Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

grossesse multiple

Développement simultané de plusieurs fœtus dans l'utérus.

   Le terme de grossesse multiple s'applique à la grossesse gémellaire, ou double (2 fœtus), trigémellaire, ou triple (3 fœtus), ainsi qu'à la grossesse quadruple, quintuple, sextuple, etc. Un seul cas de grossesse nonuple (9 fœtus) a été observé, en 1976, mais aucun des enfants n'a survécu.

   La grossesse gémellaire est assez fréquente (1 cas sur 89 grossesses en Europe), mais ce taux varie selon les ethnies (il augmente en Asie et atteint 5 % dans certains pays d'Afrique), l'environnement, les facteurs familiaux (les jumelles ont deux fois plus de jumeaux que la population générale), l'âge de la femme et le nombre d'enfants qu'elle a déjà eus (données qui augmentent le risque de grossesse multiple).

   Les techniques de procréation médicalement assistée (induction de l'ovulation, fécondation in vitro) entraînent souvent une grossesse gémellaire. La fécondation in vitro provoquerait 14 % de grossesses gémellaires après transfert de 3 embryons, tandis qu'elle multiplie par 5 au moins le taux des grossesses triples et quadruples. Les règles de bonne pratique conseillent de ne transférer qu'un maximum de 2 embryons.

DIFFÉRENTS TYPES DE GROSSESSE MULTIPLE

Il existe deux sortes de grossesse multiple, la grossesse monozygote (un seul œuf) et la grossesse dizygote (deux œufs), cette dernière représentant 30 % des grossesses gémellaires et 3 naissances sur 1 000.

— Dans la grossesse dizygote, ou pluriovulaire, les enfants résultent de la fécondation de deux ou plusieurs ovules par des spermatozoïdes différents. Ils peuvent être de même sexe ou de sexes différents. Ils se ressemblent, mais pas plus que des frères et sœurs nés à des dates différentes. Les fœtus ont chacun leur membrane (chorion et amnios), mais le placenta peut être unique.

— Dans la grossesse monozygote, ou mono-ovulaire, les enfants résultent de la fécondation par un spermatozoïde d'un seul ovule, qui se divise. Ils sont de même sexe, sont identiques du point de vue morphologique, physiologique et génétique. La séparation de l'œuf en deux (ou plus) a lieu dans les 14 jours qui suivent la fécondation. Dans 30 % des cas, elle se fait avant le stade morula (16 divisions cellulaires), alors que l'œuf migre encore dans la trompe vers l'utérus ; chaque embryon baignera alors dans son sac membraneux, tapissé par l'amnios et le chorion nourricier, comme les embryons dizygotes. Dans 70 % des cas, la séparation a lieu entre le 6e et le 9e jour et les embryons ont le même chorion.

SURVEILLANCE

Le taux d'accouchement prématuré et de mortalité périnatale est plus élevé en cas de grossesse multiple. Ce risque est réduit par la prise en charge précoce de la grossesse dans un centre spécialisé. Une grossesse multiple exige une surveillance accrue, du repos, un arrêt de travail précoce, même lorsqu'il s'agit d'une grossesse gémellaire. L'échographie permet de diagnostiquer très tôt le caractère monozygote ou dizygote des embryons et de surveiller leur développement. À la naissance, les enfants ont généralement un poids inférieur à celui d'enfants issus d'une grossesse unique et ils font l'objet d'une surveillance attentive dans les premières semaines de leur vie.

groupage tissulaire

typage tissulaire

groupe sanguin

Molécules définies initialement par leur capacité à induire des anticorps chez un sujet étranger.

   Ces molécules sont présentes notamment à la surface des cellules du sang (globules rouges, plaquettes, granulocytes, lymphocytes), ce qui permet de distinguer différents types de groupes sanguins. Les groupes sanguins sont l'un des éléments qui participent à l'identité de chaque individu.

GROUPES SANGUINS ÉRYTHROCYTAIRES

Ils se caractérisent par des antigènes présents à la surface des globules rouges. Il existe une vingtaine de groupes érythrocytaires.

— Le système ABO, le plus important, mis en évidence en 1900 par le médecin allemand Karl Landsteiner, doit être respecté dans toutes les transfusions. Il est défini tout d'abord par la présence d'antigènes A, B ou AB pour les groupes A, B et AB, ou par l'absence d'antigène pour le groupe O ; ensuite par la présence d'anticorps dans le sérum : respectivement anti-A, anti-B et anti-A+B chez les sujets B, A et O. Selon le groupe, le sang est donc agglutiné par un sérum-test particulier : sérum-test contenant des anticorps anti-B ou anti-AB pour un sang de groupe A ; sérum-test anti-A ou anti-AB pour un sang de groupe B ; sérum anti-A ou anti-B pour un sang de groupe AB. Un sang de groupe O n'agglutine aucun sérum-test. La détermination des groupes ABO se fait compte tenu de ces règles de compatibilité, en faisant agir des sérums-tests anti-A, anti-B et anti-AB sur le sang du sujet ou, suivant le même principe, en faisant réagir le sérum du sujet sur des globules rouges tests.

— Le système Rhésus, découvert en 1940 par le même médecin allemand, vient apporter une information supplémentaire à la classification établie par les groupes sanguins érythrocytaires. Il distingue 5 types d'antigènes : D, C, c, E et e. La présence de l'antigène D définit le groupe Rhésus positif, et son absence le groupe Rhésus négatif, les autres antigènes étant présents dans l'un et l'autre cas. Les anticorps correspondant à l'antigène D n'existent pas de façon naturelle mais peuvent apparaître après immunisation, lors d'une transfusion ou d'une grossesse, par exemple.

— Les autres systèmes majeurs en matière de transfusion sont le système Kell, le système Duffy, le système Kidd et le système MNS. Le plus important, le système Kell, fait l'objet d'une détermination chez les femmes enceintes et chez les multitransfusés et comporte 2 antigènes dont le plus fréquent, l'antigène K, stimule une forte production d'anticorps.

AUTRES GROUPES SANGUINS

D'autres classifications ont trait à d'autres cellules sanguines : les antigènes propres aux plaquettes (essentiellement PLA 1 et PLA 2) offrent peu d'intérêt en transfusion ; certains antigènes sont propres aux granulocytes ; enfin, le système HLA (Human Leucocyte Antigen) repose sur la classification d'antigènes existant sur toutes les cellules du sang, sauf les globules rouges ; il présente un intérêt en transfusion et doit être pris en considération dans la transplantation de moelle osseuse et d'organe.

Voir : antigène, histocompatibilité, système Rhésus.