Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cannabis

Nom scientifique du chanvre.

canule

Petit tube en métal, en plastique ou en caoutchouc permettant le passage d'air ou de liquide à travers un orifice, naturel ou chirurgical.

— La canule de Mayo, ou canule de Guedel, de forme aplatie, se glisse dans la bouche pour maintenir le passage de l'air chez les comateux et éviter un étouffement provoqué par chute de la langue en arrière.

— La canule de trachéotomie, ou canule de Krishaber, est introduite dans la trachée en cas d'obstruction du larynx. Elle est reliée à un appareil de ventilation artificielle qui insuffle de l'air dans les poumons du malade. La canule de trachéotomie permet également le passage d'une sonde bronchique pour aspirer les sécrétions qui encombrent les bronches. En caoutchouc ou en argent, posée en milieu hospitalier, elle est bien tolérée ; une canule en argent peut demeurer en place de façon prolongée (plusieurs années) chez des malades souffrant d'insuffisance respiratoire chronique.

— Les canules rectales et vaginales, adaptables sur un tuyau, s'utilisent pour pratiquer des lavements ou des injections.

capacité pulmonaire

Quantité d'air présente dans les poumons, mesurée à des fins diagnostiques lors d'une exploration fonctionnelle respiratoire.

— La capacité vitale est le volume d'air maximal qui peut être inspiré et expiré (rejeté par les poumons) en une inspiration et une expiration maximales. La technique utilisée est le plus souvent la spirométrie qui consiste à enregistrer sur un spirographe les volumes d'air inspirés et expirés, puis à les traduire sous forme de graphique permettant le calcul des volumes.

   L'étude de la capacité vitale, simple et rapide, relève de la pratique courante. Les valeurs normales, comprises entre 3 et 5 litres environ chez l'adulte, varient selon l'origine ethnique, l'âge, le sexe, la taille et le poids.

— La capacité pulmonaire totale est la somme de la capacité vitale et du volume résiduel (volume d'air restant en permanence dans les poumons, même après une expiration forcée) ; c'est le plus grand volume d'air contenu dans les poumons, après une inspiration forcée.

   Les mesures de capacités pulmonaires sont indiquées dans la recherche d'une cause de gêne respiratoire et dans l'évaluation de la gravité et de l'évolution de diverses anomalies respiratoires.

   La technique la plus utilisée pour mesurer la capacité pulmonaire totale est la pléthysmographie.

capillaire

Vaisseau de très petit diamètre qui conduit le sang des artérioles aux veinules.

Synonyme : capillaire sanguin.

   Les capillaires, qui mesurent entre 5 et 30 micromètres de diamètre, se distribuent en fines ramifications, appelées réseau capillaire, dans l'ensemble des tissus et des organes. Les capillaires peuvent être court-circuités par des connexions directes artérioveineuses, les canaux de Suquet, douées d'une contractilité propre et susceptibles de modifier la circulation dans le réseau capillaire. Ces canaux interviennent en cas de collapsus, par exemple lorsque le sang doit irriguer de façon prioritaire les organes centraux et non la périphérie.

PHYSIOLOGIE

Les vaisseaux capillaires ont pour rôle essentiel d'assurer la nutrition et le fonctionnement des tissus de l'organisme ; grâce à leur très grand nombre et à la finesse de leur paroi, ils représentent une surface d'échanges considérable entre le sang et les tissus : apports d'oxygène, d'eau, d'ions, de métabolites, transport de gaz carbonique. Les capillaires se dilatent ou se contractent selon les besoins des organes en éléments nutritifs et en oxygène : vasodilatation au niveau des organes digestifs pendant la digestion, au niveau des muscles lors d'un effort physique ou de la peau pour diminuer la température corporelle. L'écoulement du sang dans chaque capillaire est contrôlé par un petit anneau musculaire placé à son origine, le sphincter précapillaire, lui-même influencé par les stimuli nerveux et humoraux.

EXAMENS

Le pouls capillaire permet d'évaluer l'état de la circulation périphérique. La pression sur un doigt de la main ou du pied provoque une décoloration momentanée de la zone concernée. Si la circulation sanguine est bonne, la zone redevient rose dès que la pression cesse. Dans le cas contraire, le pouls capillaire est dit ralenti ou effacé.

   Le réseau capillaire est exploré par capillaroscopie dans les zones directement accessibles (conjonctive et extrémité des doigts).

PATHOLOGIE

— La fragilité capillaire est due à une finesse excessive de la paroi des capillaires. Un traumatisme peut provoquer leur rupture et une ecchymose. Cette fragilité est d'autant plus grande que le sujet est âgé ou sous traitement corticostéroïdien au long cours.

— Les capillarites sont des inflammations des vaisseaux observées dans les maladies de système.

— Les angiomes capillaires (tumeurs bénignes formant une tache rouge de taille variable sur la peau et les muqueuses) sont parfois présents dès la naissance.

Voir : vaisseau.

capillarite

Inflammation aiguë ou chronique des capillaires sanguins, parfois des artérioles et veinules attenantes, entraînant des manifestations cutanées prédominant aux jambes.

CAUSES

Les capillarites ont des causes et des mécanismes en général mal connus. On retrouve parfois un mécanisme immunologique, une augmentation de la pression veineuse (varices et phlébites des membres inférieurs) ou un facteur allergique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les capillarites sont responsables de plusieurs signes cutanés : le purpura, signe le plus caractéristique, est formé de taches rouges ne s'effaçant pas à la pression, dues à une sortie des hématies (globules rouges) hors des capillaires. La dermite ocre est une coloration brunâtre ou jaunâtre de la peau, due aux dépôts de fer secondaires à la destruction des hématies.

   Certaines capillarites entraînent une nécrose cellulaire, qui se traduit par une petite croûte noire recouvrant une ulcération (perte de substance) ; cette nécrose peut être suivie d'une atrophie blanche (atrophie cutanée). D'autres inflammations provoquent des télangiectasies, dilatations des capillaires en réseaux, qui deviennent alors visibles comme de fins traits rouges ou violacés.

   Ces symptômes ne sont pas spécifiques des capillarites ; c'est pourquoi le diagnostic nécessite parfois une biopsie avec examen des lésions au microscope.

TRAITEMENT

Il n'existe pas de traitement curatif réellement efficace, mis à part celui d'une cause éventuelle ; on peut essayer la prescription de « protecteurs capillaires » tels que la vitamine PP. En cas de démangeaisons, on conseillera des émolliants doux, voire une corticothérapie locale prudente, afin d'éviter toute atrophie cutanée secondaire.