Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

spanioménorrhée

Allongement progressif de l'intervalle qui sépare les règles.

   Les cycles menstruels durent habituellement de 21 à 45 jours, avec une moyenne de 28 jours. Généralement réguliers, ils peuvent toutefois se décaler. La spanioménorrhée est définie par un espacement des cycles de plus de 6 à 8 semaines. Elle peut aboutir à une absence totale de règles, ou aménorrhée.

CAUSES

Elles sont diverses. Il peut s'agir d'une grossesse avec persistance de saignements trompeurs, d'un stress (infection aiguë, choc psychologique, intervention chirurgicale), d'une augmentation de la sécrétion de prolactine due à certains médicaments (métoclopramide, neuroleptiques, certains antihistaminiques de type 2, œstrogènes), d'un syndrome des ovaires polykystiques (associant règles espacées, prise de poids et pilosité excessive), d'une maladie hypothalamique ou hypophysaire, d'une anorexie mentale ou d'un entraînement physique intense. Une spanioménorrhée peut survenir aussi en période préménopausique.

TRAITEMENT

Il dépend de la maladie causale et de la demande formulée par la patiente : contraception hormonale pour réguler les cycles menstruels en l'absence de désir de grossesse ; traitement de la pilosité excessive par les antiandrogènes ; en cas de désir de grossesse, stimulation de l'ovulation par les inducteurs de l'ovulation ou administration de progestérone naturelle en cas de sécrétion insuffisante du corps jaune.

sparadrap

Bande adhésive de tissu, de papier ou de matière plastique utilisée comme pansement ou pour le maintien d'un pansement.

   Le sparadrap se présente sous la forme d'une bande de largeur variant de 1 à 20 centimètres. Les plus grandes largeurs sont faites de sparadrap perforé.

DIFFÉRENTS TYPES DE SPARADRAP

— Le sparadrap classique est constitué d'un mélange d'oxyde de zinc et de produit adhésif appliqué sur une bande de tissu. Imperméable, il protège la plaie, mais peut, en même temps, favoriser la macération ou irriter les peaux sensibles.

— Le sparadrap élastique est formé d'une bande de tricot. Il est destiné à maintenir un pansement mais sa tension ne doit pas être modifiée lors des mouvements.

— Le sparadrap microporeux, anallergique (ou hypoallergique), permet d'éviter toute irritation et macération de la plaie en raison de sa perméabilité à l'air. Il est constitué de fibres artificielles. D'utilisation très courante, il convient à tous les types de peau et particulièrement à l'épiderme fragile des nourrissons.

spasme

Contraction involontaire, non rythmée, d'un muscle isolé ou d'un groupe musculaire.

   Les spasmes surviennent isolément ou par séries et peuvent être douloureux ou non.

DIFFÉRENTS TYPES DE SPASME

Les spasmes s'observent au cours d'un certain nombre de maladies, en particulier neurologiques, mais peuvent aussi survenir spontanément, en dehors de toute affection sévère (hoquet, crampes).

— Le spasme en flexion, ou syndrome de West, est une forme particulière de crise épileptique qui affecte les nourrissons avant l'âge de un an.

— Le spasme médian de la face, ou blépharospasme, est une contraction involontaire et intense des paupières qui empêche, pendant quelques instants, l'ouverture des yeux. Il est dû à la prise de neuroleptiques ou, dans certains cas, demeure de cause inconnue.

— Le spasme du sanglot est un arrêt respiratoire, sans gravité, survenant chez l'enfant de 6 à 18 mois lors d'une crise de sanglots.

— Les spasmes du côlon font partie des troubles fonctionnels intestinaux (colopathie fonctionnelle, ou syndrome de l'intestin irritable) ; d'origine inconnue, ces troubles associent notamment aux spasmes des troubles du transit et un ballonnement.

— Les spasmes étagés de l'œsophage constituent une maladie de l'adulte d'âge mûr. Ils sont sans cause organique et entraînent une dysphagie (difficulté à avaler) douloureuse. Leur traitement est malaisé, mais ils n'occasionnent pas de complications graves. Un examen endoscopique permet de s'assurer de l'absence de cause organique.

— Les spasmes de l'œsophage peuvent bloquer la déglutition pendant quelques instants. Ils surviennent le plus souvent en dehors de tout trouble organique, mais constituent parfois le signe révélateur d'un cancer.

spasme de convergence

Trouble des mouvements conjugués des yeux, non lié à une atteinte organique.

   Le spasme de convergence se traduit par une contraction volontaire consciente (simulation) ou inconsciente (conversion hystérique) des muscles adducteurs des yeux, portant le regard vers l'intérieur et engendrant du même coup un myosis bilatéral. Ce phénomène amène les personnes atteintes à consulter pour des symptômes variés tels fatigue oculaire, vision floue, diplopie, mal de tête, etc. Il n'y a pas lieu de faire d'examen complémentaire, l'examen clinique ophtalmologique sous cyclopentholate (Skiakol®) suffit, en général. Ce phénomène s'observe plus volontiers chez les enfants et les adultes jeunes ; plutôt qu'une maladie organique ophtalmologique ou neurologique, il traduit un trouble psychocomportemental ou un état anxieux. En guise de traitement, il s'agit de rassurer la personne quant à l'absence d'affection grave et à la bénignité du phénomène. Rarement, une psychothérapie de soutien est nécessaire.

spasme du sanglot

Bref arrêt respiratoire survenant chez le petit enfant lors d'une colère, d'une peur, d'une contrariété ou d'un traumatisme bénin.

   On estime que 5 % environ des enfants de 6 à 18 mois présentent des spasmes du sanglot. Ceux-ci sont souvent attribués à une hypertonie vagale (excès d'activité des nerfs pneumogastriques, qui contrôlent les viscères et la tension artérielle).

SYMPTÔMES ET SIGNES

En fonction de leur aspect, on distingue deux formes de spasme du sanglot.

— Dans la forme la plus habituelle, dite bleue, le bébé pleure violemment pendant quelques secondes, puis sa respiration se bloque en expiration ; il devient légèrement cyanosé avant de reprendre des couleurs et une respiration normale.

— Dans la forme dite blanche, l'enfant devient très pâle pendant la période d'arrêt de la respiration qui suit les pleurs. Il s'agit, en fait, d'une forme de syncope (perte brusque et brève de connaissance), et les facteurs déclenchants sont plus la peur ou un autre traumatisme que la colère.

   Les deux formes peuvent s'accompagner de quelques convulsions ou de quelques secousses des membres.

TRAITEMENT

Malgré leur caractère impressionnant, les spasmes du sanglot sont bénins et ne nécessitent aucun traitement. Si les récidives sont fréquentes avec les mêmes causes déclenchantes, elles ne doivent pas inquiéter les parents ni les conduire à une attitude trop permissive vis-à-vis de l'enfant.