Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

insertion

Surface d'attache ou de fixation d'un organe sur un autre organe.

   Par exemple, le tendon d'Achille s'insère sur la face postérieure du calcanéum (os du talon).

insolation

État pathologique consécutif à une exposition trop prolongée au soleil.

   Une insolation se traduit par des brûlures de la peau (coup de soleil) ou des yeux et par des symptômes dus à l'élévation de la température dans les centres nerveux (coup de chaleur).

   Le coup de chaleur se manifeste, dans les formes bénignes, par une fatigue, une gêne respiratoire, une fièvre importante, un visage très rouge ou bien, au contraire, pâle. Dans les formes graves, la température élevée et le pouls rapide (tachycardie) s'accompagnent de maux de tête et de ventre, de vertiges, de nausées, de vomissements et d'éblouissements. Un délire, des convulsions et même un coma peuvent survenir.

   L'étendue des brûlures de la peau – au 1er ou au 2e degré – détermine la gravité du coup de soleil. Les lésions oculaires peuvent aller de la conjonctivite à des altérations de la rétine, qui sont parfois irréversibles.

TRAITEMENT

Le sujet doit être étendu dans un endroit frais et boire, s'il est conscient, une solution d'eau salée (une demi-cuillerée à café de sel par litre d'eau froide). En cas de troubles de la conscience, il sera placé en position latérale de sécurité en attendant les soins médicaux et son réveil. L'évolution conduit en général à la récupération complète en quelques heures.

Voir : coup de chaleur.

insomnie

Insuffisance ou absence de sommeil.

Voir : troubles du sommeil.

inspiration

Phase de la respiration pendant laquelle l'air atmosphérique, riche en oxygène, pénètre dans les poumons.

   L'inspiration est un phénomène neuromusculaire actif dû à la contraction des muscles respiratoires, notamment du diaphragme, disposé de telle façon qu'il s'abaisse en se contractant, augmentant l'expansion des poumons et des muscles intercostaux. Dans un cycle respiratoire normal, le temps inspiratoire est plus long que le temps expiratoire. En cas de gêne respiratoire ou lors d'un effort intense, des muscles inspiratoires accessoires se contractent également, comme le sterno-cléido-mastoïdien ; cette contraction constitue un signe diagnostique appelé tirage.

instillation

Méthode thérapeutique consistant à introduire goutte à goutte une solution médicamenteuse dans un conduit naturel (oreille, nez, trachée, urètre) ou dans une cavité de l'organisme (vessie) pour laver, désinfecter et traiter ce conduit ou cette cavité.

   L'instillation oculaire consiste à déposer une ou deux gouttes de collyre sur la conjonctive, dans l'angle externe de la paupière inférieure.

instinct

Impulsion innée, automatique et invariable qui régit le comportement de tous les individus d'une même espèce.

   Le rôle des perturbations de l'instinct dans les troubles mentaux a notamment intéressé la recherche au XIXe siècle. La psychanalyse a élargi la notion d'instinct en introduisant la notion de pulsion, force de nature à la fois psychique et physique qui régule les tensions du sujet. On peut citer, par exemple, l'instinct de survie, l'instinct sexuel, l'instinct d'agressivité.

instrumentiste

Personne chargée de tendre les instruments au chirurgien au cours d'une intervention.

   L'instrumentiste prépare également les instruments et le matériel, prévoit à l'avance ceux qui seront nécessaires lors d'une intervention et les compte pour éviter que certains ne soient oubliés dans le champ opératoire. Cette fonction est occupée par une infirmière spécialisée (panseuse).

insuffisance aortique

Défaut de fermeture de la valvule aortique en diastole qui se traduit par un reflux de sang de l'aorte vers le ventricule gauche.

   Les causes sont multiples. L'insuffisance aortique peut être consécutive à un rhumatisme articulaire aigu : très fréquent dans les pays en voie de développement, celui-ci tend à se raréfier dans les pays industrialisés. Parmi les autres causes, on retient l'endocardite bactérienne (infection microbienne atteignant directement la valvule), le syndrome de Marfan (maladie congénitale du tissu conjonctif), la dissection aortique (le sang pénètre anormalement dans l'épaisseur de la paroi aortique, qu'il sépare en deux), l'anévrysme de l'aorte initiale ou bien, plus rarement, la spondylarthrite ankylosante ou l'aortite syphilitique.

   Elle peut être associée à un rétrécissement aortique : on parle alors de maladie aortique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'insuffisance aortique peut ne causer aucun symptôme : parfois, lors d'un examen médical de routine, le médecin entend un souffle diastolique (bruit anormal perçu pendant la diastole, lors de la phase de relaxation, après le 2e bruit).

   Le cœur compense le reflux de sang dans le ventricule gauche en travaillant plus intensément. Il s'hypertrophie et se dilate progressivement mais, quand ses facultés d'adaptation sont dépassées, sa force contractile diminue et des signes d'insuffisance cardiaque gauche apparaissent.

DIAGNOSTIC

Il est aisément établi lors d'une consultation cardiaque, qui permet d'entendre le souffle diastolique. Une radiographie thoracique montre, en outre, une augmentation de volume du cœur avec une dilatation de l'aorte et, parfois, des calcifications dans la région de l'orifice aortique.

   On prescrit aussi, habituellement, une échocardiographie pour vérifier la structure et le diamètre de l'orifice valvulaire ainsi que l'épaississement et la dilatation ventriculaires gauches. L'échocardiographie Doppler montre le reflux sanguin anormal à travers l'orifice aortique en diastole.

   Enfin, un cathétérisme cardiaque (insertion d'un tube flexible de petit diamètre dans le cœur par voie vasculaire) permet de déterminer le degré de l'insuffisance valvulaire : on injecte alors un produit opaque aux rayons X dans la racine de l'aorte pour observer son reflux dans le ventricule gauche.

TRAITEMENT

Lorsque l'insuffisance aortique est minime ou modérée et sans symptômes, aucun traitement n'est nécessaire. Une simple surveillance cardiologique est requise. Lorsqu'elle est importante, présentant des symptômes ou évolutive, le traitement impose un remplacement de la partie déficiente de l'aorte par une valve mécanique ou une prothèse.

PRÉVENTION

Tout malade atteint d'insuffisance aortique requiert une surveillance accrue, en cas d'opération chirurgicale sur un foyer septique ou de soins dentaires, pour prévenir l'endocardite bactérienne grâce à un traitement antibiotique bref encadrant le geste chirurgical.