Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

verrucide

Médicament destiné à faire disparaître les verrues.

   Les verrucides font partie des kératolytiques, substances capables de détruire la kératine cutanée, qui se trouve en excès dans les verrues.

   On emploie souvent, en applications cutanées, l'acide salicylique (vaseline salicylée), éventuellement associé à l'acide lactique (solution de collodion élastique). Parmi les autres substances couramment utilisées comme verrucide, on trouve la trétinoïne (dérivé de la vitamine A).

   Les verrues plantaires peuvent nécessiter une macération et un ramollissement plus marqués : un pansement contenant la substance active est alors laissé en place plusieurs jours avant que les débris de la verrue ne puissent être retirés.

   Les verrucides doivent être utilisés en respectant soigneusement les modes d'emploi en raison du risque de forte irritation locale qu'ils comportent.

verrucosité

Excroissance cutanée grisâtre, de consistance ferme et cornée.

   Les verrues vulgaires, les verrues séborrhéiques et les kératoses séniles (lésions précancéreuses) sont des verrucosités.

verrue

Petite tumeur cutanée bénigne due à un virus du type papillomavirus.

DIFFÉRENTS TYPES DE VERRUE

Extrêmement fréquentes, les verrues peuvent prendre de multiples formes.

— Les condylomes génitaux, ou végétations vénériennes, plus communément appelés crêtes-de-coq, constituent une variété de verrue. Elles font partie des infections sexuellement transmissibles (I.S.T.).

— Les verrues planes sont surtout fréquentes chez les enfants, les adolescents et les sujets immunodéprimés. Ce sont de petites grosseurs, à peine saillantes, à surface relativement lisse, de couleur rosée. Parfois disposées linéairement, elles touchent surtout le visage, le dos des mains, les bras, les genoux et la face antérieure des jambes. Elles persistent pendant plusieurs mois, voire plusieurs années, et peuvent disparaître spontanément après s'être entourées d'un halo inflammatoire prurigineux.

— Les verrues plantaires peuvent prendre deux formes. La forme habituelle, ou myrmécie, est un peu saillante, arrondie, à bord hyperkératosique (épais, dur, sec), douloureuse à la pression ; elle ressemble approximativement à un durillon et a plutôt tendance à croître en profondeur. La seconde forme comprend des petits éléments hyperkératosiques groupés en mosaïque et indolores.

— Les verrues séborrhéiques, bien que leur nom soit consacré par l'usage, ne sont pas d'origine virale. Très fréquentes, elles atteignent en général des sujets de plus de 50 ans. Souvent multiples, elles siègent essentiellement sur le visage, le dos et la poitrine. La verrue séborrhéique prend la forme d'une lésion très bien délimitée, à la surface veloutée ou un peu rugueuse, parsemée d'orifices pilosébacés dilatés. Sa couleur varie du chamois clair au noir.

— Les verrues vulgaires sont saillantes, de forme hémisphérique. Leur surface est à la fois mamelonnée et hyperkératosique, parfois sillonnée de fissures. Elles siègent sur le dos des mains et des doigts, éventuellement autour de l'ongle ou sous lui, risquant alors de le décoller. Les verrues vulgaires du visage ont un aspect différent, filiforme.

ÉVOLUTION

Les verrues sont contagieuses par simple contact, mais leur degré de contagiosité est très variable selon le virus en cause, la localisation de la verrue et l'état immunitaire du sujet ; leur incubation est très longue (plusieurs semaines). Chez certaines personnes, les verrues tendent à proliférer, parfois en grand nombre, par auto-inoculation (transport du virus d'un point à un autre par le grattage ou, dans le cas du visage, par le rasage). Les verrues disparaissent spontanément, mais parfois seulement au bout de plusieurs années. Les facteurs psychologiques jouent un rôle dans leur disparition, ce qui explique le succès et l'efficacité d'une multitude de traitements empiriques. Cependant, les récidives sont fréquentes.

TRAITEMENT

Les verrues plantaires et vulgaires sont détruites à l'azote liquide ; l'application doit se faire de façon suffisamment prolongée (pendant 1 à 2 minutes). L'azote liquide n'est cependant pas utilisé pour traiter les verrues qui se trouvent sous l'ongle ou à sa périphérie, car les récidives sont extrêmement fréquentes à ces endroits. Plus rarement, on détruit la verrue, sous anesthésie locale, au bistouri électrique (électrochirurgie) ou au laser au gaz carbonique. On peut aussi essayer un décapage à l'aide de vaseline salicylée à 10 ou 20 %.

   D'autres traitements, plus toxiques et parfois contre-indiqués chez la femme enceinte, ne sont justifiés que dans les formes très profuses (verrues très nombreuses et couvrant une surface importante) et récidivantes : application de podophylline, application locale ou prise orale de médicaments rétinoïdes, etc. Les traitements généraux comme les immunomodulateurs (médicaments permettant de renforcer l'immunité) ou l'interféron peuvent aussi être essayés. Le traitement des verrues séborrhéiques est facultatif et repose, selon leur nombre et leur épaisseur, soit sur leur destruction par cryothérapie (neige carbonique, azote liquide), soit sur leur électrocoagulation au laser au gaz carbonique, après anesthésie locale pour les plus importantes.

Voir : électrochirurgie, verrucide.

verruga du Pérou

Second stade de la bartonellose, maladie infectieuse due à la bactérie Bartonella bacilliformis.

Synonyme : verruga peruviana.

   Une verruga du Pérou se caractérise par l'apparition, sur la peau et les muqueuses, d'éléments verruqueux vasculaires à tendance hémorragique. Ces lésions peuvent devenir douloureuses et s'associer à une fièvre en cas de surinfection. Il n'existe pas de traitement à ce stade de la maladie.

version

Manœuvre obstétricale destinée à déplacer dans l'utérus un fœtus dont la présentation n'est pas satisfaisante afin de permettre un accouchement par les voies naturelles.

Version par manœuvre externe

Ce déplacement du fœtus dans l'utérus s'effectue en général aux alentours de la 36e semaine d'aménorrhée (absence de règles). Il consiste à modifier la position du fœtus (en siège) en agissant à travers la paroi abdominale afin d'amener sa tête au niveau du détroit supérieur, limite anatomique entre le grand et le petit bassin. La version par manœuvre externe permet d'éviter de pratiquer une césarienne lorsque les mensurations du bassin maternel, prises par radiopelvimétrie, révèlent une impossibilité d'accoucher par le siège.

   La version par manœuvre externe est très pratiquée par certains obstétriciens, beaucoup moins par d'autres. Elle permet aussi de retourner un fœtus qui se présente en position transversale (présentation dite de l'épaule) et ainsi de le placer dans le sens longitudinal. Elle est enfin pratiquée lors de l'accouchement de jumeaux, lorsque le deuxième enfant se présente par le siège, après la naissance du premier.

DÉROULEMENT ET RÉSULTAT

Le matin de la version, la femme est soumise à un traitement destiné à éviter les contractions utérines. L'obstétricien place ses mains sur la paroi abdominale de la mère, l'une sous les fesses du fœtus et l'autre sur sa tête, et fait lentement pivoter l'enfant de 180 degrés. La manœuvre, qui dure entre 10 et 15 minutes, peut être pratiquée de façon à ne pas être douloureuse.

   Les résultats sont de moins en moins bons à mesure que la grossesse avance : le taux de succès de la version par manœuvre externe est de 80 % à 32 semaines d'aménorrhée – mais les risques de retournement spontané du fœtus sont alors plus grands – et de 44 % à 38 semaines.

EFFETS SECONDAIRES

La version n'est pas une manœuvre anodine : elle peut entraîner une souffrance fœtale aiguë, due à une mobilisation excessive du placenta ou du cordon ombilical.

Version par manœuvre interne

Ce déplacement du fœtus se pratique au moment de l'accouchement, en présence d'un anesthésiste et de l'équipe obstétricale. Il a pour objectif de transformer une présentation transversale en une présentation par le siège. La version par manœuvre interne, effectuée par un médecin entraîné, est utilisée lors de l'expulsion d'un deuxième jumeau qui se présente en position transversale après la naissance du premier.