Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tomographie par émission de positons (suite)

DÉROULEMENT

Pour les examens au fluor 18, une heure environ après l'administration par voie intraveineuse du traceur radioactif, le patient est allongé sur un plan coulissant placé dans l'anneau cylindrique d'un appareil qui enregistre les rayonnements radioactifs émis et permet également la réalisation d'un scanner couplé. Avec les appareils récents, un examen neurologique, cardiaque ou par balayage du corps entier dure de 10 à 30 minutes.

PERSPECTIVES

À côté de son importance dans de nombreux domaines de recherche fondamentale, la T.E.P. constitue un puissant moyen d'investigation clinique en cancérologie, mais aussi en cardiologie (recherche de tissu myocardique encore viable après un infarctus, identification des patients porteurs de plaques athéromateuses à risques), en neurologie (épilepsie, maladie de Parkinson) et en neuropsychiatrie (démence sénile, maladie d'Alzheimer).

À côté du fluor 18, d'autres émetteurs de positons commencent à être disponibles (brome 76, gallium 68, cuivre 64, iode 124) ouvrant la voie de cette technique à de nouvelles pathologies.

Voir : fluorodéoxyglucose, positon.

tomoscintigraphie

Technique d'imagerie médicale fondée sur la détection, par une caméra spéciale, des radiations gamma émises par une substance radioactive introduite dans l'organisme (scintigraphie), ce qui permet d'obtenir des images en coupe (tomographies) de différents organes.

Synonyme : tomographie d'émission à photon unique.
En anglais, Single Photon Emission Computed Tomography (SPECT)

INDICATIONS

Les applications majeures de la tomoscintigraphie sont l'exploration du cœur, du cerveau, des poumons et du squelette.

— La tomoscintigraphie du myocarde est utilisée pour détecter et localiser les anomalies de l'irrigation du muscle cardiaque par les artères coronaires, en appréciant leur importance. Comprenant deux étapes, la première couplée à une épreuve d'effort ou à l'administration d'un agent vasodilatateur, et la seconde réalisée dans les conditions de repos, la tomoscintigraphie a maintenant complètement supplanté dans ce domaine la scintigraphie classique.

— La tomoscintigraphie des cavités cardiaques permet de visualiser les deux ventricules cardiaques. Synchronisée à un électrocardiogramme, elle détecte les anomalies de la contraction cardiaque, en particulier au niveau de la base du cœur ou du ventricule droit, ces anomalies étant difficiles à évaluer par la scintigraphie classique.

— La tomoscintigraphie du cerveau autorise aujourd'hui l'étude fonctionnelle, et non plus seulement anatomique, du cerveau grâce à la mise au point de traceurs spécifiques. Elle permet la découverte d'anomalies très localisées du métabolisme cérébral au cours d'affections comme les démences, les mouvements anormaux, l'épilepsie, ou les accidents vasculaires.

— La tomoscintigraphie des poumons améliore la localisation des anomalies de la ventilation ou de la perfusion sanguine dans le tissu pulmonaire. Cet examen est principalement utilisé pour rechercher une embolie pulmonaire ou pour évaluer le retentissement d'une tumeur sur la fonction pulmonaire.

— La tomoscintigraphie osseuse permet de localiser plus précisément, et à un stade plus précoce que les autres techniques d'imagerie médicale, les anomalies du métabolisme du tissu osseux (détection des métastases cancéreuses en particulier).

   Dans ce dernier cas, la tomoscintigraphie est de plus en plus souvent couplée à un scanner réalisé au cours du même examen grâce aux nouvelles gamma-caméras hybrides. La sensibilité de détection d'une lésion par la technique scintigraphique est alors conjuguée à une meilleure localisation grâce à l'image du scanner, de plus grande précision anatomique.

CONTRE-INDICATIONS

Comme pour toute scintigraphie, l'administration d'un traceur radioactif pour une tomoscintigraphie impose des précautions particulières en cas de grossesse ou d'allaitement.

TECHNIQUE

La tomoscintigraphie consiste en la représentation en trois dimensions d'une partie du corps, à partir de coupes dites tomographiques, elles-mêmes obtenues par la combinaison de nombreuses images prises sous des angles variés. Ces dernières sont des images scintigraphiques, obtenues par enregistrement du rayonnement gamma émis par une substance radioactive (traceur radioactif) introduite dans l'organisme.

DÉROULEMENT

Le dispositif le plus couramment employé est un tomographe, constitué d'une gamma-caméra (caméra spéciale sensible aux rayonnements gamma) assujettie à un support capable de tourner autour du corps du patient et d'enregistrer ainsi des images sous des angles multiples. L'ordinateur associé à la gamma-caméra détermine la radioactivité contenue dans chaque volume élémentaire, ou voxel, de l'organe étudié.

   Le patient, auquel on a injecté par voie intraveineuse, ou fait absorber ou inhaler le traceur radioactif, est allongé. Le détecteur de la gamma-caméra est placé face à l'organe à étudier, perpendiculairement à l'axe principal du corps, puis commence à tourner lentement autour de cet axe en un mouvement soit continu, soit fractionné (mouvement « pas à pas »). La rotation peut, selon les cas, être complète ou consister seulement en un demi-tour. Sa durée est de 10 à 20 minutes en fonction de la quantité de radioactivité concentrée dans la région étudiée. À l'issue de la phase d'enregistrement (phase dite « d'acquisition »), les informations entrées dans la mémoire de l'ordinateur sont traitées pour fournir, après calcul, des images de coupe.

AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS

Comparées aux images de la scintigraphie classique, qui donnent une représentation en deux dimensions de la structure étudiée, les images en coupe de la tomoscintigraphie permettent de repérer avec une précision accrue les anomalies de répartition du traceur. De plus, elles peuvent être reconstruites selon des angles différents, voire combinées avec des images obtenues par scanner à rayons X, afin de faciliter le repérage des anomalies.

   Le principal inconvénient de cette technique réside dans la difficulté d'étudier un phénomène quand il évolue trop vite. Pour le cœur, on peut cependant contourner cette difficulté en synchronisant la prise des images avec les contractions cardiaques au moyen d'un électrocardiogramme.

Voir : tomoscintigraphie synchronisée.