Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

paternité (recherche de)

recherche de paternité

paternité (recherche de)

Recherche conduite pour déterminer si un individu est ou non issu de son père présumé.

   Une telle recherche s'appuie aujourd'hui sur des analyses biologiques (principalement sanguines et de biologie moléculaire), qui permettent d'établir si une personne peut être le père d'une autre si toutes deux présentent des caractères qui n'ont pu être transmis que par l'hérédité : groupe sanguin, groupe H.L.A. ou de compatibilité tissulaire (déterminant la possibilité de recevoir ou de donner un organe lors d'une greffe), similitude génotypique (dans la succession des constituants de l'A.D.N. des chromosomes), etc.

   Il suffit, en principe, de soumettre le père présumé et l'enfant aux analyses nécessaires, mais, le plus souvent, la mère est également sollicitée. Les recherches de paternité sont étroitement encadrées en France et résultent d'une décision judiciaire. Elles ne peuvent être réalisées uniquement à la demande d'une personne, comme c'est le cas dans d'autres pays.

pathogène

Qualifie ce qui provoque une maladie, en particulier un germe capable de déterminer une infection.

   Une bactérie est pathogène du fait de sa virulence (pouvoir de multiplication), de sa production de toxines ou d'enzymes, ou de leur association.

   On distingue les bactéries dites pathogènes spécifiques, qui entraînent une maladie cliniquement définie, comme la tuberculose ou la fièvre typhoïde, des bactéries dites pathogènes opportunistes, qui ne déclenchent d'infection que chez les sujets immunodéprimés.

pathogénie

Étude du ou des mécanismes responsables du déclenchement et du développement d'une maladie.

Synonyme : pathogenèse.

   La pathogénie d'un cancer, ou cancérogenèse, fait intervenir plusieurs facteurs parmi lesquels les gènes, les virus ou l'environnement, qui jouent chacun un rôle important.

pathognomonique

Se dit d'un symptôme ou d'un signe spécifique d'une maladie.

   Un symptôme pathognomonique permet par sa seule présence de poser le diagnostic d'une maladie. Le signe de Babinski (extension du gros orteil quand on frotte le bord externe du pied) est, par exemple, pathognomonique d'une atteinte des voies pyramidales et donc de l'origine centrale (moelle épinière ou cerveau) d'une paralysie.

pathologie

Étude du développement des maladies.

   La pathologie examine notamment les causes, les symptômes, l'évolution ainsi que les lésions et les complications éventuelles des maladies.

pathomimie

Besoin morbide d'imiter les symptômes d'une maladie.

Synonyme : syndrome de Dieulafoy.

   La pathomimie est un état morbide voisin de la mythomanie et caractérisé par le besoin de présenter une maladie, parfois même au prix d'une automutilation.

   Le traitement de la pathomimie repose sur une prise en charge psychothérapeutique, sans laquelle les rechutes sont inévitables.

Voir : syndrome de Münchhausen, mythomanie, simulation.

patient

Personne soumise à un examen médical, suivant un traitement ou subissant une intervention chirurgicale.

Paul-Bunnell-Davidsohn (réaction de)

Réaction immunologique spécifique utilisée pour déterminer l'infection par le virus d'Epstein-Barr, responsable de la mononucléose infectieuse.

   La réaction de Paul-Bunnell-Davidsohn est une réaction d'agglutination d'anticorps spécifiques, contenus dans le sérum des malades infectés, avec des globules rouges de mouton. Cette réaction est positive à partir du 7e jour de l'infection et le reste pendant au moins 3 mois.

paume

Face antérieure de la main, entre le poignet et la racine des doigts.

   La paume de la main présente une dépression centrale (creux de la main), limitée de chaque côté par l'éminence thénar (saillie formée par les muscles du pouce) et par l'éminence hypothénar (saillie formée par les muscles du 5e doigt, ou auriculaire). On y remarque enfin 3 plis principaux (appelés couramment lignes de la main) en forme de M majuscule, déterminés par les mouvements des doigts.

PATHOLOGIE

La maladie de Dupuytren est une affection de la main frappant surtout l'annulaire (4e doigt) et l'auriculaire (5e doigt). Ceux-ci prennent une position fléchie vers la paume et ne peuvent être étendus ni spontanément ni à l'aide de l'autre main. Cette maladie est due à la rétraction fibreuse de l'aponévrose (membrane conjonctive) palmaire. Des infiltrations locales de corticostéroïdes peuvent retarder l'évolution, mais leur résultat n'est pas toujours durable. Le seul traitement radical est chirurgical et consiste à exciser l'aponévrose palmaire.

   Les ténosynovites sont des inflammations des gaines synoviales qui entourent les tendons situés dans la paume. Elles sont dues à une inoculation directe par piqûre ou à l'extension à partir d'un panaris.

Voir : main, palmaire, thénar.

paupière

Voile musculomembraneux recouvrant partiellement en haut et en bas chacun des deux yeux et destiné à les protéger.

STRUCTURE

La paupière supérieure, large et mobile, et la paupière inférieure, plus étroite, recouvrent en se rapprochant la totalité de l'œil. En s'écartant, elles délimitent la fente palpébrale. Chaque extrémité est appelée canthus (interne et externe). Les paupières sont bordées de deux rangées de cils recourbés vers l'extérieur. Immédiatement derrière les cils se trouvent les orifices des canaux excréteurs des glandes de Meibomius, sécrétant la partie lipidique du film lacrymal qui assure l'humidification et la lubrification permanentes de la surface de l'œil, notamment de la cornée.

FONCTION

Les paupières assurent la protection des yeux. Les cils empêchent les poussières de pénétrer dans l'œil, et un clignement réflexe très rapide se produit dès qu'un objet s'approche de l'œil ou en cas de très forte chaleur. Un clignement permanent étale et renouvelle le film lacrymal à la surface de l'œil. La fermeture des paupières permet de diminuer l'intensité des rayons lumineux en cas de lumière trop forte. En outre, lorsque l'on ferme fortement les paupières, les globes oculaires sont repoussés en arrière dans l'orbite, ce qui accroît leur protection.

PATHOLOGIE

Les paupières peuvent être le siège de déformations, d'inflammations, de traumatismes ou de tumeurs.

— Les déformations des paupières sont congénitales ou acquises. Les premières peuvent être un épicanthus (repli cutané vertical devant l'angle interne des yeux), fréquent dans la trisomie 21, ou un colobome (fissure des paupières). Les anomalies acquises comprennent l'ectropion (renversement vers l'extérieur du bord de la paupière, en général inférieure) ; l'entropion (enroulement vers l'intérieur du bord de la paupière, en général inférieure) ; le ptôsis (affaissement de la paupière supérieure sur une partie de l'œil), qui peut être d'origine nerveuse (paralysie du nerf moteur oculaire commun), musculaire (myasthénie), mais aussi congénitale ; la rétraction de la paupière supérieure, qui s'observe au cours de l'hyperthyroïdie.

— Les inflammations prennent la forme d'une blépharite (rougeur du bord des paupières provoquant des démangeaisons et parfois des squames blanches), souvent liée à des problèmes allergiques ; d'un chalazion (kyste formé par la sécrétion des glandes de Meibomius, lorsque le canal d'excrétion de l'une d'elles se bouche) ; d'un orgelet (furoncle de la glande sébacée d'un cil).

— Les traumatismes des paupières sont essentiellement les plaies, qui peuvent léser les muscles releveurs ou les canaux lacrymaux et qui nécessitent une réparation chirurgicale.

— Les tumeurs des paupières peuvent être bénignes (kyste dermoïde, papillome, xanthélasma, névrome plexiforme, angiome des paupières) ou malignes (épithélioma des paupières, nævocarcinome).

Voir : blépharite, chalazion, ectropion palpébral, entropion, orgelet, ptôsis.