Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

œstrone

ou

estrone

Hormone stéroïde sécrétée principalement chez la femme par l'ovaire, ayant un rôle métabolique en tant qu'œstrogène et dont l'existence après la ménopause témoigne de la conversion des androgènes.

Synonyme : folliculine.

   L'œstrone est l'un des trois œstrogènes : elle peut se convertir facilement en œstradiol et est, comme lui, dégradée sous forme d'œstriol.
L'œstrone est sécrétée, sous l'influence des hormones folliculostimulante et lutéinisante (F.S.H. et L.H.), par la paroi des follicules ovariens pendant la période d'activité génitale de la femme. Son taux plasmatique croît pendant la première moitié du cycle et décroît pendant la seconde moitié. Après la ménopause, l'œstrone est fabriquée à partir des androgènes sécrétés par les glandes corticosurrénales. Cette synthèse s'effectue dans le tissu adipeux.

UTILISATION DIAGNOSTIQUE

L'œstrone est parfois dosée dans le sang lorsqu'on suspecte un déséquilibre dans la sécrétion des œstrogènes, son taux étant corrélé à celui de l'œstradiol.

œstroprogestatif

ou

estroprogestatif

Médicament hormonal dans lequel les œstrogènes sont associés aux progestatifs.

   En fonction de leurs indications, on distingue les œstroprogestatifs contraceptifs et les œstroprogestatifs donnés pour une autre raison que la contraception.

Œstroprogestatifs contraceptifs

Il s'agit d'hormones œstrogènes et progestatives prises par voie orale, destinées à éviter une grossesse tout en respectant l'équilibre physiologique de la femme. Ces œstroprogestatifs contraceptifs oraux sont couramment désignés par le terme de « pilule ». Dans un tel emploi, l'œstrogène utilisé est l'éthynilestradiol et le progestatif est un dérivé de synthèse qui inhibe l'action de la F.S.H. et de la L.H. (antigonadotrope).

DIFFÉRENTS TYPES D'ŒSTROPROGESTATIF CONTRACEPTIF ORAL

— La pilule combinée, dans laquelle chaque comprimé contient l'œstrogène et le progestatif, se présente sous deux formes, selon que la quantité d'œstrogène est faible (pilule minidosée) ou forte (pilule normodosée). Si les quantités d'hormones sont constantes au cours du cycle, il s'agit d'une pilule monophasique ; avec deux quantités différentes d'hormones, la pilule est dite biphasique ; si trois variations de quantité d'hormones sont prévues, elle est triphasique.

— La pilule séquentielle est une pilule dans laquelle, dans une première phase du cycle (7 ou 14 jours selon les types de pilule), les comprimés ne contiennent que des œstrogènes, alors que, dans une seconde phase (15 ou 7 jours), ils associent un œstrogène et un progestatif.

MÉCANISME D'ACTION

Dans l'hypothalamus, les œstroprogestatifs inhibent la sécrétion de la gonadolibérine (Gn-RH [hormone de libération des gonadotrophines]), ce qui bloque l'ovulation et les sécrétions d'œstrogènes et de progestatifs par l'ovaire.

PRESCRIPTION

Il faut prendre un comprimé par jour à heure fixe pendant 21 ou 22 jours, suivant les méthodes, puis arrêter les prises pendant 6 ou 7 jours – la chute des quantités d'hormones provoque alors des saignements comparables aux règles –, avant de commencer un nouveau cycle.

EFFETS INDÉSIRABLES ET CONTRE-INDICATIONS

Les risques encourus sont principalement d'ordre vasculaire (accident vasculaire cérébral, hypertension artérielle, phlébite, diabète, hyperlipidémie, ictère). Aussi la prise d'hormones œstroprogestatives doit-elle s'accompagner obligatoirement d'un contrôle médical sérieux : bilan clinique initial, surveillance régulière du poids, de la tension artérielle, du métabolisme (taux de lipides et de glucides dans le sang), examen périodique des seins et des organes génitaux.

   Les effets indésirables sans gravité sont des céphalées, des nausées, une prise de poids, une lourdeur des jambes.

   Les contre-indications absolues des œstroprogestatifs sont la grossesse, l'allaitement, les maladies ou les accidents thrombo-emboliques, les affections cardiovasculaires, les tumeurs hypophysaires, les tumeurs du sein et de l'utérus, les hémorragies génitales non diagnostiquées, les maladies systémiques (maladies auto-immunes), les porphyries (maladie héréditaire liée à un trouble de l'hémoglobine), les affections hépatiques sévères ou récentes. Les associations entre les œstroprogestatifs et les médicaments inducteurs enzymatiques (barbituriques, rifampicine, griséofulvine, certains anticonvulsivants) sont déconseillées.

   Le risque d'accident thromboembolique sous œstroprogestatifs augmente avec l'âge et le tabagisme, ce qui nécessite parfois le recours à un autre moyen de contraception.

Œstroprogestatifs à visée thérapeutique

Il s'agit d'hormones œstrogènes et progestatives associées pour vaincre certains dysfonctionnements hormonaux féminins.

   Ces œstroprogestatifs sont utilisés en cas de stérilité due à une insuffisance hormonale, dans le traitement de troubles gynécologiques tels que l'aménorrhée (absence de règles) et la dysménorrhée (douleur liée aux règles) et dans celui de la carence en œstrogènes au cours de la ménopause : on parle alors d'hormonothérapie substitutive postménopausique. Ils se présentent sous forme orale ou percutanée. Le dosage en œstrogènes et en progestatifs varie selon le motif du traitement.

   Les effets indésirables et la surveillance sont les mêmes que pour les œstroprogestatifs contraceptifs.

Voir : contraception.

œuf

Ovule mûr, pondu, mais non encore fécondé.

Synonyme : œuf vierge.

œuf de poule

Corps organique pondu par la poule, comprenant le jaune (l'œuf proprement dit), entouré du blanc et d'une coquille calcaire poreuse.

   Les œufs ont une très grande valeur nutritionnelle. Apportant 146 kilocalories pour 100 grammes, ils contiennent des protéines (12,6 %), des lipides (11 %), peu de glucides (1 %), des minéraux, en particulier du fer (environ 2 milligrammes), ainsi que des vitamines A, D, E, des vitamines du groupe B et de l'eau ; en revanche, ils sont dépourvus de vitamine C.

   Les œufs font partie des aliments les plus riches en cholestérol : un œuf de 50 grammes en apporte près de 200 milligrammes, soit autant que 50 grammes de beurre. Celui-ci est concentré dans le jaune, alors que le blanc en est dépourvu. Cependant, excepté pour les sujets allergiques à l'œuf ou souffrant d'hypercholestérolémie (taux excessif de cholestérol dans le sang), il est inutile de limiter la consommation d'œufs.