Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hémoculture

Technique de laboratoire visant à mettre en culture le sang d'un patient pour rechercher des bactéries.

   La positivité de l'hémoculture témoigne d'une bactériémie. Une hémoculture nécessite de 10 à 20 millilitres de sang veineux, le plus souvent prélevé au pli du coude et recueilli dans deux flacons, l'un aérobie (contenant de l'oxygène et enrichi en gaz carbonique) et l'autre anaérobie (sans oxygène), contenant des bouillons de culture appropriés à la croissance des bactéries. Les délais de culture varient avec les germes en cause, et leur densité dans le sang du patient ; la prolifération s'observe au bout de un ou plusieurs jours (hémoculture positive) ou ne s'observe pas (hémoculture négative). En pratique, on effectue toujours au moins deux hémocultures avant d'engager une antibiothérapie.

   Les maladies diagnostiquées grâce aux hémocultures sont en particulier les septicémies à streptocoques, à staphylocoques, à entérobactéries, à mycobactéries, à bacille pyocyanique ou à germes anaérobies, les endocardites, les fièvres typhoïdes (Salmonella) et la brucellose.

hémodialyse

Méthode d'épuration du sang au moyen d'un rein artificiel.

   L'hémodialyse est parfois utilisée dans certains cas d'intoxication grave, mais c'est surtout le traitement majeur de l'insuffisance rénale aiguë et chronique. À moins qu'une greffe de rein puisse être pratiquée, le traitement de l'insuffisance rénale chronique par hémodialyse est définitif. L'insuffisance rénale aiguë correspond à une défaillance transitoire, de quelques jours à plusieurs semaines, du fonctionnement du rein : lorsque celle-ci est importante, elle nécessite une épuration du sang par hémodialyse en attendant que la fonction rénale soit rétablie.

   L'hémodialyse permet d'épurer le sang des déchets qui sont normalement éliminés dans l'urine (urée, créatinine), de corriger un éventuel déséquilibre électrolytique (taux anormal de sodium, de potassium, de bicarbonates, etc., dans le sang) et de rééquilibrer le pH du sang en cas d'acidose (acidité sanguine excessive).

TECHNIQUE

L'hémodialyse consiste à mettre en contact à travers une membrane semi-perméable appelée dialyseur (ne laissant passer que les petites et les moyennes molécules) le sang du malade et un liquide dont la composition est proche de celle du plasma normal (dialysat). À travers cette membrane s'effectuent des échanges entre le sang et le dialysat selon un processus de diffusion tel que les substances vont du milieu le plus concentré vers le moins concentré. Ainsi, l'urée ou la créatinine en trop forte concentration dans le sang sont éliminées dans le dialysat, qui n'en contient pas.

DÉROULEMENT

Le sang est prélevé au patient par l'intermédiaire d'un cathéter placé dans une grosse veine en cas d'insuffisance rénale aiguë, ou d'une aiguille piquée dans une fistule artérioveineuse en cas d'insuffisance rénale chronique. Le sang est dirigé vers le dialyseur où les échanges sont réalisés grâce à un appareil appelé générateur d'hémodialyse. Puis le sang épuré est réadministré au patient par une autre voie du cathéter, ou par la fistule artérioveineuse. La durée des séances d'hémodialyse est de 4 à 6 heures.

   En cas d'insuffisance rénale chronique, les séances ont lieu trois fois par semaine. La majorité des patients se rend dans des centres d'hémodialyse hospitaliers, publics ou privés. Mais la séance peut aussi avoir lieu au domicile du patient (dans ce cas, celui-ci suit d'abord une formation soit avec son conjoint, soit avec ses parents s'il s'agit d'un enfant) ou encore dans un centre d'autodialyse. En cas d'insuffisance rénale aiguë, les séances ont lieu tous les jours ou tous les 2 jours, dans des services de néphrologie ou de réanimation, jusqu'à la guérison.

SURVEILLANCE

Dans les centres d'hémodialyse où sont pris en charge les patients souffrant d'insuffisance rénale chronique, une surveillance médicale, assurée par un néphrologue, est obligatoire. Celui-ci fixe la durée des séances, la quantité d'eau plasmatique à filtrer et les traitements annexes, diététiques et médicamenteux. L'hémodialyse est parfaitement compatible avec une vie normale.

Voir : fistule artérioveineuse.

Le générateur d'hémodialyse

Le générateur d'hémodialyse est l'ensemble de l'appareillage technique qui permet la réalisation de l'hémodialyse. Il comporte plusieurs parties :

— un système qui fait circuler le sang dans le circuit extracorporel ;

— un système qui fabrique le dialysat et en assure la circulation ;

— un système appelé maîtriseur d'ultrafiltration qui, en créant une différence de pression entre le compartiment sang et le compartiment dialysat, permet de contrôler la quantité d'eau plasmatique soustraite du sang.

hémodilution

Technique qui consiste, avant une opération chirurgicale à risque hémorragique, à prélever deux ou trois unités de sang de 400 millilitres environ à un sujet (en les remplaçant par un liquide moins dense) afin de pouvoir, à la fin de l'intervention ou juste après, les lui réinjecter.

   L'hémodilution sert à maintenir une bonne tension artérielle, indispensable à une bonne irrigation des organes. Elle permet d'éviter la transfusion sanguine et ses effets indésirables (transmission de maladies infectieuses, réactions allergiques).

TECHNIQUE

Le sang prélevé sur le malade est remplacé, par perfusion intraveineuse, par un même volume de liquide de remplissage, solution de macromolécules (polymères de glucose, par exemple) qui n'est pas éliminable par les reins avant plusieurs heures. Pendant l'opération, la perfusion est maintenue. Le sang ayant été conservé, on peut ensuite le réinjecter au malade (autotransfusion).

hémodynamique

Partie de la physiologie qui étudie les lois d'écoulement (débit, pression, vitesse, etc.) du sang dans les vaisseaux.

   L'hémodynamique distingue deux types de circulation sanguine : la grande circulation, ou circulation systémique, qui est constituée par l'aorte et ses branches ainsi que par les deux veines caves et leurs branches, et la petite circulation, ou circulation pulmonaire, qui est constituée par l'artère pulmonaire et ses branches ainsi que par les veines pulmonaires.

   Le débit sanguin des deux circulations est identique. Cependant, les résistances des artérioles pulmonaires étant cinq ou six fois plus faibles que celles des artérioles systémiques, la pression n'est pas la même dans les deux réseaux.

   La circulation systémique est soumise à une haute pression. Celle-ci est caractérisée par une valeur maximale, la pression systolique (de 120 à 140 millimètres de mercure), quand le cœur se contracte, et une valeur minimale, la pression diastolique (de 70 à 80 millimètres de mercure), quand le cœur se relâche et se remplit de sang. Ces deux chiffres varient selon l'âge du sujet. La pression systémique s'élève de façon normale à l'effort du fait de l'augmentation du débit cardiaque.

   La circulation pulmonaire est soumise à une basse pression. Tout comme la circulation systémique, elle comporte une valeur maximale, systolique (25 millimètres de mercure), et une valeur minimale, diastolique (13 millimètres de mercure).

MESURES ET ÉTUDE HÉMODYNAMIQUES

On mesure la pression systémique, communément appelée tension artérielle, au moyen d'un sphygmomanomètre (ou tensiomètre). Mais, pour mesurer avec précision les pressions des deux circulations, le débit cardiaque et les résistances des artérioles, on pratique un cathétérisme (introduction d'une sonde dans un gros vaisseau ou dans une cavité cardiaque).