Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

syncytium

Amas de cytoplasme (partie de la cellule située entre la membrane et le noyau) contenant plusieurs noyaux.

Synonymes : cellule géante, cellule syncytiale, plasmode, polycaryocyte.

   La plupart des syncytiums résultent de divisions nucléaires sans division du cytoplasme. Il peut s'agir de cellules normales, comme les cellules musculaires striées, certaines cellules du placenta ou les ostéoclastes (cellules situées le long des travées osseuses et responsables de la résorption de l'os). Certaines cellules pathologiques peuvent aussi être syncytiales : cellules des tumeurs des os et des synoviales, cellules de Langhans des granulomes tuberculoïdes, cellules de Müller qui se développent localement en réaction à un corps étranger.

syndactylie

Malformation congénitale caractérisée par la fusion plus ou moins complète de deux ou de plusieurs doigts ou orteils.

CAUSES

Cette malformation, qui concerne plus souvent les mains que les pieds, provient d'un développement incomplet des bourgeons digitaux soit à un stade précoce de la formation de l'embryon – dans ce cas, le pouce peut aussi être impliqué –, soit plus tardivement s'il y a eu une anomalie du développement du fœtus (maladie des brides amniotiques).

SIGNES ET DIAGNOSTIC

Dans les cas bénins, les doigts ou les orteils en cause ne sont reliés que par de la peau (doigts palmés). Dans les cas plus complexes, il y a accolement osseux. Dans tous les cas, la fonction de la main, notamment la préhension, peut être compromise.

   Le diagnostic repose sur l'examen clinique du membre, éventuellement complété par la radiographie.

TRAITEMENT

Le traitement, chirurgical, a principalement pour objet de permettre à l'enfant d'utiliser sa main dans les meilleures conditions possibles. Différentes interventions peuvent se révéler nécessaires si l'atteinte porte sur plusieurs doigts et si le trouble est bilatéral. Une greffe de peau peut être pratiquée dès la première année de l'enfant.

   Les syndactylies des pieds ont des conséquences uniquement esthétiques et ne nécessitent pas d'intervention, sauf quand l'enfant présente une polydactylie (existence d'un ou de plusieurs doigts surnuméraires). Dans ce cas, la gêne qui en résulterait pour lui rend nécessaire une intervention chirurgicale avant l'âge de un an.

syndesmophyte

Pont osseux pathologique qui se forme entre deux vertèbres voisines et les soude entre elles.

   Les syndesmophytes se voient dans les spondylarthropathies, notamment la spondylarthrite ankylosante, et doivent être distingués des simples ostéophytes de l'arthrose, où les excroissances osseuses de deux vertèbres adjacentes sont simplement superposées et non soudées. Ils s'observent aussi dans la maladie hyperostosante. Les syndesmophytes se traduisent par une rigidité rachidienne. Leur diagnostic est radiologique et leur traitement se confond avec celui de l'affection responsable.

syndrome

Ensemble clinique de symptômes et/ou de signes, observable dans plusieurs états pathologiques différents et sans cause spécifique.

   Un syndrome dépressif, par exemple, se rencontre notamment au cours de dépressions réactionnelles (deuil, divorce, etc.) et dans certaines psychoses (mélancolie) ; il associe une tristesse, une inhibition, des troubles du sommeil et des manifestations physiques, associés ou non à des idées suicidaires. Un syndrome méningé (céphalées, raideur de la nuque, vomissements) peut aussi bien correspondre à une méningite qu'à une hémorragie méningée.

   L'absence de cause spécifique différencie, en théorie, syndrome et maladie, mais l'application pratique de cette distinction est dans certains cas sujette à caution (emploi de syndrome pour maladie ou le contraire).

syndrome abdominal aigu

Ensemble de symptômes et de signes révélant une affection aiguë d'un viscère abdominal.

   Un syndrome abdominal aigu doit faire l'objet d'un examen attentif visant à en trouver la cause, afin qu'elle soit traitée, éventuellement en urgence.

DIAGNOSTIC

On s'attache particulièrement à décrire la douleur, principal symptôme d'un syndrome abdominal aigu, suivant différents critères :

— son siège : au niveau de l'épigastre (au-dessus de l'ombilic), des hypochondres droit et gauche (de part et d'autre de l'ombilic), de l'hypogastre (sous l'ombilic) ou des fosses iliaques droite et gauche (de part et d'autre de l'hypogastre) ;

— son type : crampe, broiement, brûlure, torsion, etc. ;

— son irradiation : en arrière, vers les bourses, etc. ;

— son horaire par rapport aux repas : douleur préprandiale ou postprandiale (douleur survenant respectivement avant ou après le repas) ;

— sa durée ainsi que sa date d'apparition ;

— sa périodicité (mensuelle, saisonnière, biannuelle) ;

— les facteurs qui la déclenchent ou la calment (l'intensité de la douleur peut augmenter lorsque le sujet se tient debout ou diminuer lorsqu'il se couche « en chien de fusil ») ;

— ses signes d'accompagnement, qui peuvent être digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, constipation), extra-digestifs (brûlures à la miction, pertes gynécologiques) ou généraux (fièvre, fatigue, jaunisse).

   Après avoir interrogé le patient, le médecin procède à son examen clinique. Par la palpation, il cherche une grosseur (abcès, tumeur), une contraction des muscles de la paroi abdominale (péritonite). Par la percussion (le médecin frappe légèrement l'abdomen avec ses doigts), il met en évidence une augmentation de la sonorité par excès de gaz (météorisme) ou, au contraire, une matité due à un épanchement de liquide dans le péritoine (ascite). La palpation du pouls et la mesure de la tension artérielle permettent d'évaluer le retentissement de l'affection sur la circulation sanguine ou de déceler une hémorragie intra-abdominale (saignement d'un ulcère, rupture d'un organe après un traumatisme).

   Les examens complémentaires sont choisis en fonction des résultats de l'entretien avec le malade et de l'examen clinique : examens biologiques sanguins et radiographiques (radiographie de l'abdomen sans préparation, échographie), ou encore scanner. Si un doute persiste quant au diagnostic, soit le malade est mis sous surveillance dans un service hospitalier de chirurgie, soit on procède à des explorations plus poussées, par exemple à un lavage du péritoine.

Syndrome appendiculaire

Dû à une appendicite, il se traduit par une douleur sourde de la fosse iliaque droite augmentant rapidement d'intensité, souvent accompagnée de fièvre et de nausées, plus rarement de vomissements. La paroi de la fosse iliaque droite se contracte à la palpation (défense abdominale). Dès confirmation du diagnostic, le traitement chirurgical s'impose.

Syndrome d'hémorragie intra-abdominale

Dû à une hémorragie à l'intérieur de l'abdomen, qu'elle soit spontanée ou consécutive à un traumatisme abdominal ou extra-abdominal, il se traduit par une douleur d'apparition progressive, d'abord localisée puis généralisée, accompagnée surtout de signes généraux : diminution de la pression artérielle, tachycardie, sensation de soif, décoloration des conjonctives, sueurs. Si ceux-ci sont graves, une intervention chirurgicale s'impose en urgence. Si un doute persiste, une échographie de l'abdomen peut permettre de confirmer le diagnostic. Dans les cas les plus difficiles, on met en place dans l'ombilic une aiguille par laquelle du sérum physiologique est injecté dans l'abdomen puis récupéré ; l'analyse du liquide ainsi recueilli permet de vérifier la présence d'une hémorragie intra-abdominale.

Syndrome péritonéal aigu

Ce syndrome est la manifestation d'une péritonite aiguë, dont les causes les plus fréquentes sont, chez les sujets jeunes, la péritonite appendiculaire et la perforation d'un ulcère duodénal, et, chez les sujets âgés, une perforation diverticulaire ou cancéreuse du côlon.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un syndrome péritonéal aigu se traduit par une douleur abdominale vive, d'apparition brutale ou progressive, sans irradiation, accompagnée de fièvre, de nausées et de vomissements, quelquefois d'une diarrhée ou d'un arrêt du transit intestinal. L'examen clinique montre une contraction douloureuse des muscles de la paroi abdominale (contracture). Les radiographies de l'abdomen peuvent signaler la présence d'air dans l'abdomen (pneumopéritoine), caractéristique d'une perforation du tube digestif. Dans tous les cas, ce syndrome nécessite une intervention chirurgicale en urgence.