Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

nerf crânien (suite)

FONCTION

Ce nerf à la fois sensitif et moteur est capable de libérer de l'acétylcholine, qui provoque une contraction des bronches ou un ralentissement des battements du cœur. Il peut aussi augmenter les sécrétions gastriques et pancréatiques, agir sur la vésicule biliaire, contrôler les variations de la voix, intervenir dans la déglutition (il assure en partie la motricité du pharynx et du voile du palais), l'éternuement, la toux et le péristaltisme (mouvements des organes creux, en particulier ceux de l'intestin).

PATHOLOGIE

Une suractivité du nerf pneumogastrique peut déclencher une perte de connaissance (syncope vagale) ou, en augmentant les sécrétions d'acide gastrique, engendrer un ulcère gastroduodénal. En outre, toute lésion de ce nerf (par une infection, une tumeur, un accident vasculaire cérébral, etc.) peut troubler une ou plusieurs de ses fonctions : altération, voire perte complète du réflexe de déglutition, enrouement, etc.

Nerf spinal

Ce nerf moteur est un nerf crânien particulier puisqu'il a deux racines, l'une dans l'encéphale, l'autre dans la moelle épinière (racine spinale).

   Il innerve, pour sa part crânienne, des muscles du voile du palais et du larynx (nerf laryngé) et, pour sa part spinale, des muscles du squelette : le sterno-cléido-mastoïdien (sur le côté du cou) et le trapèze (en arrière du cou et de l'épaule), qui participent aux mouvements de la tête et du cou.

PATHOLOGIE

Une atteinte de ce nerf peut entraîner une paralysie du sterno-cléido-mastoïdien ou du trapèze. Ces lésions sont très rares.

Nerf trijumeau

Ce nerf moteur et sensitif part de la protubérance annulaire (partie du tronc cérébral) puis se ramifie en trois branches distinctes : le nerf ophtalmique, le nerf maxillaire supérieur et le nerf maxillaire inférieur.

FONCTION

Nerf moteur, il contrôle les muscles de la mastication et gère la production de salive et de larmes. Nerf sensitif, il assure la sensibilité de presque toute la peau du visage, du cuir chevelu, des dents, de la cavité buccale, de la paupière supérieure, des sinus et des deux tiers antérieurs de la langue.

PATHOLOGIE

Au cours de la névralgie faciale, on observe des crises très brèves et très intenses de douleurs qui irradient dans la région de ce nerf.

nerf rachidien

Nerf rattaché à la moelle épinière.

   Il existe 31 paires de nerfs rachidiens : 8 paires de nerfs cervicaux, 12 paires de nerfs dorsaux, ou thoraciques, 5 paires de nerfs lombaires, 5 paires de nerfs sacrés et 1 paire de nerfs coccygiens. Ils constituent avec les nerfs crâniens, qui naissent de l'encéphale, le système nerveux périphérique.

STRUCTURE

Les nerfs rachidiens se caractérisent par leur disposition régulière, sur le versant latéral de la moelle épinière, et par leur constitution identique. Chacun se greffe sur la moelle par deux racines, puis quitte le canal rachidien par le trou de conjugaison situé entre deux vertèbres. On en distingue deux variétés.

— Les nerfs intercostaux sont indépendants, parallèles entre eux. Ils innervent les muscles intercostaux et la paroi abdominale, et interviennent dans la respiration.

— Les autres nerfs rachidiens constituent des plexus. Un plexus est formé par plusieurs nerfs rachidiens, qui s'unissent avant de se diviser en nerfs périphériques destinés aux membres. Il existe trois grands plexus :

— le plexus brachial donne naissance aux nerfs du membre supérieur, en particulier aux nerfs médian et cubital, qui assurent la flexion des doigts, et au nerf radial, qui permet leur extension ;

— le plexus lombaire et le plexus sacré donnent naissance aux nerfs du membre inférieur. La branche la plus importante du plexus lombaire est le nerf crural, qui commande le muscle quadriceps fémoral et permet l'extension de la jambe. Le plexus sacré se prolonge en nerf sciatique.

FONCTION

Les nerfs rachidiens sont mixtes : leur racine postérieure est sensitive et porte le ganglion spinal, leur racine antérieure étant motrice. Leurs fibres sensitives transmettent les informations des récepteurs sensitifs de la peau et des muscles vers la moelle épinière, tandis que leurs fibres motrices transmettent les signaux de la moelle épinière vers les muscles et les glandes.

PATHOLOGIE

Une lésion d'un disque intervertébral (structure anatomique constituée de tissu cartilagineux, réunissant les vertèbres et jouant entre elles le rôle d'amortisseur) peut comprimer une racine d'un nerf rachidien et occasionner de vives douleurs. Un traumatisme d'un nerf rachidien peut engendrer une perte de la sensibilité et de la motricité d'une partie du corps. Une lésion d'un nerf rachidien, une dégénérescence, une infection, un diabète, une carence en vitamines ou une intoxication sont source de douleurs, d'engourdissements ou de contractures.

Nerf phrénique

Les deux nerfs phréniques contrôlent les mouvements du diaphragme et jouent donc un rôle important dans la respiration.

STRUCTURE

Ils sont issus de nerfs cervicaux situés à la base du cou et descendent dans le thorax, l'un à gauche, l'autre à droite, jusqu'au diaphragme où chacun d'eux se divise en plusieurs branches.

PATHOLOGIE

Un traumatisme ou une lésion d'un nerf phrénique peut entraîner une paralysie de la moitié du diaphragme correspondante. L'irritation d'un de ces deux nerfs est à l'origine du hoquet.

Nerf sciatique

Le nerf sciatique est le principal nerf du membre inférieur. Il contrôle les articulations de la hanche, du genou et de la cheville ainsi que de nombreux muscles (notamment les muscles postérieurs de la cuisse et la totalité des muscles de la jambe et du pied) et l'essentiel de la peau de la cuisse, de la jambe et du pied.

STRUCTURE ET PATHOLOGIE

Ce nerf est le plus long et le plus volumineux du corps humain. Il naît du plexus sacré, essentiellement de la 5e racine lombaire (L5) et de la 1re racine sacrée (S1), et se dirige vers la fesse ; après avoir traversé la région postérieure de la cuisse, il se divise au niveau du genou (région poplitée) en deux branches qui se ramifient jusqu'au pied.

   L'atteinte la plus fréquente du nerf sciatique est la sciatique, douleur irradiant principalement dans la fesse et la cuisse, parfois aussi dans la jambe et le pied. Une luxation de l'articulation de la hanche ou une fracture de la partie supérieure du péroné peuvent aussi léser ce nerf et entraîner des troubles allant de l'engourdissement à la paralysie des muscles qu'il innerve.