Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dysembryoplasie

Anomalie du développement d'un organe ou d'un tissu, d'origine embryonnaire.

   Une dysembryoplasie entraîne des malformations ou des déformations définitives.

dysenterie

Syndrome infectieux caractérisé par l'émission de selles glaireuses et sanglantes mêlées ou non à des matières fécales.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La dysenterie se traduit par des coliques (douleurs abdominales violentes) et de faux besoins. Une déshydratation et une atteinte importante de l'état général peuvent survenir rapidement, souvent accompagnées de signes d'infection.

DIFFÉRENTS TYPES DE DYSENTERIE

Un syndrome dysentérique peut être dû à de nombreux agents infectieux, parasitaires ou microbiens.

— La dysenterie amibienne est due à l'amibe Entamoeba histolytica. Elle se développe essentiellement dans les pays chauds où le niveau économique est bas et l'hygiène sommaire, et se contracte par ingestion d'eau ou d'aliments infestés. Le diagnostic repose sur l'étude des selles fraîches ou de prélèvements coliques directs. Le traitement fait appel à l'association d'amœbicides tissulaires (métronidazole) et d'amœbicides de contact.

— La dysenterie bacillaire est due à des germes invasifs qui détruisent la muqueuse colique (shigelles, salmonelles, colibacilles entéropathogènes) ; elle se contracte par ingestion d'aliments infestés ou par transmission orofécale. Elle peut survenir de façon sporadique ; le plus souvent, elle accompagne les concentrations humaines massives. La mortalité par déshydratation et dénutrition du malade est très forte en l'absence de traitement, quasiment nulle en cas de soins médicaux efficaces et rapides. Le traitement fait essentiellement appel à la réhydratation et à la renutrition ; l'administration d'antibiotiques hâte la guérison.

Voir : shigellose, amibiase, coproculture.

dysérythropoïèse

Anomalie qualitative de la formation des globules rouges dans la moelle, aboutissant à une anémie par défaut de production.

   Une dysérythropoïèse est très rarement congénitale, plus fréquemment acquise (anémie mégaloblastique, anémie réfractaire, leucémie aiguë). Elle se traduit par des anomalies de la forme des érythroblastes (précurseurs des globules rouges), variables selon la maladie en cause.

dysesthésie

Altération de la perception sensitive.

   Une dysesthésie peut se traduire par un retard de la perception, par la diminution ou l'exagération de l'intensité réelle du stimulus, par une erreur de la localisation de celui-ci.

dysfibrinogénémie

Anomalie congénitale ou acquise de la coagulation, causée par la production d'un fibrinogène anormal.

— La dysfibrinogénémie congénitale ne provoque généralement pas de saignements majeurs, mais peut se traduire par une tendance hémorragique avec cicatrisation lente, par des avortements spontanés et, plus rarement, par des thromboses.

— La dysfibrinogénémie acquise se rencontre dans les cancers primitifs du foie et dans l'insuffisance hépatique avancée (hépatite et cirrhose). Elle n'entraîne pas de symptômes, mais l'anomalie témoigne de la gravité de l'atteinte hépatique.

dysfonction érectile

Incapacité pour un homme d'obtenir ou de maintenir une érection et, de ce fait, d'avoir un rapport sexuel satisfaisant.

Synonyme : impuissance.

   La dysfonction érectile désigne aussi, mais de façon abusive, des troubles tels que l'éjaculation précoce ou retardée. Il ne faut pas non plus la confondre avec la stérilité ou l'anorgasmie (impossibilité de parvenir à l'orgasme), cette dernière restant rare, mais non exceptionnelle, chez l'homme.

CAUSES

La dysfonction érectile, qui peut s'observer à tout âge chez l'homme adulte, est provoquée par des troubles d'origine organique ou psychogène.

— La dysfonction érectile organique peut être due à des affections vasculaires, neurologiques ou endocriniennes, qui retentissent sur les organes permettant l'érection, en particulier les nerfs, les vaisseaux sanguins et les corps caverneux du pénis : diabète, artériosclérose, artérite, altération des veines péniennes, insuffisance surrénale, maladie de La Peyronie, alcoolisme, tabagisme, toxicomanie (aux opiacés surtout). La dysfonction érectile peut aussi survenir à la suite d'une intervention chirurgicale (ablation de la prostate, de la vessie ou du rectum) ou d'une lésion de la moelle épinière occasionnant l'interruption des plexus nerveux du bassin. Les médicaments utilisés contre l'hypertension artérielle et les psychotropes en sont parfois responsables.

— La dysfonction érectile psychogène répond le plus souvent à un ou à plusieurs échecs ressentis comme dévalorisants auprès de la partenaire ou à une trop grande angoisse au moment du rapport amoureux. Dans certains cas, on observe une impuissance sélective (pour telle partenaire, tel mode d'échange érotique). Ailleurs, la défaillance sexuelle vient compliquer un trouble affectif plus profond.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La dysfonction érectile se manifeste par l'absence totale ou partielle d'érection. Cependant, lors d'impuissances psychogènes, il existe des érections normales inconscientes, notamment pendant le sommeil, ou conscientes, au réveil notamment, mais en dehors de toute situation amoureuse.

TRAITEMENT

— Le traitement de La dysfonction érectile organique consiste d'abord à soigner l'affection en cause. Quand cela ne suffit pas, en cas d'artérite par exemple, on recourt à des injections intracaverneuses de papavérine ou de prostaglandines, entraînant une érection temporaire, ou à la pose d'une prothèse pénienne, permettant une érection artificielle.

— Le traitement de La dysfonction érectile psychogène fait appel à la psychothérapie, à la relaxation, à la thérapie comportementale. La présence de la partenaire lors des entretiens médicaux est parfois bénéfique. On peut faire appel aux psychotropes (anxiolytiques, antidépresseurs), en courte cure. Convenablement traitée, la dysfonction érectile psychogène se guérit souvent bien.

— Quelle que soit la cause de la dysfonction érectile, des médicaments (administrés par voie orale) dont le chef de file est le sildénafil sont efficaces dans 70 % des cas. Ils sont formellement contre-indiqués chez les insuffisants coronariens traités par les dérivés nitrés. Leur prescription doit faire l'objet d'une investigation préalable complète. Des produits d'administration locale (gel ou injection) sont également efficaces, utilisés après apprentissage.

Voir : érection, syndrome de Leriche, prostatectomie, pulpectomie.