Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypnotique

Substance médicamenteuse capable de provoquer le sommeil.

Synonyme : somnifère.

   Les hypnotiques sont principalement représentés par les benzodiazépines (produits connus aussi pour leur action contre l'anxiété). Certains hypnotiques sont constitués uniquement d'extraits de plantes (aubépine, passiflore, tilleul, etc.), d'action plus modérée mais beaucoup moins nocifs. Par ailleurs, des antihistaminiques H1, tels que l'alimémazine, sont préférés pour l'enfant, mais leur utilisation doit rester exceptionnelle. Enfin, les hypnotiques barbituriques, tels que le phénobarbital, ne devraient plus être utilisés en raison de leur toxicité élevée et du risque d'effets indésirables en cas d'association avec d'autres médicaments.

   Il est conseillé de réserver l'emploi des hypnotiques aux insomnies gênant réellement le sujet et pour des durées aussi courtes que possible, ne dépassant pas 4 semaines. La posologie doit être initialement faible et augmentée seulement, si besoin est, en fonction des résultats cliniques.

EFFETS INDÉSIRABLES

Chaque substance a ses propres effets indésirables, mais il existe des risques communs. La somnolence peut provoquer des accidents en cas de conduite de véhicule. Les dangers liés à la prise de ces médicaments sont plus importants en cas d'affection respiratoire (dépression respiratoire) et chez les sujets âgés, qui sont particulièrement sensibles aux hypnotiques (excitation paradoxale, confusion mentale). Il peut se produire une accoutumance et une dépendance, voire une vraie toxicomanie, surtout avec les barbituriques et les benzodiazépines. Une amnésie brutale et temporaire peut se produire, parfois dès la première utilisation, entraînant des problèmes médicaux légaux ou des hospitalisations sans consentement (errance sur la voie publique, impossibilité de décliner son identité). Un surdosage peut entraîner un coma puis un décès. Les hypnotiques sont à bannir chez le jeune enfant, car on les suspecte d'être responsables de cas de mort subite du nourrisson. 

hypo-uricémiant

Médicament capable de diminuer le taux d'acide urique dans le sang (uricémie).

   On distingue trois groupes d'hypo-uricémiants.

— Les inhibiteurs de la synthèse de l'acide urique (allopurinol), pris sous forme orale, sont indiqués dans le traitement de fond (à long terme) de la goutte et contre-indiqués en cas de grossesse et d'allaitement. Les troubles digestifs qu'ils provoquent sont atténués si ces médicaments sont avalés à la fin des repas. Leur association avec un antibiotique particulier, l'ampicilline, est déconseillée.

— Les uricosuriques (probénécide, benzbromarone) augmentent l'élimination urinaire d'acide urique. Ils sont indiqués dans le traitement des hyperuricémies (trop forte concentration d'acide urique dans le sang) provoquées par des médicaments (diurétiques, aspirine). Pris sous forme orale, ils sont contre-indiqués chez les sujets souffrant d'insuffisance rénale. Ils peuvent déclencher la formation de calculs urinaires. Leur association est déconseillée avec les salicylés et les anticoagulants oraux.

— Les uricolytiques (urate oxydase) détruisent l'acide urique et sont indiqués dans les hyperuricémies sévères, mais contre-indiqués chez la femme enceinte et chez les sujets ayant un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase. Ils sont prescrits par voie parentérale en injection, et leurs effets indésirables sont principalement des réactions allergiques.

hypo-uricémie

Diminution du taux d'acide urique dans le sang.

   Une hypo-uricémie peut être due soit à une diminution de la synthèse de l'acide urique, elle-même liée à une insuffisance hépatique grave ou à une xanthinurie (maladie héréditaire liée au déficit d'une enzyme spécifique), soit à une augmentation de l'excrétion urinaire d'acide urique, comme cela se produit au cours du syndrome de Fanconi, de la maladie de Wilson ou de certains cancers. De plus, outre les médicaments hypo-uricémiants utilisés dans le traitement des hyperuricémies, d'autres médicaments ont une action hypo-uricémiante : phénylbutazone et salicylés (lorsqu'ils sont pris à fortes doses), etc. L'hypo-uricémie est sans conséquence clinique et ne nécessite donc aucun traitement spécifique.

hypoacousie

Diminution de l'acuité auditive.

   Lorsque l'acuité auditive diminue de façon très importante ou disparaît complètement, on parle de surdité.

   L'organe de l'audition est constitué de deux parties : un appareil de perception et un appareil de transmission. Il en découle deux formes d'hypoacousie.

Hypoacousie de perception

Il s'agit d'une diminution de l'acuité auditive dans laquelle la transmission est bonne mais la perception, défectueuse.

CAUSES ET SYMPTÔMES

L'hypoacousie de perception est due soit à une lésion de la cochlée (organe de l'audition situé dans l'oreille interne), soit à une atteinte des fibres nerveuses dans le nerf auditif ou sur les voies auditives centrales (qui partent de l'oreille interne et vont jusqu'à l'encéphale).

   Une atteinte de la cochlée peut avoir différentes causes : le sujet peut souffrir d'une presbyacousie (hypoacousie par vieillissement), d'une fracture du rocher (partie interne de l'os temporal) ou de la maladie de Menière, qui provoque des sifflements et des vertiges. Les bruits émis à plus de 90 décibels (traumatismes sonores) et la prise de médicaments toxiques (antibiotiques du type aminosides, aspirine, diurétiques) peuvent aussi léser la cochlée.

   Quand les fibres nerveuses dans le nerf auditif ou sur les voies auditives centrales sont touchées, il faut rechercher principalement un neurinome de l'acoustique (tumeur bénigne du nerf auditif), une infection (méningite cérébrospinale) ou un accident vasculaire (thrombose artérielle ou spasme).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Une hypoacousie de perception se diagnostique sur un audiogramme (évaluation en décibels de la perte auditive). Les techniques d'audiométrie supraliminaire (plusieurs tests, dont l'étude du réflexe stapédien) permettent de différencier les atteintes de la cochlée de celles du nerf auditif.

   Si l'hypoacousie de perception est due à un neurinome, l'ablation chirurgicale de celui-ci s'impose du fait même de sa situation contre le tronc cérébral. Pour une fracture du rocher, le traitement peut être chirurgical en cas de paralysie faciale ou de communication entre les méninges et l'oreille. L'essentiel du traitement dû à des médicaments toxiques doit être fondé sur la prévention de tels accidents par un emploi juste et contrôlé de ces médicaments. Une prothèse auditive amplificatrice est posée lorsque l'hypoacousie de perception devient socialement gênante (perte auditive supérieure à 30 décibels). La maladie de Menière, une infection ou un accident vasculaire sont traités par des médicaments. Lorsqu'elle est provoquée par un spasme vasculaire aigu de l'artère auditive interne, l'hypoacousie de perception survient brutalement et nécessite un traitement en urgence sous perfusion.

Hypoacousie de transmission

Il s'agit d'une diminution de l'acuité auditive due à une atteinte du conduit auditif externe, de l'oreille externe ou de l'oreille moyenne (qui contient les osselets).

CAUSES ET SYMPTÔMES

Les causes d'une hypoacousie de transmission sont surtout les otites chroniques, qui peuvent affecter le tympan et/ou des osselets, et l'otospongiose (un des osselets, l'étrier, vibre de moins en moins jusqu'à devenir immobile). Les otites aiguës touchent plutôt les enfants et l'otospongiose, les femmes.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Une hypoacousie de transmission se diagnostique par un examen acoustique qui se fait à la voix et au diapason (test de Rinne), complété par une otoscopie (examen du tympan avec un petit appareil muni d'une loupe et d'une source lumineuse), par une tympanométrie (mesure de la souplesse du tympan) puis par un audiogramme. L'audiogramme permet de classer l'hypoacousie de transmission, selon sa gravité, en légère, moyenne ou sévère.

   Le traitement de l'otite aiguë, fondé sur des médicaments antibiotiques, est parfois accompagné d'une paracentèse. En cas d'otite moyenne aiguë récidivante, le traitement peut comprendre une ablation des végétations (adénoïdectomie), voire la pose d'aérateur transtympanique (yoyo).

   Dans les autres cas, le traitement est souvent chirurgical : tympanoplastie (réparation du tympan et/ou des osselets) pour les otites chroniques ou remplacement de l'étrier par une prothèse pour l'otospongiose, sous anesthésie générale et à l'aide d'un microscope (microchirurgie).