Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

injection oculaire

Introduction d'un produit actif liquide dans les tissus situés autour de l'œil à l'aide d'une aiguille fine.

   Les injections oculaires ne provoquent pas de douleur après dissipation de l'effet du produit anesthésique et ne sont pas suivies de troubles de la vue. Elles se distinguent les unes des autres en fonction de la région dans laquelle le liquide est introduit.

Injection sous-conjonctivale

Cette injection introduit un liquide sous la conjonctive bulbaire (muqueuse qui recouvre la face postérieure des paupières et la face antérieure de la sclérotique, ou blanc de l'œil).

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

L'injection se fait au moyen d'une petite aiguille très fine après anesthésie locale par un collyre anesthésique de contact. L'injection est peu douloureuse et sans risques.

INDICATIONS

Les indications sont variables : injection de produit anesthésiant (notamment lors d'une intervention chirurgicale localisée à la conjonctive), injection d'un produit thérapeutique (anti-inflammatoire ou antibiotique). Les substances ainsi injectées agissent plus longtemps que les produits administrés sous forme de collyre.

Injection péribulbaire ou latéro-bulbaire

Ce type d'injection se pratique dans des régions situées au-dessus ou en dessous du globe oculaire.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Après une instillation de collyre anesthésiant, on utilise une aiguille fine assez longue pour atteindre la région située autour du globe oculaire. Une compression du globe oculaire – parfois manuelle, mais le plus souvent réalisée à l'aide d'un appareil, et maintenue pendant une durée moyenne de 15 minutes – est indispensable pour favoriser la diffusion du produit. Ce mode d'injection est un procédé sûr, les accidents de perforation du globe par l'aiguille étant théoriquement impossibles lorsque le trajet de l'aiguille suit bien la paroi orbitaire.

INDICATIONS

Cette technique d'injection est utilisée pour l'anesthésie du globe oculaire au cours des interventions chirurgicales.

Injection rétrobulbaire

Cette injection permet l'introduction du produit en arrière du globe oculaire.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Pratiqué après instillation d'un collyre anesthésiant, ce type d'injection nécessite une aiguille un peu plus longue. Le patient regarde en face de lui pendant que l'aiguille est dirigée horizontalement sur une distance d'environ 1 cm, puis obliquement.

INDICATIONS

Cette injection particulière s'utilise pour procéder à une anesthésie préalable à une intervention chirurgicale. Il existe cependant des risques de perforation du globe oculaire. C'est pourquoi les chirurgiens préfèrent actuellement l'injection péribulbaire.

   L'injection rétrobulbaire d'un mélange d'anesthésique et d'alcool permet d'atteindre et de détruire le ganglion nerveux responsable de la sensibilité d'un globe oculaire douloureux et non voyant.

   Elle est également indiquée pour l'injection de produits vasodilatateurs au cours des oblitérations de l'artère centrale de la rétine.

Injection intravitréenne (I.V.T.)

Cette injection consiste à déposer un produit pharmacologique directement dans le vitré. C'est un site privilégié pour agir sur la rétine. De plus, le passage dans la circulation générale et les effets généraux qui en découlent sont très faibles.

Préparation et déroulement

Pratiquée avec une aiguille extrêmement fine et une aseptie rigoureuse (salle dédiée ou bloc opératoire) et sous couvert d'antibiotiques locaux, la piqûre est réalisée, sous anesthésie topique, directement dans l'œil, à travers la sclère (blanc de l'œil) dans la cavité vitréenne. Cette intervention n'est pas douloureuse et est réalisée à un endroit sans danger pour les structures de l'œil. Il peut exister malgré tout des effets secondaires, des incidents ou des accidents (infection, blessure accidentelle, hypertonie oculaire, aggravation de cataracte).

Indications

Cette voie d'administration connaît actuellement une croissance avec l'arrivée des molécules anti-angiogéniques (anti-VEGF) qui permettent des progrès jusqu'ici inespérés dans la D.M.L.A. humide (dégénérescence maculaire liée à l'âge) en essayant de stopper le développement de néovaisseaux chorio-rétiniens. L'injection intravitréenne est aussi utilisée dans d'autres traitements rétiniens : l'œdème maculaire du diabétique ou lors d'occlusion veineuse rétinienne (triamcinolone, cortisone) ou dans les endophtalmies (antibiotiques).

injection sous-cutanée

Introduction par piqûre d'un liquide sous la peau.

Synonyme : injection hypodermique.

   Une vaccination antitétanique ou antigrippale, une injection d'insuline, d'anticoagulant ou d'anesthésique local se font par une injection sous-cutanée, qui permet une diffusion progressive du produit.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Une injection sous-cutanée exige des précautions d'asepsie (lavage des mains, désinfection du lieu d'injection). Elle peut être réalisée par un personnel non médical ou par le patient lui-même. On vérifie auparavant qu'il n'y a pas d'air dans la seringue en chassant quelques gouttes du produit. L'injection se fait dans la face externe du bras ou de la cuisse, dans l'abdomen ou en regard de l'omoplate.

   La peau est maintenue entre le pouce et l'index et forme un pli cutané dans lequel l'aiguille est enfoncée rapidement, perpendiculairement à la peau. Le liquide doit être injecté lentement avec des seringues jetables de 2 à 10 millilitres de volume et des aiguilles à biseau long, longues de 2 à 5 centimètres. Après l'injection, l'aiguille est retirée rapidement. En cas de traitements prolongés (traitement à l'insuline pour les diabétiques par exemple), on diversifie les points d'injection afin d'éviter des complications locales (lipodystrophies, c'est-à-dire boules de graisse sous la peau, par exemple). Il existe des boîtes en plastique munies de trous qui permettent de détacher ensuite l'aiguille de la seringue sans risque de se piquer. Existent par ailleurs des dispositifs particuliers, appelés stylos injecteurs, permettant de régler aisément et avec précision la dose injectée. Le médicament (insuline ou interféron, par exemple) se présente sous forme de cartouches préremplies, évitant le prélèvement à partir d'un flacon. L'aiguille doit en être changée à chaque utilisation. Dans certains pays, comme la France, les aiguilles doivent ensuite être incinérées.