Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

ciblage génétique

Introduction d'un petit fragment d'A.D.N., à un endroit précis, au sein d'un chromosome.

Synonyme : ciblage génique.

   Le ciblage génétique ne se pratique actuellement que sur des cellules en culture ou sur des souris. Il constitue une voie d'avenir pour la thérapie génique (traitement des maladies par modification des gènes). Il est également utilisé pour créer des pathologies héréditaires chez l'animal en vue de constituer des modèles pour l'étude des pathologies humaines et de procéder, chez l'animal, à des expériences thérapeutiques destinées à être ensuite transposées en des applications adaptées à l'homme.

cicatrice

Tissu fibreux remplaçant à titre définitif ou très prolongé un tissu normal après une lésion.

   Le tissu cicatriciel se forme aussi bien dans les organes internes (à la suite d'une rupture musculaire, d'une intervention chirurgicale) que sur la peau.

DIVERS TYPES DE CICATRICE

Une cicatrice normale est à peine visible, souple à la palpation et sans modification de la couleur de la peau. Parfois, cependant, elle prend un aspect anormal.

— Les cicatrices chéloïdiennes ont un relief très accentué. Elles continuent à évoluer après guérison de la plaie.

— Les cicatrices dépigmentées sont fréquentes après cryothérapie (traitement d'une lésion cutanée par le froid). Elles correspondent à la disparition des mélanocytes, les cellules cutanées responsables de la synthèse des pigments.

— Les cicatrices déprimées sont souvent la conséquence de processus inflammatoires (acné), viraux (varicelle) ou bactériens (furoncle). Elles peuvent être arrondies, ovalaires ou de forme irrégulière et de profondeur variable.

— Les cicatrices hypertrophiques ont un relief moins accentué que les cicatrices chéloïdes et sont fréquentes sur certaines zones : épaules, dos, poitrine, région pubienne. Elles régressent spontanément en un ou deux ans.

— Les cicatrices pigmentées, brunes, se rencontrent très fréquemment chez les sujets à peau colorée.

— Les cicatrices rétractiles sont dues à un rétrécissement de la zone cicatricielle provoquant une traction sur les tissus voisins. Elles forment des cordons fibreux, durs, surélevés, qui peuvent limiter les mouvements s'ils siègent sur une articulation. Elles s'observent souvent après une brûlure.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement des cicatrices pathologiques est toujours difficile. Les cicatrices hypertrophiques peuvent être améliorées par des massages avec ou sans produit actif (corticostéroïdes), des infiltrations de corticostéroïdes, des applications d'azote liquide ou bien une simple compression. Le traitement est en partie semblable pour les cicatrices chéloïdiennes, mais il est moins efficace. Les cicatrices déprimées peuvent faire l'objet d'un relèvement chirurgical. Si le préjudice esthétique est important, les cicatrices dépigmentées peuvent être tatouées et les cicatrices pigmentées, massées avec des produits dépigmentants. Seule la chirurgie est efficace dans le cas des cicatrices rétractiles. L'évolution des cicatrices situées sur des zones « mobiles » (pli des coudes ou des genoux) doit être surveillée pendant plusieurs années car, dans de rares cas, ces cicatrices peuvent dégénérer.

   La prévention des cicatrices pathologiques tient d'une part au traitement médical correct des plaies, d'autre part aux techniques de suture des incisions chirurgicales.

Voir : chéloïde, cicatrisation, épithélialisation.

cicatrisant

Substance favorisant la cicatrisation des plaies cutanées.

   Les cicatrisants, nombreux, sont essentiellement à base de vitamines, d'hormones, d'extraits placentaires ou végétaux. Leur usage est souvent affaire de mode et leur efficacité réelle, très discutée. En effet, la plaie peut être bénigne et cicatriser spontanément ou être plus grave et nécessiter alors un traitement médicamenteux.

cicatrisation

Réparation spontanée d'un tissu après une lésion, aboutissant en règle générale à la formation d'une cicatrice.

   La cicatrisation est un ensemble de phénomènes locaux de défense, survenant après une agression : blessure, brûlure, maladie, intervention chirurgicale. De nombreux produits actifs en provenance du sang et du tissu sont libérés au cours de ces phénomènes : enzymes, protéines diverses, histamine, etc. La cicatrisation comprend plusieurs étapes, dont la première est la coagulation du sang, arrêtant le saignement. Les globules blancs venant du sang éliminent les cellules mortes. Puis des cellules survivantes prolifèrent et donnent naissance à un nouveau tissu, dont l'aspect dépend de la localisation de la lésion. Dans le cas du tissu osseux, par exemple, les cellules saines voisines migrent dans la zone atteinte et prolifèrent, reconstituant ainsi une structure identique à celle précédant l'agression. En revanche, dans le cas du tissu musculaire, la zone atteinte est comblée par du tissu fibreux, non musculaire et non contractile.

   La cicatrisation dépend de plusieurs facteurs, notamment nutritionnels, métaboliques, endocriniens ou médicamenteux ; on observe des retards de cicatrisation chez les sujets dénutris ou âgés, ou en cas de prise prolongée de corticoïdes. La cicatrisation peut donner lieu, particulièrement chez les personnes noires ou asiatiques, à une chéloïde, bourrelet fibreux sous-épidermique se développant sur la cicatrice.

CICATRISATION D'UNE PLAIE

Selon la nature et l'aspect de la plaie, on distingue deux types de cicatrisation.

— La cicatrisation de première intention concerne les plaies dont les bords sont bien rapprochés l'un de l'autre, comme après certains traumatismes ou certaines incisions faites par le chirurgien, en l'absence d'infection. La cicatrisation est alors rapide et de bonne qualité, qu'elle soit spontanée ou facilitée par une suture (par fils ou agrafes) si la plaie est trop profonde.

— La cicatrisation de seconde intention concerne au contraire les plaies dont les bords sont éloignés l'un de l'autre. On l'observe, par exemple, au cours d'un ulcère de la jambe, entraînant une perte de substance cutanée. Le fond de la plaie se recouvre alors d'un support fibreux. Les cellules saines situées sur les bords prolifèrent tout en migrant pour recouvrir le fond de la plaie et élaborent un nouveau tissu cutané. Ce processus est naturellement plus lent qu'une cicatrisation de première intention, et la cicatrice, souvent disgracieuse. Le traitement utilisera des médicaments dermatologiques (solutions, pommades, pansements) et parfois des moyens physiques (curette, bistouri). Il requiert plusieurs étapes :

— la désinfection avec des antiseptiques tels que la chlorhexidine ou l'hexamidine ;

— la détersion (élimination des débris et des excès de sécrétions) par agent chimique ou, au besoin, au bistouri ;

— les techniques servant à favoriser la granulation (prolifération de nouveau tissu) et l'épidermisation (formation d'un nouvel épiderme), notamment la pose de pansements hydrocolloïdes occlusifs.