Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hyperchlorhydrie

Excès de sécrétion d'acide chlorhydrique par la muqueuse de l'estomac.

   La sécrétion d'acide chlorhydrique est normalement rythmée par les repas en raison de son rôle dans la digestion des aliments. Une hyperchlorhydrie est l'un des principaux facteurs responsables d'un ulcère gastroduodénal, qui sera traité par des médicaments antiulcéreux, dits antisécrétoires, inhibant la sécrétion gastrique. On distingue les sujets hypersécréteurs d'acide chlorhydrique grâce à l'étude quantitative de leur sécrétion d'acide gastrique (mesure du pH du suc gastrique prélevé par tubage).

hypercholestérolémie

Augmentation anormale de la cholestérolémie (taux de cholestérol dans le sang).

   L'hypercholestérolémie fait partie, comme l'hypertriglycéridémie (augmentation du taux sanguin de triglycérides), des hyperlipidémies (affections caractérisées par une augmentation du taux sanguin de lipides).

   Même si elle ne provoque à court terme aucun symptôme, l'hypercholestérolémie se complique au fil des années d'athérosclérose (épaississement de la paroi des artères).

   Pour établir le diagnostic, il faut effectuer au moins deux dosages de cholestérol dans le sang à un mois d'intervalle. On parle d'hypercholestérolémie à partir de 6,5 millimoles, soit 2,5 grammes par litre. Au-dessous de ce taux, on estime le risque cardiovasculaire, en fonction des facteurs de risque associés (sexe masculin, hypertension artérielle, tabagisme, diabète, antécédents familiaux, taux de HDL cholestérol bas). L'évaluation tient compte d'une augmentation normale de la cholestérolémie avec l'âge d'environ 0,26 millimole (soit 0,1 gramme) par litre pour chaque dizaine d'années de vie à partir de 30 ans.

   Dans les cas limites, on dose séparément les deux variétés de cholestérol : le HDL cholestérol, qui protège contre le risque de maladies coronariennes, et le LDL cholestérol, qui, au contraire, l'accroît et dont le taux constitue, par conséquent, le meilleur indicateur d'un risque cardiovasculaire, et de la nécessité d'un traitement.

TRAITEMENT

Il consiste à réduire, voire à supprimer, la consommation d'aliments riches en cholestérol : abats, viandes grasses, charcuterie et beurre. De plus, il faut diminuer la consommation d'acides gras saturés d'origine animale au profit des acides gras insaturés, contenus dans l'huile d'olive, de tournesol, de maïs, d'arachide, dans la margarine au tournesol ou au maïs et dans les poissons. Si, après un régime de trois mois, la cholestérolémie reste trop élevée, un traitement médicamenteux est institué.

   Il comprend quatre classes thérapeutiques indiquées en fonction des différentes dyslipidémies :

— Les statines pour les hypercholestérolémies pures ou mixtes.

— Les fibrates pour les hypercholestérolémies pures et les hypertriglycéridémies endogènes, isolées ou associées.

— La colestyramine pour les hypercholestérolémies essentielles.

— Les inhibiteurs sélectifs de l'absorption intestinale du cholestérol en association avec une statine quand l'hypercholestérolémie est insuffisamment contrôlée ou en remplacement d'une statine quand le traitement est mal toléré.

   Ces médicaments peuvent avoir une toxicité musculaire.

hypercorticisme

Affection caractérisée par l'excès de sécrétion de cortisol (principale hormone glucocorticostéroïde) par les glandes corticosurrénales.

   L'hypercorticisme est une maladie rare. Il est souvent provoqué par la présence d'un adénome sur l'hypophyse (maladie de Cushing). Il peut aussi être lié à la prise prolongée, à fortes doses, de corticostéroïdes.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un hypercorticisme se manifeste par l'apparition plus ou moins rapide d'un syndrome de Cushing d'intensité variable. Celui-ci est marqué par une prise de poids progressive touchant surtout la face et le tronc. L'accumulation de graisse sur la nuque forme une protubérance appelée « bosse de bison ». Le visage s'arrondit, devient rouge, bouffi. Les membres au contraire s'amincissent, car les muscles des épaules et des hanches s'atrophient, entraînant une diminution de la force musculaire. La peau se fragilise, s'amincit, se marque plus facilement de pétéchies (ecchymoses) ou d'acné. Il existe parfois des mycoses de la peau ou des ongles. Des vergetures verticales, de couleur pourpre, apparaissent à la taille, sur les épaules et les cuisses. Le sujet se plaint souvent de fatigue et peut présenter des troubles psychiques (dépression, délire). En outre, on constate chez l'enfant un arrêt ou un ralentissement de la croissance, chez la femme une absence de règles et une augmentation de la pilosité et, chez l'homme, une impuissance. Enfin, l'hypercorticisme peut s'accompagner d'une hypertension artérielle, d'un diabète sucré ou d'une ostéoporose.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur des examens biologiques tels que la mesure du cortisol libre dans les urines de 24 heures et sur un test hormonal dynamique (consistant à administrer des substances qui interviennent dans la régulation de la sécrétion de cortisol) qui précise l'origine hypophysaire du trouble. D'autres examens hormonaux et radiologiques sont nécessaires à la détermination de la cause de la maladie. Le traitement du syndrome de Cushing est essentiellement chirurgical et consiste en l'ablation de la tumeur ; il peut aussi recourir à des anticortisoliques. Le traitement d'un hypercorticisme dû à la prise de corticostéroïdes repose sur la diminution de la corticothérapie.

Hypercorticisme androgénique

Cette affection est caractérisée par un excès de sécrétion d'androgènes par les glandes corticosurrénales, lié à un blocage enzymatique ou à une tumeur surrénalienne.

   L'hypercorticisme androgénique se manifeste, uniquement chez la femme, par un virilisme (pilosité excessive, raucité de la voix). Le diagnostic repose sur le taux d'androgènes sanguin, associé à un examen radiologique complémentaire pour rechercher l'éventuelle tumeur. Le traitement fait appel à l'ablation de la tumeur ou au traitement du blocage enzymatique.

hyperémèse

Vomissements continuels.

   Une hyperémèse se rencontre notamment au cours du premier trimestre de la grossesse. C'est alors une conséquence de la sécrétion massive de l'hormone de grossesse (hormone chorionique gonadotrophique) par le placenta. Son retentissement rapide sur l'état général nécessite l'hospitalisation de la patiente : cela permet de la réhydrater et de traiter les vomissements et de la placer au repos dans le calme, car une composante psychologique peut lui être associée.