Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

biguanide

Médicament utilisé dans le traitement du diabète non insulinodépendant.

   Les biguanides font partie, avec les sulfamides hypoglycémiants, des hypoglycémiants oraux, par opposition à l'insuline, qui est administrée en injection.

bilan

Examen ou ensemble d'examens permettant d'évaluer l'état de santé d'un sujet.

— Le bilan métabolique est la comparaison des entrées et des sorties d'une substance donnée chez un individu. Il consiste à doser, dans l'organisme, les entrées (dans les apports que constituent les aliments et la boisson) et à contrôler les sorties (par l'analyse des urines et des matières fécales) de substances diverses comme l'eau (bilan hydrique), le potassium, le sodium (bilan électrolytique), etc. Un bilan équilibré signifie qu'il y a concordance entre l'ingestion de la substance et les pertes. Un bilan positif indique des sorties insuffisantes par rapport aux entrées, ce qui, dans le cas du chlorure de sodium (sel de table), risque d'entraîner une rétention d'eau ; un bilan négatif indique des sorties excessives, ce qui, toujours dans le cas du chlorure de sodium, peut révéler certaines maladies des reins.

— Le bilan musculaire est un examen permettant d'évaluer la force d'un muscle selon une échelle numérotée de 0 à 5. Il se pratique en cas de déficit moteur (parésie [déficit partiel de la motricité], paralysie) afin d'en mesurer l'évolution.

— Le bilan préopératoire est un ensemble d'examens (cliniques, radiologiques, électrocardiographiques, biologiques) effectués systématiquement avant une intervention chirurgicale et qui, associés à un interrogatoire du sujet sur ses antécédents familiaux et personnels (traitements suivis, allergies, etc.), permettent de dépister une éventuelle contre-indication et d'évaluer le risque opératoire. Le bilan préopératoire peut conduire à un traitement médical avant l'intervention.

— Le bilan de santé, ou « check-up », est un ensemble d'examens (clinique, radiologique, électrocardiographique, biologique, buccodentaire, auditif, visuel) pratiqués dans une intention préventive chez un patient apparemment en bonne santé. Actuellement, les bilans de santé sont plutôt délaissés au profit de dépistages plus ciblés.

— Le bilan d'aptitude sportive est un examen médical permettant de détecter d'éventuelles contre-indications à la pratique de certaines disciplines sportives. Il s'adresse à tous ceux qui désirent commencer ou reprendre la pratique d'un sport, ainsi qu'aux personnes s'adonnant à un sport dangereux. Dans ce dernier cas, le bilan est annuel et obligatoire. Le médecin doit tenir compte de la nature du sport envisagé, du niveau de pratique (loisirs ou compétition) et de l'expérience du sujet (débutant, chevronné). L'examen commence par un entretien avec le sujet afin de connaître ses antécédents familiaux, médico-chirurgicaux (traitement en cours, existence éventuelle de troubles fonctionnels), son rythme et son hygiène de vie. À cette occasion, un contrôle du suivi des vaccinations peut être effectué. Le bilan se poursuit par la mesure de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle, ainsi que par une auscultation pour rechercher un souffle cardiaque. L'examen clinique tient compte de la taille et du poids du sujet et permet d'apprécier sa souplesse articulaire et son équilibre, afin de déceler d'éventuelles anomalies de la colonne vertébrale ou des membres. Une auscultation pulmonaire et des examens abdominal, oto-rhino-laryngologique et cutané sont pratiqués, ainsi qu'un électrocardiogramme. Au cas où le médecin suspecte une pathologie ou l'existence d'un facteur de risque, des examens complémentaires peuvent être effectués.

bile

Liquide sécrété par les cellules du foie, qui contribue à la digestion des graisses.

   La bile, de couleur jaune verdâtre et de goût amer, contient de l'eau, des électrolytes (sels), un pigment, la bilirubine, qui résulte de la décomposition de l'hémoglobine, et des sels biliaires qui, en émulsifiant les graisses (en les fragmentant en microscopiques gouttelettes), jouent un rôle indispensable dans leur digestion par l'intestin.

   La sécrétion biliaire varie chez l'adulte de 0,5 à 1 litre par jour. Elle est permanente, mais se renforce au moment des repas. Collectée par le canal hépatique, la bile quitte le foie par les voies biliaires et est mise en réserve dans le canal cholédoque et la vésicule biliaire. Dès que les graisses d'un repas passent de l'estomac dans le duodénum, elles déclenchent la sécrétion d'une hormone qui entraîne à son tour la contraction de la vésicule biliaire et l'écoulement de la bile dans le duodénum par la voie biliaire principale.

   La bile est un milieu extrêmement riche en corps dissous physiquement instables qui peuvent, sous l'influence de divers facteurs, former des cristaux et des calculs (lithiase) dans la vésicule ou les voies biliaires.

Voir : foie, vésicule biliaire.

bilharziose

Maladie parasitaire due à l'infestation par des bilharzies (ou schistosomes).

Synonymes : schistosomiase, schistosomose.

   Les bilharzies sont des vers de la classe des trématodes, qui vivent dans l'appareil circulatoire de l'homme.

   Les bilharzioses atteignent plusieurs centaines de millions d'êtres humains dans les pays en développement. Elles font l'objet, avec le paludisme, les filarioses, les leishmanioses, les trypanosomoses et la lèpre, d'un programme de lutte et de recherche prioritaire dirigé par l'Organisation mondiale de la santé.

DIFFÉRENTS TYPES DE BILHARZIOSE

Cinq principales espèces de bilharzies affectent l'homme : Schistosoma mansoni, Schistosoma japonicum et Schistosoma mekongi (qui provoquent des bilharzioses intestinales, présentes, pour celle causée par S. mansoni, aux Antilles, au Brésil, en Afrique noire, en Égypte et dans la péninsule arabique pour celle causée par S. japonicum, en Chine, aux Philippines, en Indonésie, et pour celle causée par S. mekongi, dans la péninsule indochinoise) ; Schistosoma intercalatum (à l'origine d'une bilharziose rectale, présente en Afrique centrale) ; Schistosoma hæmatobium (causant une bilharziose urinaire, présente en Afrique et au Proche-Orient).

   Ces différents vers ont le même cycle de développement et de reproduction : chaque espèce de ver parasite une espèce de mollusque d'eau douce bien précise. La transmission de la maladie s'effectue au contact de l'eau contenant les formes infectantes (furcocercaires). Après avoir traversé la peau par effraction, celles-ci gagnent alors les vaisseaux sanguins, où elles se développent. Les vers adultes, qui mesurent quelques millimètres de long, vivent en couples dans les veines de l'abdomen, de la vessie, de l'intestin, du rectum, du foie ou de la rate ; leur durée de vie peut dépasser quinze ans. La femelle pond chaque jour des centaines d'œufs. Une partie des œufs peut traverser les parois des vaisseaux et se retrouve dans l'urine et les selles. Certains œufs restent piégés dans les tissus et sont à l'origine d'une réaction inflammatoire suivie de lésions cicatricielles et de sclérose responsables de la pathologie.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le passage des embryons à travers la peau provoque un prurit (démangeaisons) à l'endroit de la pénétration. Quelques semaines plus tard apparaissent une fièvre, une diarrhée et des plaques d'urticaire. Une analyse de sang effectuée à ce stade met en évidence un taux élevé de globules blancs éosinophiles et d'anticorps antibilharziens. Cette phase, dite d'invasion, s'observe rarement dans les cas de bilharziose urinaire ; elle est plus fréquente dans les bilharzioses intestinales.

   Les bilharzioses intestinale et rectale se traduisent par des diarrhées et des douleurs abdominales. L'exploration du côlon révèle la présence de polypes et d'ulcérations du gros intestin. L'infestation peut également provoquer une augmentation du volume du foie et de la rate, souvent accompagnée d'une ascite (épanchement de liquide dans la cavité péritonéale) et du développement de varices dans l'œsophage et l'abdomen.

   La bilharziose urinaire se traduit par une hématurie, c'est-à-dire par la présence de sang dans les urines, qui sont trop fréquentes et d'émission douloureuse. À l'examen radiologique, la vessie peut apparaître calcifiée. L'échographie et l'urographie intraveineuse révèlent parfois des polypes de la vessie et une dilatation des cavités rénales. L'infestation peut également se traduire par une splénomégalie (augmentation du volume de la rate), des atteintes de l'appareil génital, des poumons et du cœur.