Larousse Médical 2006Éd. 2006
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réponse immunitaire (suite)

DÉROULEMENT DE LA RÉPONSE IMMUNITAIRE

Une substance étrangère déclenche une réaction immunitaire lorsqu'elle est présentée aux lymphocytes T par une cellule, le plus souvent un macrophage, qui la phagocyte, la digère et en sélectionne des fragments (peptides antigéniques), qu'elle expose sur sa membrane, associés à des molécules de « présentation », les molécules HLA du système d'histocompatibilité. Chaque lymphocyte T ne reconnaît qu'un seul antigène : la réponse est ici dite spécifique. Celle-ci est plus longue à se mettre en place que la réponse non spécifique, mais elle est plus efficace. Les lymphocytes T auxiliaires, qui reconnaissent l'antigène qui leur est présenté, sont alors activés et sécrètent des cytokines, qui se comportent à la fois comme des facteurs de croissance, à l'origine de la multiplication des lymphocytes T et B spécifiques de l'antigène, et comme des facteurs de différenciation, permettant la production d'anticorps (réponse immunitaire humorale) ou l'activation de cellules (réponse immunitaire cellulaire). Certains d'entre eux constituent une population de cellules dites « mémoire », support d'une protection acquise contre une agression ultérieure par le même antigène.

— La réponse immunitaire humorale, qui repose sur les lymphocytes B, est dirigée contre des antigènes libres, toxines ou micro-organismes. Cette réponse est favorisée par les lymphocytes T-auxiliaires, ou T-helper, de type 2. Elle aboutit à la production de grandes quantités d'immunoglobulines, qui se diffusent dans le sang (IgM), dans les tissus (IgG) et dans les muqueuses (IgA) et dont la synthèse et la nature dépendent de certaines cytokines, notamment les interleukines IL4, IL5 et IL10, sécrétées par les lymphocytes T-auxiliaires (on connaît aujourd'hui 35 interleukines). Ces immunoglobulines sont aptes à neutraliser les toxines, à empêcher l'infection par de nouveaux virus et à faciliter la capture de tous les agents infectieux par les cellules phagocytaires, qui les détruiront.

— La réponse immunitaire cellulaire fait intervenir soit des lymphocytes T cytotoxiques, ayant acquis la capacité de détruire des cellules de l'organisme vues comme étrangères lorsqu'elles hébergent des agents infectieux (virus), soit des macrophages, dont les capacités d'élimination des micro-organismes sont amplifiées. Cette réponse est favorisée par les lymphocytes T-auxiliaires, ou T-helper, de type 1. Ces deux types cellulaires sont sensibles à des cytokines, comme l'interleukine IL2 et l'interféron gamma (IFN), qui sont synthétisées par les lymphocytes T-auxiliaires et qui vont leur permettre d'acquérir ces propriétés, dites effectrices.

résection

Ablation chirurgicale, par chirurgie conventionnelle ou par voie endoscopique, d'un fragment d'organe ou de tissu.

   Les résections ont des indications très diverses : infection, traumatisme, tumeur, obstruction d'un organe creux (par un caillot, par exemple), etc. Elles se distinguent de l'amputation car elles sont généralement suivies d'une réparation : la résection du rectum est suivie d'un abouchement des deux segments d'intestin restants alors que son amputation sacrifie sa portion basse (anus et ampoule rectale) et nécessite une colostomie (abouchement du segment supérieur du côlon à la peau).

   La résection est dite carcinologique lorsqu'on enlève une tumeur cancéreuse volumineuse, la réussite de l'intervention se faisant au prix du sacrifice des organes proches. La réparation qui fait suite doit être organisée en fonction des organes lésés ou coupés.

résection antérieure du rectum

Ablation chirurgicale, partielle ou totale, du rectum ainsi que d'une portion plus ou moins importante du côlon gauche.

INDICATIONS

La résection antérieure du rectum est pratiquée pour des tumeurs de l'ampoule rectale dont le pôle inférieur se situe à plus de 6 ou 7 cm de la marge anale. Ce sont généralement des tumeurs malignes ou de grosses tumeurs bénignes susceptibles de se cancériser.

DÉROULEMENT ET COMPLICATIONS

La continuité digestive est assurée en abouchant le côlon soit au segment restant du rectum soit, si la totalité du rectum a été enlevée, à la partie supérieure du canal anal : on parle dans ce cas d'anastomose colorectale basse ou d'anastomose coloanale. Une résection antérieure du rectum est dite protégée lorsque l'on crée sur le côlon restant un anus artificiel destiné à dériver temporairement le passage des matières fécales (technique dite de colostomie temporaire de décharge) ; la continuité digestive est ensuite rétablie, dans un délai allant de 1 à 3 mois. La perturbation transitoire de la fonction vésicale nécessite souvent le maintien d'une sonde dans les jours qui suivent l'intervention. L'avantage de la résection antérieure du rectum est de permettre la conservation du canal anal et de l'appareil sphinctérien et, par conséquent, de respecter les fonctions naturelles.

   Lorsque cette intervention est pratiquée en traitement d'un cancer, le tissu cellulograisseux entourant le rectum ainsi que les lymphatiques sont enlevés, ce qui a pour effet d'interrompre de nombreux filets nerveux destinés à l'innervation de la prostate, des vésicules séminales et de la vessie. Il en résulte souvent une perte de la fonction génitale chez l'homme, en particulier une impuissance ou des troubles de l'éjaculation. Une telle intervention est néanmoins réalisable sans lésion des nerfs génitaux. Leur préservation est en effet aisée si la tumeur en cause est bénigne.

résection cunéiforme périphérique du poumon

Ablation chirurgicale d'un fragment pulmonaire de petite taille. En anglais, wedge resection.

   Une résection cunéiforme périphérique du poumon se pratique pour de très petites tumeurs bénignes ou malignes (cancer bronchopulmonaire) quand une ablation plus large (segmentectomie, lobectomie) est impossible pour des raisons fonctionnelles respiratoires ou du fait de tumeurs multiples.

DÉROULEMENT

L'intervention est pratiquée sous anesthésie générale par chirurgie conventionnelle ou par pleuroscopie (en introduisant entre les deux feuillets de la plèvre un endoscope, tube muni d'un système optique et d'instruments chirurgicaux). Pendant les 48 heures qui suivent, un drain est laissé en place de façon à permettre l'évacuation du liquide pleural. Des séances de kinésithérapie respiratoire sont prescrites dans les jours suivant l'opération. Bien que les suites opératoires soient assez douloureuses (gêne respiratoire, douleurs que l'on peut atténuer à l'aide d'analgésiques), la récupération est rapide, de l'ordre de quelques semaines. L'intervention n'a aucun retentissement sur les capacités respiratoires du sujet.