Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

œsophagoscopie

Examen endoscopique de l'œsophage à l'aide d'un tube muni d'un système optique.

   Une œsophagoscopie se pratique avec un endoscope souple pour la recherche de corps étrangers dans l'œsophage (arêtes de poisson, os de lapin, etc.) et dans tous les cas de dysphagie (gêne à la déglutition), dont elle sert à déterminer la cause (œsophagite ou tumeur). Elle constitue la première étape de la fibroscopie œso-gastro-duodénale.

Voir : fibroscopie œso-gastro-duodénale.

œsophagostomie

Abouchement chirurgical, définitif ou temporaire, de l'œsophage à la peau du cou.

   L'œsophagostomie est une intervention très rare. Elle se pratique après une section chirurgicale de l'œsophage, soit que le chirurgien ait retiré le segment sous-jacent (œsophagotomie), par exemple lors d'un cancer, soit qu'il veuille dériver la salive à cause du mauvais état de l'œsophage sous-jacent (brûlure par ingestion accidentelle d'un liquide caustique, fistule).

   L'opération se déroule sous anesthésie générale ; l'extrémité supérieure de la section est suturée à un petit orifice pratiqué dans la peau du cou et auquel est fixée une poche, où s'écoule la salive. L'alimentation du malade est assurée soit par perfusions, soit au moyen d'une gastrostomie (abouchement de l'estomac à la peau) ou d'une jéjunostomie (abouchement du jéjunum – deuxième partie de l'intestin grêle – à la peau) permettant de nourrir le malade, de façon définitive ou en attendant que la continuité digestive puisse être rétablie chirurgicalement par œsophagoplastie.

œstradiol

ou

estradiol

Hormone stéroïde, principalement sécrétée chez la femme par l'ovaire et dont l'augmentation du taux intervient dans l'ovulation.

Synonyme : 17-bêta-œstradiol.

   L'œstradiol est l'un des trois œstrogènes : comme l'œstrone, il est dégradé sous forme d'œstriol. C'est la plus active de ces trois hormones dans l'organisme. L'œstradiol est sécrété, sous l'influence des hormones folliculostimulante et lutéinisante (F.S.H. et L.H.), par la paroi des follicules ovariens. Son taux est très variable au cours de la vie. Avant la puberté, il est très bas chez la fille, s'élève durant la maturation pubertaire puis subit des variations cycliques (croissant dans la première moitié du cycle menstruel, décroissant dans la seconde moitié) et, enfin, retourne à un taux très bas après la ménopause. C'est l'imprégnation en œstradiol qui entraîne l'apparition des caractères sexuels secondaires féminins : les seins, la répartition du tissu adipeux et des muscles, la libido, le bon développement des tissus des organes génitaux externes (vulve, vagin) et internes (utérus, trompes). Cette imprégnation détermine également la croissance et la solidité du tissu osseux, aussi bien chez la fille que chez le garçon.

   Chez la femme enceinte, le taux d'œstradiol augmente dès le début de la grossesse et reste très élevé jusqu'à l'accouchement. À la ménopause, cette hormone est fabriquée en petite quantité, à partir des androgènes, dans le tissu adipeux. Chez l'homme, le taux d'œstradiol demeure normalement très bas, mais peut s'élever en cas de maladie du foie.

UTILISATIONS DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

La mesure du taux d'œstradiol est utile pour la surveillance des ovaires lors des inductions de grossesse, ainsi que pour le diagnostic des aménorrhées (absence de règles) et des tumeurs de l'ovaire.

   En thérapeutique, l'œstradiol de synthèse est utilisé comme composant de la pilule contraceptive, en association avec un progestatif de synthèse.

   L'hormonothérapie de substitution, indiquée en cas d'insuffisance ovarienne ou lors de la ménopause, repose sur l'œstradiol naturel, administré par voie orale ou percutanée ; il est associé à la progestérone (naturelle ou de synthèse), lorsque l'utérus est présent.

œstriol

ou

estriol

Hormone stéroïde, sécrétée principalement chez la femme par l'ovaire et ayant un rôle métabolique en tant qu'œstrogène.

   L'œstriol est l'un des trois œstrogènes : il est plus précisément le produit de la dégradation de l'œstradiol et de l'œstrone. Son activité biologique est faible et fugace.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

L'œstriol de synthèse est utilisé dans le traitement de la sécheresse vaginale liée à la ménopause. Il est administré seul, par voie vaginale, ou lors d'une hormonothérapie de substitution, par voie orale ou percutanée.

œstrogène

ou

estrogène

Hormone sécrétée par l'ovaire et dont le taux sanguin, en augmentant, joue un rôle dans l'ovulation.

   Présents naturellement dans l'organisme, les œstrogènes sont aussi synthétisés et utilisés comme médicaments.

Œstrogènes naturels

Il s'agit de trois hormones, l'œstradiol, ou 17-bêta-œstradiol, l'œstrone et l'œstriol. L'œstradiol est le plus actif dans l'organisme. Les œstrogènes sont sécrétés surtout par l'ovaire (isolément dans la première moitié de chaque cycle menstruel, en association avec la progestérone dans la seconde moitié) et par le placenta au cours de la grossesse. Les glandes surrénales et les testicules en produisent de faibles quantités. Une fois sécrétés, ils passent dans le sang, circulent dans l'organisme puis sont éliminés dans les urines.

   Les œstrogènes sont responsables du développement pubertaire et du maintien ultérieur des caractères physiques féminins (organes génitaux internes et externes, seins). Ils assurent la prolifération d'une nouvelle muqueuse utérine pendant la première moitié du cycle (l'ancienne muqueuse ayant été éliminée avec les règles, les premiers jours du cycle). En outre, ils ont une action générale sur l'organisme : ils tendent à y retenir le sodium et l'eau, et favorisent la synthèse des protéines. Ils sont notamment nécessaires à la constitution et à la solidification de la trame des os, aussi bien chez la fille que chez le garçon.

Œstrogènes de synthèse

Les œstrogènes de synthèse ont une structure chimique soit dérivée de celle des œstrogènes naturels, soit semblable à celle-ci.

   Ils sont indiqués pour corriger une insuffisance de sécrétion, surtout après la ménopause et pour prévenir l'ostéoporose (fragilité osseuse) : on parle alors d'hormonothérapie substitutive postménopausique. Ils sont dans ce cas associés aux progestatifs (de la même famille que la progestérone) et prescrits par voie orale ou, de préférence, par voie percutanée (le produit gagne le sang à travers la peau), en gel ou au moyen d'un système transdermique (« timbre »).

   Une deuxième indication fréquente est la contraception par voie orale ; l'œstrogène est alors associé à un progestatif dans une même spécialité pharmaceutique (la « pilule »).

   Beaucoup plus rarement, les œstrogènes sont employés en injection, lors des hémorragies utérines graves, et par voie orale ou injectable en cas de cancer de la prostate chez l'homme. Le traitement est mené sous surveillance médicale très stricte.

CONTRE-INDICATIONS ET EFFETS INDÉSIRABLES

Parmi les contre-indications, certaines sont absolues, tels la grossesse, le cancer du sein, de l'utérus, ou les antécédents de thrombose veineuse. Certains effets indésirables (irritabilité, nausées, maux de tête, jambes lourdes, gonflement des seins et de l'abdomen, prise de poids) disparaissent quand on modifie les doses. La surveillance des patientes sous traitement permet de dépister des anomalies cliniques ou biologiques qui témoignent d'une mauvaise adaptation au traitement. La prise d'œstrogènes nécessite donc toujours un suivi médical, qu'il s'agisse de la pilule contraceptive, ou d'un traitement substitutif (insuffisance ovarienne, ménopause).