Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

médiacalcose

artériosclérose

médiastin

Région médiane du thorax.

   Le médiastin est compris entre les deux poumons, latéralement, le rachis dorsal, en arrière, et le sternum, en avant. Il contient le cœur et ses vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veines caves) sur tout ou partie de leur trajet, la trachée et les bronches les plus grosses, la plus grande partie de l'œsophage, des nerfs, des vaisseaux et des ganglions lymphatiques.

EXAMENS

Les organes du médiastin peuvent être explorés par la radiographie, l'échographie, la médiastinoscopie, le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

PATHOLOGIE

Le médiastin peut être le siège d'une médiastinite (inflammation du médiastin), d'une adénopathie inflammatoire (tuberculose) ou maligne (métastases, lymphome), d'une tumeur du thymus (thymome, dysembryome) ou d'un goitre endothoracique.

Voir : médiastinite, médiastinoscopie, pneumomédiastin.

médiastinite

Inflammation aiguë ou chronique des tissus du médiastin.

   La médiastinite aiguë, presque toujours d'origine infectieuse, est le plus souvent une complication des opérations de chirurgie à cœur ouvert ; dans ce cas, l'antibiothérapie, associée à l'ablation chirurgicale des tissus infectés, permet en général de la guérir. La médiastinite chronique peut aussi être due à une infection (tuberculose, histoplasmose), à une silicose (affection pulmonaire chronique causée par l'inhalation de poussières de silice) ou encore à une radiothérapie anticancéreuse.

   Les médiastinites n'ont de traitement spécifique que lorsqu'elles sont d'origine infectieuse ; ce traitement repose alors sur les antibiotiques, administrés en service hospitalier de réanimation dans les cas aigus.

médiastinoscopie

Technique d'exploration du médiastin utilisant un endoscope (tube muni d'un système optique).

   La médiastinoscopie consiste à examiner et à prélever des tissus, surtout ganglionnaires, afin de vérifier s'ils sont malins (cancer, lymphome) ou bénins et inflammatoires (sarcoïdose), ou encore infectieux (tuberculose).Elle est effectuée sous anesthésie générale et nécessite une incision de 4 centimètres au-dessus du sternum, par laquelle le chirurgien introduit l'endoscope. Elle demande une hospitalisation de 2 jours.

médiateur

Substance chimique par laquelle une cellule exerce ses effets.

   Il existe différents types de médiateur. Certains sont contenus dans les cellules avant leur activation tandis que d'autres ne sont fabriqués qu'en cas de besoin. Parmi les premiers figure l'acétylcholine, neurotransmetteur contenu dans les terminaisons des cellules nerveuses et favorisant la transmission de l'influx nerveux. Parmi les seconds se trouvent les cytokines, protéines sécrétées par certaines cellules (lymphocytes, monocytes ou macrophages) et participant à la régulation du système immunitaire. Enfin, d'autres médiateurs circulent dans le milieu extracellulaire mais doivent être activés pour agir. C'est le cas, par exemple, du complément, système enzymatique présent dans le sérum sanguin et jouant un rôle essentiel dans les réactions de défense de l'organisme. De très nombreux médiateurs participent aux phénomènes d'hypersensibilité ou d'inflammation, comme l'histamine ou les prostaglandines.

médicament

Préparation utilisée pour prévenir, diagnostiquer, soigner une maladie, un traumatisme ou pour restaurer, corriger, modifier les fonctions organiques.

   Longtemps, les médicaments n'ont été préparés qu'à partir des végétaux (alcaloïdes tels que la digitaline ou la morphine), des animaux (vaccins) ou des minéraux (aluminium). Aujourd'hui, l'ensemble des médicaments est fabriqué par l'industrie pharmaceutique, ce qui permet une plus grande précision et une plus grande sécurité d'emploi. Parallèlement, la pharmacie (science de la préparation des médicaments) propose de plus en plus de produits synthétiques, qui copient plus ou moins fidèlement des substances naturelles ou sont entièrement originaux (benzodiazépines). L'insuline, par exemple, médicament antidiabétique auparavant d'origine animale, peut maintenant être synthétisée par des procédés de génie génétique (manipulation des gènes de certaines bactéries visant à leur faire produire une substance donnée).

   Actuellement, la recherche de nouveaux médicaments passe par la modification et la dérivation systématiques d'une molécule reconnue active (criblage pharmacologique), par l'application d'un médicament au traitement d'une maladie pour laquelle il n'était pas jusqu'ici utilisé et par l'ethnopharmacologie (étude des médicaments utilisés par les différents peuples).

   L'introduction sur le marché de nouveaux médicaments obéit à des directives administratives complexes, variables suivant chaque pays. Les nouveaux médicaments doivent subir des tests (sur des animaux de laboratoire, sur des volontaires humains sains en milieu hospitalier puis sur des malades) destinés à évaluer l'efficacité et les effets secondaires de leurs principes actifs avant que les pouvoirs publics (le ministère de la Santé en France, l'Office intercantonal de contrôle des médicaments en Suisse, Santé et Bien-Être social au Canada, Food and Drug Administration aux États-Unis, etc.) ne délivrent une autorisation de mise sur le marché. Cette dernière, désignée par le sigle A.M.M. en France et en Belgique, est appelée « attestation d'enregistrement » en Suisse, « avis de conformité » au Canada et peut être, par la suite, retirée à un médicament dans l'intérêt de la santé publique. Des contrôles de fabrication doivent avoir lieu régulièrement pendant la période de production.

   Les médicaments peuvent être en vente libre ou n'être délivrés que sur présentation d'une ordonnance. Le renouvellement d'une ordonnance, c'est-à-dire la délivrance d'un médicament sur présentation d'une ordonnance ayant déjà servi une ou plusieurs fois, est réglementé ; il dépend du classement légal du médicament en question.

Action des médicaments

Certains médicaments apportent des substances de substitution (sels minéraux, hormones, vitamine D contre le rachitisme, insuline contre le diabète sucré) et soignent les maladies de carence, c'est-à-dire les maladies dues à l'absence ou à l'insuffisance de ces substances.

   De nombreux médicaments modifient le fonctionnement cellulaire en le stimulant ou en l'inhibant, souvent par l'intermédiaire du système de transmission neuronal par lequel les messages sont envoyés aux divers points du corps, en se fixant dans la synapse (liaison entre deux cellules nerveuses).

   Les médicaments anti-infectieux inhibent la reproduction des microbes ou les tuent (antiseptiques, antibiotiques). D'autres médicaments détruisent les cellules anormales, telles les cellules cancéreuses (antinéoplasiques).

   Indépendamment de leur but, tous les médicaments n'agissent pas dans les mêmes délais. Certains ont un effet très rapide ou quasi immédiat (trinitrine contre l'angine de poitrine, adrénaline contre la crise d'asthme). D'autres, à l'opposé, ont parfois besoin de plusieurs semaines pour atteindre leur plein effet (antidépresseurs).

Effets secondaires des médicaments

Les effets secondaires d'un médicament sont les effets, habituels ou non, qui s'ajoutent à l'effet thérapeutique recherché.

   Un effet secondaire peut être indésirable dans une utilisation donnée d'un médicament et recherché dans une autre utilisation du même médicament ; il peut même devenir un effet principal. L'effet indésirable peut être lié à l'effet principal du médicament. Par exemple, des médicaments anticancéreux attaquent aussi bien les cellules saines que les cellules cancéreuses, des anticoagulants peuvent provoquer une hémorragie si le traitement est prolongé ; les médicaments ototoxiques peuvent léser le système auditif, les médicaments néphrotoxiques ou hépatotoxiques peuvent altérer le rein ou le foie, allant jusqu'à provoquer des lésions, réversibles ou permanentes. Dans tous ces cas, l'effet indésirable est prévisible et inévitable.

   Dans d'autres cas, l'effet indésirable est imprévisible ; il apparaît chez un malade présentant des facteurs de risque (absence d'une enzyme spécifique de la dégradation du médicament, réaction allergique, etc.), en cas de tolérance ou d'accoutumance au médicament ou encore de dépendance envers lui (pharmacodépendance ou toxicomanie), de persistance ou d'accumulation du médicament dans l'organisme ; il varie aussi avec l'importance de la consommation et le type du médicament.

   Les effets indésirables mineurs ne demandent pas d'hospitalisation ni de traitement ; les effets modérés demandent un traitement ou une hospitalisation ; les effets graves, qui mettent en danger la vie du malade, comme lors des intoxications volontaires ou accidentelles, exigent un traitement intensif et peuvent laisser des séquelles importantes.