Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

proline

Acide aminé non essentiel (qui peut être synthétisé par l'organisme), présent en abondance dans les protéines.

   La proline sert à la synthèse d'acides aminés tels que l'acide glutamique et l'hydroxyproline (un constituant du collagène). Après l'âge de 2 ans, son taux normal est de 90 à 290 micromoles par litre de sang ; on en trouve des traces dans les urines.

PATHOLOGIE

— L'hyperprolinémie est une maladie héréditaire rare due au déficit d'une enzyme qui transforme normalement la proline. Elle se traduit par une accumulation de celle-ci dans l'organisme, provoquant un retard mental et parfois des lésions rénales.

— L'iminoglycinurie est une maladie héréditaire très rare, caractérisée par une élimination urinaire excessive de proline, d'hydroxyproline et de glycine. Bénigne, elle n'entraîne aucun symptôme particulier.

promédicament

Substance médicamenteuse dont le principe actif a besoin d'être transformé par les enzymes situées dans les cellules (du foie, essentiellement) pour avoir une action thérapeutique efficace.

Synonyme : bioprécurseur.

   Par exemple, le sulindac est réduit dans l'organisme en disulfure aux propriétés anti-inflammatoires ; la bacampicilline, un antibiotique, est hydrolysée dans le tube digestif en ampicilline active.

promontoire

Angle obtus formé par l'articulation entre la 5e vertèbre lombaire et le sacrum.

   Le promontoire saille vers l'avant dans le bassin et constitue la limite arrière du détroit supérieur (premier orifice osseux dans lequel s'engage le fœtus au début de l'accouchement). Le diamètre à ce niveau (diamètre promonto-rétro-pubien) est en moyenne de 11 centimètres chez la femme. Cette dimension est capitale en obstétrique : son insuffisance (bassin plat) peut empêcher le déroulement naturel de l'accouchement.

promoteur

Séquence d'A.D.N. qui précède un gène et qui contrôle l'apparition du caractère dont celui-ci est porteur.

pronation

Mouvement de rotation interne de l'avant-bras, la paume passant du dehors au dedans, opposé à la supination.

   La pronation est un mouvement complexe, faisant intervenir plusieurs articulations du coude et du poignet, au cours duquel le radius tourne autour du cubitus : son extrémité supérieure ne bouge pas, tandis que son extrémité inférieure tourne de 180 degrés. Les muscles permettant ce mouvement sont dits pronateurs.

   Un mouvement analogue existe pour le membre inférieur, bien qu'il ne soit qu'ébauché ; il permet d'adapter le pied aux irrégularités du sol durant la marche.

pronation douloureuse de l'enfant

Incapacité fonctionnelle de l'avant-bras due chez l'enfant à une luxation de la tête du radius.

   Une pronation douloureuse survient en général chez un enfant de 2 ou 3 ans ayant subi une traction brutale sur l'avant-bras (pour être soulevé, par exemple).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Le bras pend, immobile, le dos de la main étant collé au corps. Le coude ne présente ni tuméfaction ni œdème mais est douloureux si l'on tente de bouger le bras. La radiographie ne montre aucune fracture.

TRAITEMENT

La guérison est obtenue par une manœuvre de réduction simple, qui associe simultanément une rotation de l'avant-bras amenant la paume de la main en avant et le pouce en dehors et une flexion de l'avant-bras sur le bras. Cette manœuvre provoque un ressaut témoignant du replacement de la tête du radius dans le bon axe et une récupération fonctionnelle immédiate. Une récidive est néanmoins possible si l'on tire de nouveau sur la main de l'enfant.

pronucléus

Noyau du spermatozoïde (pronucléus mâle) ou de l'ovule (pronucléus femelle).

   Les pronucléus mâle et femelle forment par fusion le noyau de l'œuf fécondé.

prophylaxie

Prévention de l'apparition des maladies et de leur transmission à des tiers.

Synonyme : prévention primaire.

   Le terme s'applique surtout à la prévention des maladies infectieuses.

Voir : prévention.

propreté (acquisition de la)

Aptitude d'un enfant à maîtriser ses fonctions de miction et de défécation, de jour comme de nuit.

   Étape essentielle de l'autonomie de l'enfant, l'acquisition de la propreté s'effectue en général au cours de la 2e ou la 3e année pour la propreté de jour et entre 2 et 4 ans, selon les enfants, pour la propreté nocturne. Elle relève d'un processus naturel : à un stade de son développement, l'enfant est apte à devenir propre « de lui-même » sans devoir être contraint à un apprentissage.

   L'acquisition de la propreté requiert trois facteurs conjugués : une maturation physiologique (maturation des nerfs moteurs qui contrôlent les sphincters et des nerfs sensitifs permettant à l'enfant de sentir que sa vessie est pleine ou que son intestin contient des selles), une maturation intellectuelle (l'enfant doit pouvoir prendre conscience de son besoin et pouvoir communiquer avec l'adulte pour demander son aide), une maturation affective (l'enfant doit désirer s'identifier à l'adulte).

ÉVOLUTION

La maîtrise du sphincter anal s'obtient avant celle du sphincter vésical. Par ailleurs, l'acquisition de la propreté de jour précède celle de la propreté de nuit, plus difficile à contrôler. Cette progression peut être marquée par quelques retours en arrière, notamment à l'occasion de la survenue d'événements à forte charge affective tels que la naissance d'un frère ou d'une sœur ou encore une séparation d'avec les parents.

ÉDUCATION À LA PROPRETÉ

L'éducation à la propreté ne doit pas être entreprise trop précocement ni par la contrainte. On risque en effet de perturber l'enfant, de retarder l'acquisition physiologique normale et même d'obtenir un résultat opposé à celui recherché (énurésie, ou émission nocturne d'urine après 3 ans, refus d'autonomie de l'enfant). L'enfant doit avoir la libre disposition de son pot. On l'aidera à ôter sa couche quand il manifeste un besoin. On lui demandera, lorsqu'il commence à devenir propre, s'il souhaite ou non mettre une couche pour la sieste et on respectera son désir. Il faut le soutenir dans sa volonté de devenir « grand », l'encourager dans chaque étape de l'apprentissage de la propreté et l'accompagner dans les moments difficiles. Il faut aussi dédramatiser tous les petits « accidents » qui pourraient le vexer ou l'humilier.

   Dans tous les cas, on proscrira les séances de pot à heures fixes, l'usage de la force ou des menaces, les moqueries, les réveils nocturnes imposés, le rationnement d'eau le soir. L'acquisition de la propreté se fait sans contrainte et, en général, rapidement si on laisse à l'enfant la possibilité de « choisir » son moment.

Voir : encoprésie, énurésie.