une fièvre élevée apparaît de façon brutale 4 à 7 jours après la piqûre du moustique, associée à d'intenses douleurs articulaires et musculaires, des céphalées et, parfois, une éruption cutanée. Des hémorragies bénignes peuvent survenir, surtout chez l'enfant.

   Des formes graves ont été décrites, notamment neurologiques chez les nouveaux-nés dont la mère était infectée. Une surmortalité a été notée, touchant surtout les sujets âgés ou affaiblis par d'autres pathologies.

   Une épidémie a atteint plus de 250 000 personnes à La Réunion pendant l'hiver 2005-2006.

chimère

Organisme constitué de deux ou, plus rarement, de plusieurs variétés de cellules ayant des origines génétiques différentes.

   Les chimères sont difficiles à obtenir étant donné les phénomènes de rejet entre groupes cellulaires différents.

   Chez l'homme, les hétérogreffes (greffe d'un organe animal, par exemple d'un cœur de babouin, sur un homme), ne donnent pas encore de bons résultats. Elles pourraient permettre dans l'avenir, grâce aux progrès de la lutte contre le rejet, de pallier la pénurie de dons d'organes.

chimiokine

Cytokine (molécule du système immunitaire) dont l'effet le plus important est de favoriser la migration de cellules (lymphocytes, monocytes, polynucléaires), et d'entraîner leur accumulation à l'endroit où a été sécrétée la cytokine.

Synonyme : chémokine.

chimioprophylaxie

En pathologie infectieuse, la chimioprophylaxie correspond à un usage préventif de médicaments anti-infectieux, antibiotiques ou non.

Synonyme : chimioprévention.

   On distingue la chimioprophylaxie post-exposition de la chimioprophylaxie préventive selon qu'elle est administrée après ou avant le contact avec l'agent infectieux.

chimiothérapie anti-infectieuse

Traitement d'une infection par un médicament issu de la synthèse chimique, comme un sulfamide ou l'isoniazide.

   En pathologie infectieuse, on distingue la chimiothérapie anti-infectieuse de l'antibiothérapie, qui traite par les antibiotiques, par exemple la pénicilline, issus d'organismes vivants végétaux.

   Cependant, cette classification n'a guère de conséquences pratiques, les règles d'usage étant les mêmes pour les deux catégories de médicaments et les résistances bactériennes s'exprimant de la même façon dans les deux cas.

chimiothérapie anticancéreuse

Traitement médicamenteux qui a pour but d'éliminer les cellules cancéreuses dans l'ensemble des tissus.

Différents types de médicament

Plusieurs milliers de substances naturelles ou synthétiques ont été testées en laboratoire, en particulier sur les animaux. Mais une cinquantaine seulement d'agents anticancéreux sont aujourd'hui utilisés chez l'être humain, depuis l'emploi des moutardes azotées en 1942. Les médicaments anticancéreux atteignent les cellules ayant commencé un cycle cellulaire, période où une cellule se prépare à subir une mitose (division cellulaire). Certains d'entre eux, agissant sur une phase précise du cycle, sont dits phase-dépendants.

   Le mécanisme d'action exact des médicaments anticancéreux sert de base à leur classification.

— Les antimétabolites (fluoro-uracile, méthotrexate, 6-mercaptopurine) bloquent la synthèse de l'A.D.N.

— Les médicaments agissant sur l'A.D.N. préformé sont les agents alkylants (cyclophosphamide, ifosfamide, melphalan, mitomycine C, sels de platine) ; les agents intercalants (anthracyclines, anthracènedione, irinotécan), qui se fixent entre les 2 brins de l'A.D.N. et interagissent avec les topo-isomérases I et II, enzymes nécessaires à la réplication normale de l'A.D.N. ; la bléomycine, qui provoque des cassures de l'A.D.N.

— Les médicaments antimitotiques : alcaloïdes de la pervenche (vincristine, vinblastine, vindésine, vinorelbine) et taxanes (dérivés de l'if), appelés poisons du fuseau, empêchent la division cellulaire.

— D'autres médicaments sont les dérivés de la podophyllotoxine (téniposide, vepéside), qui entraînent des cassures de l'A.D.N. et interagissent avec la topo-isomérase II ; la procarbazine, qui agit sur l'A.R.N. de transfert ; enfin, l'actinomycine D, qui agit sur l'A.R.N. messager.

Différents types de traitement

Parmi les critères de choix d'un médicament, on doit tenir compte de la sensibilité ou de la résistance spontanée du cancer à traiter. Le degré de sensibilité dépend surtout du type de tissu (pulmonaire, mammaire). D'autres facteurs peuvent intervenir, tels qu'une faible irrigation vasculaire de la tumeur, diminuant l'arrivée des médicaments contenus dans le sang, ou une réparation par les cellules cancéreuses des lésions de leur A.D.N. dues au médicament.

   Il faut tenir compte également de la faible efficacité de la monochimiothérapie (traitement par un seul médicament). Le plus souvent, on pratique une polychimiothérapie en associant plusieurs médicaments. Les produits employés ont des mécanismes d'action différents, de sorte que l'on observe une efficacité globale supérieure à celle de chaque produit. Par ailleurs, pour éviter une toxicité cumulative, on ne prescrit pas à un malade plusieurs médicaments ayant un effet toxique important sur le même organe.

   Il existe encore d'autres critères de choix des médicaments, comme l'âge du patient et ses maladies, antérieures ou actuellement associées au cancer, qui peuvent constituer une contre-indication à certains produits.

   Quant au mode d'administration des médicaments, on distingue la voie générale, qui agit d'une façon très diffuse dans l'organisme, et la voie locorégionale, qui ne concerne que la tumeur ou la région du corps où elle se trouve.