Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

amniotique

Relatif à l'amnios.

Bride amniotique

Une bride amniotique est un filament de fibrine ou de tissu conjonctif fibreux, dont la présence dans la cavité amniotique est anormale. Ces brides ne s'observent que dans le cadre de la maladie des brides amniotiques. Elles flottent dans le liquide amniotique ou relient deux points de la cavité amniotique. Elles seraient responsables de malformations des membres du fœtus (amputation des extrémités). Leur diagnostic est difficile, car les brides ne sont pas toujours visibles à l'échographie anténatale.

Embolie amniotique

L'embolie amniotique est un choc obstétrical dû à l'irruption de liquide amniotique dans la circulation sanguine maternelle au cours de l'accouchement. En absence de réanimation appropriée, le risque peut être vital, mais l'embolie amniotique demeure heureusement rarissime.

Liquide amniotique

Le liquide amniotique est un liquide clair dans lequel baigne le fœtus à l'intérieur de l'utérus maternel. Il protège l'enfant contre les chocs extérieurs et lui permet d'être maintenu à une température stable dans un milieu aseptique. Le volume de liquide augmente au cours de la grossesse. Transparent, il est formé d'eau dans laquelle on trouve des cellules fœtales (amniocytes). Il provient essentiellement des sécrétions des membranes qui entourent le fœtus, de l'urine fœtale et du liquide d'origine pulmonaire. Le liquide amniotique se renouvelle en permanence ; il est avalé par le fœtus puis éliminé au cours de la miction. Enfin, lors de l'accouchement, il s'écoule après la rupture, spontanée ou provoquée, des membranes et lubrifie les voies génitales de la mère afin de faciliter le passage de l'enfant.

   Deux examens permettent son étude : l'amniocentèse et l'amnioscopie.

   Au terme de la grossesse, le volume de liquide atteint environ 1,5 litre. Son insuffisance (oligoamnios) ou son excès (hydramnios) sont pathologiques, résultant de malformations fœtales ou provoquant certaines d'entre elles. Un hydramnios est constaté notamment chez les femmes enceintes d'enfants diabétiques ou porteurs de malformations digestives, d'anomalies de l'estomac, du duodénum ou de l'intestin grêle. L'examen clinique, qui permet de déceler un excès ou une insuffisance de liquide, doit être complété par une échographie pour rechercher d'éventuelles malformations. En cas de souffrance fœtale, le liquide amniotique verdit, en raison de l'émission prématurée du méconium (première selle verdâtre) par le fœtus. Il faut alors souvent provoquer l'accouchement.

amœbicide

antiamibien

amœbose

Maladie parasitaire due à l'infestation par l'amibe Entamœba histolytica.

Synonyme : amibiase.

   Les amibes sont des protozoaires de la classe des rhizopodes, constitués d'une seule cellule mobile qui peut s'entourer d'une coque fine et former ainsi une sphère de quelques microns ou dizaines de microns de diamètre : le kyste amibien. Sous sa forme de kyste, le parasite résiste plus facilement aux agressions extérieures, comme la pluie. Il existe néanmoins dans l'intestin sous deux formes : une forme kystique et une forme végétative mobile, susceptible de sécréter une coque et de se transformer en kyste.

   De nombreuses espèces d'amibes vivent dans le gros intestin de l'homme. Seule l'une d'elles, Entamœba histolytica, est susceptible de déclencher une amœbose ; elle seule possède en effet une forme végétative ayant la capacité de traverser la muqueuse de l'intestin et d'en détruire la paroi.

   Cette maladie qui touche environ 10 % de la population mondiale, concerne surtout les régions tropicales les plus pauvres, dénuées de tout-à-l'égout, de latrines, d'eau potable, et où l'emploi des selles humaines comme engrais est une pratique courante. Elle survient aussi chez les voyageurs, sur place ou au retour de pays endémiques, souvent tropicaux, n'ayant pas suffisamment pu ou su observer les règles d'hygiène alimentaire.

CONTAMINATION

La maladie se contracte par ingestion de kystes amibiens souillant les aliments (eau, fruits, légumes) ou les mains (maladie des mains sales). L'amibe atteint le gros intestin et s'y installe (le plus souvent dans le côlon), d'abord à la surface de la muqueuse : « porteur sain », le sujet ne présente alors aucun symptôme ; cependant, ses matières fécales contiennent des kystes infectieux susceptibles de contaminer d'autres personnes. Dans un deuxième temps, l'amibe s'implante dans la paroi du gros intestin : c'est alors que se déclare l'amœbose.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

L'amœbose se manifeste par une diarrhée sanglante, ou par de nombreuses exonérations (évacuations par la voie fécale) de glaires et de sang (dysenterie amibienne), et par des douleurs abdominales (ténesme). L'amœbose intestinale pure sans infection bactérienne associée ne provoque pas de fièvre. Complications graves et assez fréquentes, l'amœbose hépatique et l'abcès amibien du foie se manifestent par une fièvre, une douleur du foie (qui augmente souvent de volume) et une gêne à la respiration. L'abcès du foie peut se rompre ou comprimer les vaisseaux sanguins et le canal cholédoque. L'amœbose peut également générer un abcès amibien du poumon : le malade souffre alors de douleurs dans le thorax et de fièvre, tousse et respire avec peine ; dans certains cas, il crache un pus brunâtre, plus ou moins sanglant. L'amœbose peut encore, bien plus rarement, entraîner la formation d'abcès du cerveau, du rein ou d'autres organes.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le parasite est recherché dans les selles par examen au microscope, aisé en cas de dysenterie ; les amœboses hépatiques et pulmonaires sont diagnostiquées par la recherche d'anticorps spécifiques dans le sang. Les abcès sont localisés par échographie ou scanner, l'abcès amibien du foie nécessitant parfois une ponction sous contrôle échographique.

   Le traitement de l'amœbose consiste en l'administration d'amœbicides diffusibles (métronidazole) et d'amœbicides de contact pour les porteurs sains. Ce traitement, très efficace, assure la guérison. Les abcès nécessitent souvent une intervention chirurgicale, associée aux amœbicides diffusibles.

PRÉVENTION

Elle consiste en l'observation de règles d'hygiène alimentaire : consommation d'eau minérale en bouteilles capsulées, ou d'eau potable, rinçage des fruits et légumes avec de l'eau bouillie ou chlorée.