Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

communication interventriculaire

Absence de fermeture de la cloison cardiaque qui sépare normalement le ventricule droit du ventricule gauche.

   La communication interventriculaire est la cardiopathie congénitale la plus fréquente (8 cas pour 1 000 naissances). En raison des différences de pression entre les deux ventricules, le sang rouge (oxygéné) passe, par cet orifice qui va de quelques millimètres à 1 ou 2 centimètres de diamètre, du ventricule gauche au ventricule droit, puis dans l'artère pulmonaire.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La communication interventriculaire est généralement sans symptôme. L'adulte peut parfois ressentir un essoufflement. À l'auscultation, un souffle systolique (pendant la contraction du cœur) permet de la déceler. L'échocardiographie et le Doppler cardiaque (qui permet de voir le passage anormal du sang entre les deux ventricules) confirment le diagnostic.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Lorsque l'orifice est petit, il a tendance à se fermer spontanément. Le seul risque est la maladie d'Osler, dans laquelle un microbe se greffe sur l'orifice. Lorsque l'orifice est large, la communication interventriculaire entraîne souvent une forte hypertension dans l'artère pulmonaire, ce qui impose une fermeture chirurgicale avant l'âge de deux ans. Bien maîtrisée, cette technique a des résultats excellents et permet au sujet de mener une vie tout à fait normale.

Voir : cardiopathie, shunt.

compatibilité sanguine

Possibilité de mélanger le sang d'un individu à un autre sans provoquer de réaction immunitaire d'hémolyse.

   La règle de la compatibilité sanguine est de ne pas apporter d'antigènes contre lesquels le receveur a des anticorps, par exemple du sang A ayant l'antigène A à un malade O possédant des anticorps anti-A.

   La compatibilité sanguine la plus simple est l'identité de groupe entre le produit sanguin et le receveur de sang : ainsi, un malade de groupe A sera transfusé avec du sang A. La vérification de la compatibilité doit être effectuée immédiatement avant toute transfusion au lit du malade. En effet, certains anticorps existent de façon naturelle (anticorps du système ABO) ; d'autres, appelés agglutinines irrégulières, n'apparaissent que dans certaines circonstances et doivent donc être recherchés avant toute transfusion.

Voir : groupe sanguin, anticorps, système Rhésus, transfusion sanguine.

compensation

Ensemble des manifestations par lesquelles un sujet tend à surmonter une situation d'infériorité ou de frustration.

   La compensation, d'abord décrite par le médecin et psychologue autrichien Alfred Adler (1870-1937), vise à remplacer un sentiment pénible par son opposé : le sentiment d'infériorité par un sentiment de supériorité, l'impuissance par une volonté de puissance, etc. Son mécanisme est le plus souvent inconscient, si bien qu'elle masque les problèmes sans toujours les résoudre.

   La compensation a en général un effet positif (réalisation sociale, créativité), mais peut également perturber les rapports du sujet à autrui (besoin de dominer, timidité excessive, névrose). Elle intervient au cours de toute psychothérapie.

   Le terme compensation est également utilisé pour la définition des situations de handicap. Il exprime, quel que soit le handicap, le besoin de compenser le désavantage (par exemple, se déplacer en fauteuil roulant), ce qui nécessite un appareillage et une compensation financière.

complément

Système enzymatique participant aux réactions antigènes/anticorps et, en particulier, à la destruction des antigènes.

   Le complément se compose de 11 protéines circulantes, susceptibles d'exercer une activité enzymatique, ainsi que des inhibiteurs de ces protéines. L'activation de ces protéines se fait de façon séquentielle, chacune étant activée par la précédente et devenant par là même capable d'activer la suivante. Cette cascade est initiée soit par la présence d'un anticorps lié à son antigène, soit par la seule présence d'un antigène bactérien. Le déroulement de cette séquence jusqu'à son terme entraîne la destruction de l'antigène, et, s'il était porté par une cellule, la lyse de cette dernière.

   Par ailleurs, les enzymes du complément libèrent, lors de leur activation, des fragments protéiques qui interviennent dans l'inflammation et dans l'activation des cellules impliquées dans la phagocytose.

   Le complément joue un rôle fondamental dans la lutte contre les maladies infectieuses et leurs vecteurs. Un déficit, inné ou acquis, d'un des composants du complément entraîne un plus grand risque de développer certaines maladies.

complexe

Ensemble de tendances inconscientes, à forte charge émotionnelle, qui conditionnent l'organisation de la personnalité d'un sujet.

   Le terme, emprunté à la physiologie, fut introduit en psychanalyse en 1906 par les psychiatres suisses Edmund Bleuler et Carl Gustav Jung. Les complexes se forment dans les premières années de la vie. Ils ne sont pas pathologiques mais peuvent le devenir, causant des troubles caractériels chez l'enfant, des troubles psychiques chez l'adulte.

— Le complexe de castration provient de la découverte de la différenciation sexuelle. Il se traduit par une crainte mêlée de curiosité pour les organes génitaux et pour le corps tout entier. Durant cette période, la gêne ou l'incompréhension de l'entourage peuvent renforcer une culpabilité inconsciente de l'enfant, plus tard génératrice d'échec amoureux, voire de névrose.

— Le complexe d'infériorité, décrit en 1907 par le psychologue autrichien Alfred Adler, naît lorsque l'enfant prend conscience de sa faiblesse naturelle (vis-à-vis des adultes, notamment). Chaque individu cherche à corriger son infériorité en fonction de la valeur affective ou symbolique qu'elle revêt pour lui : ce mécanisme est appelé compensation.

— Le complexe d'Œdipe, amour de l'enfant pour le parent de sexe opposé, associé à une haine pour le parent de même sexe, est décrit pour la première fois par le psychanalyste autrichien Sigmund Freud en 1908. C'est de la résolution de ce conflit intérieur que dépend, à l'adolescence, le choix du partenaire sexuel.

   Le mot « complexe » est par ailleurs utilisé dans le langage courant, indépendamment de sa signification scientifique, pour désigner un sentiment ou un état d'infériorité dans la vie personnelle, affective ou sociale.