Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

Schönlein-Henoch (syndrome de)

Affection caractérisée par une atteinte, le plus souvent bénigne, des petits vaisseaux (vascularite) et par des manifestations cutanées, digestives et articulaires.

Synonyme : purpura rhumatoïde.

    Ce syndrome, aussi appelé maladie ou syndrome de Schönlein, touche surtout les enfants, avec une plus grande fréquence entre 4 et 7 ans, et les adultes jeunes. Son origine est probablement immunoallergique.

SYMPTÔMES, SIGNES ET COMPLICATIONS

La maladie se manifeste par un purpura, éruption de taches pourpres (pétéchies, ecchymoses) légèrement en relief, siégeant de préférence sur les membres inférieurs. Les membres supérieurs et le visage sont très rarement atteints. L'éruption peut s'accompagner de douleurs articulaires et de troubles digestifs (vomissements, par exemple), et l'évolution se faire par poussées.

    La gravité de la maladie tient au risque de complications digestives, au premier rang desquelles une invagination intestinale aiguë (repli d'une portion d'intestin), ou de complications rénales. Parmi celles-ci, les moins sévères consistent en une hématurie (présence de sang dans les urines) ou en une protéinurie (présence de protéines dans les urines). Les formes graves se caractérisent par une glomérulonéphrite sévère, parfois suivie de l'apparition d'un syndrome néphrotique (formation d'œdèmes et diminution du taux de protéines dans le sang), qui peut évoluer vers une insuffisance rénale chronique.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Dans la plupart des cas, les symptômes cliniques permettent d'établir le diagnostic.

   Les formes bénignes ne nécessitent pas de traitement particulier. Autrefois, il était classique de proposer l'alitement tant que les lésions cutanées étaient en évolution. Aujourd'hui, on sait que ce traitement n'a aucune incidence ni sur les poussées ni sur l'évolution du syndrome. La plupart des enfants et des jeunes adultes guérissent en quelques semaines ou en quelques mois. Des récidives peuvent survenir dans les mois, voire les années, qui suivent la première manifestation.

   En cas d'atteinte rénale sévère, confirmée par une biopsie du rein, on peut avoir recours aux corticostéroïdes ou à des immunosuppresseurs. L'insuffisance rénale nécessite un traitement par dialyse, dans certains cas une greffe de rein.

Schwartz-Bartter (syndrome de)

Ensemble de troubles caractérisés par une augmentation de la sécrétion posthypophysaire d'hormone antidiurétique, destinée à retenir l'eau dans l'organisme, et une diminution de l'osmolarité (concentration en grosses molécules d'une solution, s'opposant à la fuite de l'eau).

Synonyme : syndrome de sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique.

CAUSES

Les causes du syndrome de Schwartz-Bartter sont multiples : tumorales, neurologiques, bronchopulmonaires ou médicamenteuses. Parmi les premières, les cancers bronchiques sont le plus souvent observés. Les causes neurologiques incluent les traumatismes crâniens, les méningites, les encéphalites, les tumeurs cérébrales et les accidents vasculaires cérébraux. En pneumologie, ce sont les pneumopathies infectieuses et l'insuffisance respiratoire aiguë qui sont responsables. Enfin, certains médicaments peuvent induire un syndrome de Schwartz-Bartter.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le symptôme essentiel est une diminution de la concentration plasmatique de sodium (hyponatrémie), qui peut ne se manifester par aucun signe ou, au contraire, se traduire par des troubles neurologiques (obnubilation, confusion mentale, crises convulsives, coma) ou digestifs (nausées, vomissements).

   Le diagnostic repose sur le dosage du sodium dans le sang et sur l'élimination des autres causes possibles d'hyponatrémie : insuffisances cardiaque, hépatique ou rénale, marquées par un œdème, insuffisance surrénalienne, caractérisée par une déshydratation, hypothyroïdie.

TRAITEMENT

Le traitement repose essentiellement sur la limitation des boissons (restriction hydrique), tout en respectant les apports sodés. Les recherches portent sur des antagonistes de l'hormone antidiurétique, qui inhiberaient son activité biologique.

scialytique

Dispositif d'éclairage intense, sans ombre portée, utilisé en chirurgie. (Nom déposé.)

   Le Scialytique est d'un usage général en salle d'opération. Suspendu au-dessus de la table d'opération, il permet un éclairage très précis du champ opératoire. Il existe aussi de petits Scialytiques sur pied, mobiles, qui sont utilisés dans les salles de soins pour de petites interventions (sutures, par exemple).

sciatique

Douleur irradiant le long du trajet du nerf sciatique et/ou de ses racines.

   Le nerf sciatique naît de la réunion de deux racines issues de la moelle épinière, L5 (émergeant du rachis entre la 4e et la 5e vertèbre lombaire) et S1 (émergeant du rachis entre la 5e vertèbre lombaire et la 1re vertèbre sacrée). Il descend verticalement à la face postérieure de la cuisse avant de se diviser, au creux poplité, en nerf sciatique poplité interne, qui descend à la face postérieure de la jambe, et nerf sciatique poplité externe, qui descend à sa face externe.

CAUSES

Une sciatique est généralement due à une compression des racines nerveuses L5 ou S1, le plus souvent due à une hernie discale (saillie d'un disque intervertébral en dehors de ses limites normales), plus rarement à une compression osseuse – liée à une arthrose, à une fracture du petit bassin, à une luxation de la hanche ou à une étroitesse du canal rachidien lombaire –, tumorale (tumeur osseuse vertébrale, neurinome [tumeur de la racine du nerf], tumeur du petit bassin) ou de nature inflammatoire (spondylodiscite).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils dépendent de la localisation de la lésion. Si seule la 5e racine lombaire est touchée, la douleur atteint la face postérieure de la cuisse, la face externe de la jambe, le dos du pied, le gros orteil ; si la 1re racine sacrée est touchée, la douleur atteint le mollet, le talon, la plante et le bord externe du pied. Si les deux racines nerveuses sont touchées, la douleur s'étend de la fesse au pied.

   Souvent précédée par des douleurs lombaires aiguës (lumbago) ou chroniques, accentuée par la toux et la station debout, la douleur peut être minime ou intense, empêchant parfois le sujet de dormir (sciatique hyperalgique). Lorsque la sciatique est due à une hernie discale, il n'existe pas de corrélation entre l'importance de celle-ci et l'intensité de la douleur. Une forme particulière de sciatique, appelée sciatique paralysante, se traduit par une paralysie du pied.

DIAGNOSTIC

L'examen radiographique du rachis lombaire peut être normal ou mettre en évidence un pincement ou un bâillement discal localisé. Le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) permettent de visualiser la lésion et d'évaluer son retentissement sur les racines nerveuses. La discordance entre les symptômes et les images n'étant pas rare, le diagnostic doit s'appuyer avant tout sur les données de l'examen clinique.

TRAITEMENT

Le traitement d'une sciatique dépend de sa cause. Dans le cas d'une sciatique paralysante, il est chirurgical. Dans le cas d'une hernie discale, il doit rester médical pendant les 8 premières semaines car, quelle que soit la sévérité des douleurs initiales, la sciatique guérit médicalement dans 90 % des cas. Le but du traitement médical est de rendre cette période la moins pénible et la plus courte possible ; il repose sur l'administration d'analgésiques, d'anti-inflammatoires, de corticostéroïdes généraux ou locaux en infiltrations, sur le repos au lit si la douleur est trop vive ou sur le port d'un corset en résine pendant 6 semaines.

   Dès que les douleurs le permettent, le rachis étant encore maintenu par le corset, on peut commencer à remuscler les membres inférieurs par des accroupissements. Le rachis lui-même ne sera rééduqué qu'une fois la sciatique guérie, pour prévenir les récidives. Si, après 2 mois de traitement médical, la sciatique reste invalidante, entravant l'activité quotidienne du sujet, on peut proposer une intervention chirurgicale ou un traitement percutané (le laser est à l'étude).

   Les autres types de sciatique sont traités par radiothérapie ou chimiothérapie en cas de tumeur maligne osseuse du rachis lombaire, ablation de la tumeur en cas de neurinome ou de tumeur du petit bassin, antibiotiques en cas de spondylodiscite.

Voir : nerf sciatique.