Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chirurgie cardiovasculaire

Chirurgie destinée à traiter les maladies du cœur et des vaisseaux.

   Les progrès réalisés dans les dernières décennies ont grandement facilité les interventions de chirurgie cardiovasculaire, bien qu'il s'agisse encore d'opérations longues et relativement lourdes.
— La chirurgie coronaire traite les lésions des artères coronaires lorsqu'elles sont trop sévères pour un traitement par médicaments seuls ou inaccessibles à une revascularisation par angioplastie. L'intervention, réalisée pour la première fois en 1967, consiste en un pontage de ces artères. Il s'agit de court-circuiter un rétrécissement artériel en utilisant un vaisseau non atteint, par exemple une veine des membres inférieurs ou une artère située derrière le sternum : une extrémité du morceau de vaisseau à greffer est branchée en amont du rétrécissement, une autre en aval. Le sang peut circuler ainsi de nouveau sans difficulté.
— La chirurgie des cardiopathies congénitales a pour but de refermer des communications anormalement persistantes ou anormalement développées entre les cavités cardiaques, ou bien de restaurer le branchement normal de certains vaisseaux. Certaines interventions ont lieu dès la naissance.
— La chirurgie péricardique est utile lorsque le cœur est comprimé soit par une quantité importante de liquide, soit par un péricarde rigide. Elle permet d'évacuer ce liquide ou de retirer une partie du péricarde.
— La chirurgie valvulaire consiste à remplacer une valvule cardiaque abîmée par une valvule artificielle ou à la réparer lorsque c'est possible (valvuloplastie mitrale). Deux types de valvule artificielle existent : des prothèses biologiques fabriquées à partir de tissus animaux ou humains et reproduisant l'anatomie naturelle d'une valvule ; des prothèses mécaniques, à disque, à bille ou à ailettes, qui sont plus durables mais qui nécessitent un traitement anticoagulant à vie pour éviter la formation de caillots à leur contact.
— La transplantation, ou greffe cardiaque, est effectuée en cas d'atteinte cardiaque trop sévère pour qu'il y ait amélioration par chirurgie cardiaque classique ou traitement médicamenteux. Elle consiste à remplacer l'organe déficient par un cœur sain.

TECHNIQUE

Souvent, une incision de la peau et une suture verticale du sternum sur toute sa longueur sont nécessaires pour accéder au cœur. Afin de faciliter le geste chirurgical, il est nécessaire de stopper les contractions cardiaques par des solutions de cardioplégie, le plus souvent à basse température. Pendant l'opération, la circulation sanguine dans le reste du corps est assurée par un système permettant au sang veineux d'être enrichi en oxygène lors de son passage au travers d'un oxygénateur extérieur, puis le sang est réinjecté dans les artères au moyen d'une pompe (circulation extracorporelle). Après l'intervention, le cœur est réchauffé, les battements cardiaques reprennent et la circulation interne peut de nouveau être assurée. Certaines interventions de pontage coronaire peuvent être réalisées à cœur battant.

chirurgie dentaire

odontologie

chirurgie esthétique

Spécialité chirurgicale regroupant l'ensemble des interventions consistant à améliorer l'apparence physique d'un individu.

   La chirurgie du visage permet d'opérer le nez (rhinoplastie), les paupières (blépharoplastie), le menton (génioplastie), les oreilles décollées, la calvitie (microgreffe ou lambeaux) et de modifier la forme des mâchoires, des pommettes et du crâne (chirurgie maxillofaciale et craniofaciale). La chirurgie de la silhouette traite les seins (notamment par la pose de prothèses, pour augmenter le galbe mammaire), le ventre, les bras, les fesses, les cuisses, les genoux et les mollets (par réinjection de graisse par filling ou aspiration par liposuccion). Les liftings permettent de rajeunir le visage et de raffermir les cuisses, les fesses, les bras et les mains. La dermabrasion atténue les cicatrices par meulage.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Un entretien permet au chirurgien de déterminer les motivations de son patient et de lui expliquer clairement le déroulement de l'intervention, les risques de complications ainsi que les limites de l'opération. Il est suivi d'un examen médical, afin de déterminer le mode d'anesthésie à employer (anesthésie locale, locorégionale ou générale). D'autres examens peuvent être utiles : radiographie ou scanner, notamment pour étudier la cloison nasale ; imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) pour dépister les excédents graisseux des chevilles, des genoux, etc. Une consultation psychiatrique se révèle parfois indispensable.

   Pour les interventions mineures, l'hospitalisation de jour est suffisante. En revanche, les risques de complications postopératoires sérieuses imposent une hospitalisation plus longue en cas d'anesthésie générale ou d'anesthésie locale potentialisée (renforcée par des neuroleptiques) se prolongeant plus d'une demi-heure.

ÉVOLUTION

Le résultat d'une intervention de chirurgie esthétique évolue au fil de la cicatrisation, qui dure un an en moyenne. On peut dépister les complications immédiates dès le deuxième jour. Au bout de dix jours, on effectue un premier bilan. À la troisième semaine, le résultat devient esthétiquement acceptable. Les stigmates de l'opération ont en général disparu au bout de deux mois ; il faut alors surveiller les cicatrices, qui peuvent subir une transformation hypertrophique, voire chéloïdienne (avec un relief très accentué). Six mois après l'opération subsistent parfois quelques cicatrices, un petit œdème et une induration. C'est un an après l'acte opératoire qu'a lieu le dernier bilan. S'il persiste des anomalies, c'est à ce moment qu'une retouche ou une reprise opératoire pourra être proposée.

COMPLICATIONS ET ÉCHECS

Une paralysie provoquée par la section d'un petit nerf, exceptionnellement d'une branche importante, peut se manifester immédiatement après l'opération. Un hématome survient parfois soit immédiatement après l'opération, soit dans les trois ou quatre jours qui suivent. On distingue les petits hématomes (ecchymoses), qui se résorbent spontanément, des hématomes importants qui entraînent la formation d'une poche de sang et doivent être drainés par ponction ou par incision chirurgicale. L'infection est une complication rare et le plus souvent locale. Enfin, il existe des complications spécifiques : enkystement ou allergie au silicone après la pose d'une prothèse mammaire, troubles de la cicatrisation cutanée après un lifting, ou encore ectropion pour la blépharoplastie.

   Les échecs sont rares. On admet qu'il existe 1 % de vices de cicatrisation ou d'autres problèmes mineurs, les complications plus graves ne représentant pas plus de 1 cas pour 1 000 opérations. Cependant, les cas d'insatisfaction du patient, qui juge le résultat insuffisant, inacceptable ou qui conteste la nécessité de l'intervention, sont beaucoup plus fréquents. Le plus souvent, ils sont dus à un manque d'information préalable ou à un suivi insuffisant.

TRAITEMENT DES COMPLICATIONS ET DES ÉCHECS

Une complication mineure peut conduire à une simple retouche chirurgicale. Dans d'autres cas, une véritable réintervention est nécessaire. Les fautes sérieuses imputables à un chirurgien doivent être réparées et éventuellement indemnisées.