Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

immunothérapie anticancéreuse

Traitement d'un cancer par stimulation du système immunitaire.

   L'immunothérapie anticancéreuse, à l'étude depuis près d'un siècle, demeure aujourd'hui en phase expérimentale. Cependant, elle fait l'objet de nombreux essais thérapeutiques à travers le monde et il s'agit sans doute d'une des grandes voies d'avenir pour traiter et guérir les cancers, en particulier ce que l'on appelle la « maladie résiduelle », c'est-à-dire le quota indétectable de cellules cancéreuses persistant après un traitement classique. Actuellement, on connaît trois grands types de traitement : l'administration de cytokines, l'immunothérapie cellulaire et le recours aux anticorps monoclonaux.

Administration de cytokines

Les cytokines utilisées en thérapeutique sont produites artificiellement en laboratoire, par génie génétique. L'interleukine 2 est la plus anciennement connue. Elle active les trois grandes classes de cellules tueuses (globules blancs tuant les cellules cancéreuses) : les lymphocytes T cytotoxiques, les lymphocytes NK, ou natural killers (« tueurs naturels »), et les macrophages. L'immunothérapie est appliquée en routine pour compléter le traitement de certains cancers du sein. Des résultats encourageants ont également été obtenus dans le traitement du cancer du rein et dans celui du mélanome malin métastasé (cancer de la peau qui s'est étendu à d'autres organes). Mais l'activité de cette substance est variable et transitoire, et ses effets indésirables sont importants : fièvre, nausées, diarrhée, confusion mentale, éruptions cutanées, chute de tension artérielle. Pour tenter d'augmenter l'efficacité de l'interleukine 2, on l'associe à d'autres cytokines comme les interférons, qui ont à la fois une action immunostimulante et directement antitumorale.

   Les interleukines peuvent également être associées à une chimiothérapie ou à une immunothérapie cellulaire.

Immunothérapie cellulaire

Cette stimulation du système immunitaire consiste à prélever des globules blancs du malade et à leur faire subir des transformations en laboratoire avant de les réinjecter au même malade. Ces transformations sont :

— L'activation par les cytokines, qui est, pour l'instant, la méthode de référence. Elle peut produire trois catégories de cellules tueuses, réinjectables, plus efficaces que les cellules d'origine : les LAK, ou lymphocyte activated killer (« lymphocyte tueur activé ») ; les MAK, ou macrophage activated killer (« macrophage tueur activé ») ; les TIL, ou tumour infiltrating lymphocyte (« lymphocyte infiltrant les tumeurs »). Les TIL sont directement prélevés sur un fragment cancéreux du malade car ils sont présents dans les cellules cancéreuses à l'état naturel, les infiltrant et essayant de les détruire. Après activation et réinjection, ils ont la particularité d'être concentrés dans la tumeur d'origine. Mais l'utilisation de TIL nécessite une opération pour prélever la tumeur ainsi qu'une culture en laboratoire, longue (au moins un mois) et de coût élevé. Des études sont en cours sur les cellules dendritiques, cellules présentant les antigènes aux cellules immunocompétentes.

— La thérapie génique, qui a pour principe de modifier le génome (ensemble des gènes portés par les chromosomes) de cellules qui sont ensuite administrées au malade. Dans le cas de l'immunothérapie anticancéreuse, différentes approches sont à l'étude : un fragment tumoral est prélevé, puis on y introduit au laboratoire un gène de cytokine (IL2 par exemple) afin que les cellules tumorales ainsi modifiées stimulent le système immunitaire ; une autre approche consiste à « vacciner » les malades par un virus modifié contenant le gène d'un antigène tumoral.

Anticorps monoclonaux

La leucémie lymphoïde chronique est une leucémie au cours de laquelle s'accumulent des lymphocytes B exprimant à leur surface la molécule CD20. Il est donc logique de traiter cette affection par un anticorps monoclonal anti-CD20. Plusieurs autres anticorps monoclonaux sont à l'étude.

impédancemétrie

Étude et mesure de la souplesse du tympan et des osselets de l'oreille moyenne.

   L'impédance du tympan caractérise son degré de rigidité : plus le tympan est souple, plus ses qualités sont bonnes. Sa rigidité dépend de trois éléments : la pression dans l'oreille moyenne, qui doit être égale à la pression atmosphérique si la trompe d'Eustache fonctionne bien ; le contenu de l'oreille moyenne : il s'y trouve du liquide au cours des otites ; le fonctionnement des osselets situés derrière le tympan. Si ces trois mesures sont normales, l'oreille moyenne est saine.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Un embout est placé dans le conduit auditif et relié à trois petits canaux : l'un pour faire varier la pression sur le tympan ; l'autre pour produire des sons stimulant le tympan ; le troisième pour enregistrer les sons réfléchis par le tympan (ce dernier réfléchit les sons s'il est rigide, il les absorbe pour vibrer s'il est souple). Les canaux sont reliés à un appareil enregistreur. On peut pratiquer une impédancemétrie par deux techniques.

— La tympanométrie consiste à augmenter progressivement la pression et à enregistrer les sons réfléchis à chaque niveau de pression pour apprécier la souplesse du tympan. L'appareil dessine normalement une courbe en triangle, la pointe (vers le haut) représentant le maximum de souplesse quand on impose au tympan une pression égale à celle de l'oreille moyenne. Si la pointe est décalée vers les faibles pressions, il y a une anomalie de la trompe d'Eustache. Si elle est émoussée (en forme de colline et non pas de toit), il y a une otite avec du liquide.

— L'étude du réflexe stapédien consiste à s'assurer de la faculté des osselets et du tympan de se rigidifier lorsqu'un son trop fort est émis. Si ce réflexe est absent, il y a une anomalie des osselets (otospongiose). S'il survient pour des sons trop faibles, c'est l'oreille interne qui est touchée.

imperforation

Malformation caractérisée par la fermeture anormale d'un canal naturel.

   Les imperforations affectent les voies respiratoires ou digestives. À la naissance, trois types de malformation sont recherchés à l'aide d'une petite sonde : imperforation des choanes (orifices postérieurs des fosses nasales, conduisant au pharynx), du canal anal (entre le rectum et l'anus) et de l'œsophage. Le traitement consiste en une réparation chirurgicale en urgence.