Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

acné

Dermatose due à la dilatation des follicules pilosébacés formant alors des comédons, qui vont secondairement s'enflammer.

Acné juvénile

Forme la plus fréquente d'acné, elle touche environ 80 % des adolescents, débutant vers l'âge de 12 ans chez les filles et un peu plus tardivement chez les garçons. Elle disparaît spontanément entre 18 et 20 ans, mais peut persister après 25 ans, définissant alors l'acné tardive.

   L'acné est due à une sensibilité excessive des follicules pilosébacés – surtout les glandes sébacées – aux hormones mâles (ou androgènes) produites par les surrénales, les testicules ou les ovaires, qui conduit à un excès de sécrétion de sébum par les glandes sébacées (séborrhée), conférant à la peau un aspect gras. Secondairement, les orifices des follicules pilosébacés par où s'écoule normalement le sébum se bouchent du fait d'une prolifération excessive de kératine. Le sébum ne pouvant plus s'éliminer à l'extérieur de la peau, une dilatation des follicules pilosébacés se produit, occasionnant la formation de comédons. Ceux-ci peuvent conserver une relation avec la surface de la peau (points noirs) ou bien être totalement sous-cutanés (microkystes). Leur inflammation provoque de petites saillies rouges (papules), parfois surmontées d'une gouttelette blanc-jaunâtre (pustule) et parfois volumineuses (nodules). L'acné survient surtout sur les zones riches en glandes sébacées : visage, cou, dos, poitrine.

Formes particulières d'acné

— L'acné du nourrisson se rencontre dans les premiers mois de la vie et régresse spontanément.

— L'acné prépubertaire touche surtout les filles et doit faire redouter une acné juvénile sévère.

— L'acné tardive survient après 25 ans, surtout chez la femme, et est de plus en plus fréquente. Elle se localise souvent sur la moitié inférieure du visage.

— Les acnés graves comprennent l'acné conglobata, qui survient surtout chez les garçons entre 15 et 20 ans et se manifeste par de volumineuses lésions nodulaires inflammatoires avec des cicatrices rétractiles ou formant des brides douloureuses ; l'acné chéloïdienne qui touche la nuque et le dos et prend la forme de grosses saillies rosées douloureuses ; l'acné fulminante qui provoque des lésions souvent ulcérées, très douloureuses, sur la poitrine et le dos et s'accompagne d'une fièvre élevée et de douleurs articulaires.

— Les acnés cicatricielles sont la conséquence d'acnés sévères traitées trop tardivement.

— Les acnés médicamenteuses sont provoquées par l'absorption de médicaments acnéigènes (corticoïdes généraux, vitamine B12, lithium, barbituriques, androgènes et progestatifs d'action androgénique) ou par le contact de cosmétiques ou de dérivés industriels comédogènes (huiles lourdes, dioxine).

Traitement de l'acné

Il est indispensable que le traitement soit suivi très régulièrement pour donner de bons résultats.

   Les soins cosmétiques doivent être très doux : toilette avec un savon ou un nettoyant doux, ou avec un gel moussant contre les peaux grasses, deux fois par jour ; application en fine couche de crème antiséborrhéique.

   Dans les acnés légères, le traitement fait appel à des produits comédolytiques (dérivés rétinoïdes tels que vitamine A acide ou isotrétinoïne locale, ou adapalène) et, en cas d'inflammation, à des produits locaux anti-inflammatoires (peroxyde de benzoyle) ou à des antibiotiques locaux (érythromycine ou clindamycine). Tous ces produits entraînent une sécheresse cutanée (voire des irritations), compensée par l'application le matin de crème hydratante.

   Dans les acnés sévères, un traitement général est indispensable. Quatre types de produits sont utilisés. Les sels de zinc sont bien tolérés mais d'efficacité variable. Les antibiotiques généraux du groupe des tétracyclines sont prescrits pendant 3 à 4 mois au minimum, sauf pendant l'été, car ils sont souvent photosensibilisants, et en cas de suspicion de grossesse. En outre, ils peuvent entraîner des résistances microbiennes. Les traitements hormonaux, uniquement prescrits chez les femmes, comprennent des œstrogènes et des antiandrogènes. Il faut plusieurs mois de traitement avant d'obtenir un résultat. Enfin, dans les cas les plus sévères ou rebellles aux produits précédents, le traitement fait appel à l'isotrétinoïne par voie générale, permettant la guérison en 4 à 6 mois dans plus de 60 % des cas. Ce médicament nécessite de grandes précautions d'emploi, car il est tératogène (risques de malformations graves chez le nouveau-né en cas de prise pendant la grossesse). Il impose donc une contraception très fiable. Celle-ci doit commencer un mois avant le début du traitement, se poursuivre pendant sa durée et se prolonger 1 à 2 mois après l'arrêt de celui-ci.

   Le traitement des cicatrices d'acné est toujours difficile et fait appel à de nombreuses techniques : relèvement chirurgical de cicatrices déprimées, laser abrasion de cicatrices saillantes, douches filiformes et peelings d'intensité variable.

Prévention de l'acné

L'emploi de produits cosmétiques comédogènes, l'abus de détergents et les manipulations des comédons ou des boutons doivent être évités, de même que toute exposition exagérée au soleil.

Voir : rhinophyma, rosacée, syndrome S.A.P.H.O., séborrhée.

acorie

Absence congénitale de pupille, en général associée à l'aniridie (absence d'iris).

Synonyme : acorée.

   Cette anomalie, très rare, ne provoque pas de cécité, mais rend la vision difficile.

acoumétrie

Mesure clinique de l'audition.

   L'acoumétrie permet de diagnostiquer facilement le type de surdité du patient même si, contrairement à l'audiométrie, ce n'est qu'une appréciation approximative du médecin. Trois techniques sont utilisées.

— Le médecin chuchote à l'oreille du patient puis parle normalement ou plus fort pour évaluer son degré de surdité en fonction de ses réactions.

— Le médecin fait entendre au patient le bruit d'une montre à aiguilles pour évaluer sa perception des fréquences aiguës.

— L'utilisation de diapasons de fréquence différente permet de différencier les surdités de transmission (qui traduisent une atteinte de l'oreille moyenne – tympan, marteau, enclume, trompe d'Eustache – ou de l'oreille externe) des surdités de perception (qui touchent l'oreille interne, la voie auditive ou le cerveau). Les principaux tests pratiqués sont :

— l'épreuve de Weber, qui consiste à faire vibrer un diapason grave placé au contact du milieu du front du patient ;

— l'épreuve de Rinne, qui consiste à faire vibrer un diapason grave et à le placer à quelques centimètres du pavillon de l'oreille, puis au contact de l'os situé juste derrière ce dernier ;

— le test de Bonnier, qui consiste à faire vibrer un diapason grave et à le placer au contact d'un os du poignet ou de la rotule.

   Ces tests permettent de définir le type de surdité et donc d'adapter le traitement ou de prescrire une prothèse auditive. Dans tous les cas, l'acoumétrie doit être complétée par un examen audiométrique.