Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

ponction-biopsie

Acte consistant à introduire un trocart dans un tissu vivant et à prélever un fragment de celui-ci à des fins d'analyse.

INDICATIONS

Une ponction-biopsie se pratique lorsque le prélèvement à faire est profond.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Cette intervention nécessite des examens préalables qui permettent de vérifier que l'hémostase (ensemble des phénomènes naturels responsables de l'arrêt d'une hémorragie) est proche de la normale : processus de coagulation et taux de prothrombine corrects, nombre suffisant de plaquettes. Cette précaution permet d'éviter le risque de saignements locaux. Une courte hospitalisation est souvent indispensable.

   Les repères du site de ponction sont généralement pris à l'aide d'une radiographie ou d'une échographie. La ponction-biopsie se fait sous anesthésie locale avec un trocart (canule coupante ou perçante qui permet de prélever un petit morceau cylindrique – ou carotte – de l'organe ou de la tumeur à étudier). La manipulation de l'instrument est souvent guidée par échographie ou par scanner. Le fragment de tissu extrait est ensuite examiné à l'aide de divers instruments et techniques : microscope optique, microscope électronique, dosages chimiques, mise en culture microbienne ou tissulaire. Une surveillance postopératoire du patient est nécessaire.

Ponction-biopsie ganglionnaire

Le caractère persistant et non expliqué d'une adénopathie (ganglion pathologique) impose un prélèvement ganglionnaire cytologique et biopsique. Si la ponction est purulente, un prélèvement bactériologique est nécessaire.

   La ponction ganglionnaire d'une adénopathie superficielle est pratiquée à l'aide d'une aiguille fine et courte, sans aspirer. Elle permet d'obtenir suffisamment de suc ganglionnaire pour réaliser des frottis.

   La biopsie ganglionnaire est un acte chirurgical pratiqué sous anesthésie générale. L'ensemble du ganglion repéré est prélevé. Des empreintes ganglionnaires sont ensuite réalisées à partir d'une section d'un fragment à l'état frais apposé sur des lames.

Ponction-biopsie hépatique

La ponction-biopsie hépatique se pratique sur le parenchyme hépatique pour aider au diagnostic d'affections comme une hépatite, une cirrhose, une sarcoïdose ou pour obtenir, en cas de cancer, un échantillon de la tumeur. Dans certains cas, la biopsie est réalisée à l'aide d'une aiguille introduite au niveau du cou, dans la veine jugulaire, et descendue ensuite jusqu'aux veines hépatiques. La biopsie est alors dite transjugulaire.

Ponction-biopsie mammaire

Elle consiste à prélever un fragment d'un nodule suspect après repérage par une mammographie.

Ponction-biopsie ostéomédullaire

La ponction-biopsie ostéomédullaire se fait à la hauteur de la crête iliaque postérieure (face postérieure du bassin). Une carotte osseuse de 1 à 2 centimètres de long et de quelques millimètres de large permet l'examen de l'os et de la moelle hématopoïétique (où s'élaborent les cellules sanguines).

Ponction-biopsie pleurale

Indiquée uniquement en cas de pleurésie, elle consiste en un prélèvement de tissu pleural réalisé à travers la peau et la paroi thoracique.

Ponction-biopsie prostatique

Elle permet d'examiner des altérations tissulaires de la prostate, celles notamment que peut causer une tumeur prostatique. Elle se fait à travers la paroi du rectum.

Ponction-biopsie pulmonaire

Elle consiste à introduire un trocart à travers la peau et la plèvre jusqu'à un nodule pulmonaire dont un fragment est prélevé et soumis ultérieurement à des examens histologiques et microbiologiques.

Ponction-biopsie rénale

La ponction-biopsie rénale consiste à prélever un morceau de tissu rénal pour aider au diagnostic d'affections rénales telles que le syndrome néphrotique ou certaines maladies systémiques qui touchent le rein (périartérite noueuse, lupus érythémateux disséminé). Elle contribue en outre à l'établissement du pronostic, et peut guider le choix du traitement. Elle est contre-indiquée en cas d'absence d'un rein ou en cas de reins anormalement petits. Elle peut parfois occasionner des complications hémorragiques (hématurie ou hématome rénal).

ponction

Acte consistant à introduire une aiguille ou à pratiquer une ouverture étroite dans un tissu, un organe, une cavité naturelle ou pathologique pour en extraire un gaz, un liquide ou pour en prélever un échantillon.

   À l'occasion d'une ponction, on peut également réaliser une injection de produit. Les différentes ponctions s'intègrent le plus souvent à un processus thérapeutique qui nécessite une hospitalisation.

DIFFÉRENTS TYPES DE PONCTION

Les ponctions sont classées selon leur finalité (ponction exploratrice réalisée pour établir ou confirmer un diagnostic, ponction à but thérapeutique, ponction anesthésique) ou selon les parties du corps concernées.

— La ponction artérielle, éventuellement réalisée sous anesthésie locale, a pour but d'analyser les gaz du sang. Elle peut également constituer le premier temps de la montée d'un cathéter (tube fin) réalisée en vue d'une exploration cardiaque ou vasculaire (artériographie).

— La ponction articulaire, effectuée sous anesthésie locale, est utile dans les cas d'hydarthrose (épanchement articulaire ou « épanchement de synovie ») du genou ou d'une autre articulation. L'évacuation du liquide en permet l'analyse et soulage la douleur. L'injection locale d'un médicament (corticostéroïde ou produit détruisant la synoviale) contribue à réduire celle-ci.

— La ponction d'ascite, réalisée sous anesthésie locale dans le cadre d'une hospitalisation pour insuffisance rénale ou cardiaque ou encore pour cirrhose hépatique, consiste à perforer l'abdomen dans la fosse iliaque gauche pour analyser ou évacuer une accumulation de liquide séreux dans la cavité péritonéale. Elle est peu douloureuse et ne comporte pratiquement pas de risque.

— La ponction ganglionnaire se pratique à l'aide d'une aiguille très fine, sans anesthésie locale, généralement lorsqu'un ganglion a augmenté de volume. Elle permet d'étudier l'aspect cytologique du ganglion.

— La ponction d'un kyste (mammaire, hépatique, pancréatique, etc.) ou d'un nodule pulmonaire, peu douloureuse, se pratique sans anesthésie si la lésion est superficielle et sous anesthésie locale si elle est profonde. Elle intervient souvent après repérage par échographie ou scanner et se déroule sous contrôle échographique. Le patient doit être à jeun. Une fois la ponction réalisée, l'injection d'air ou de liquide radio-opaque dans la cavité sert à préciser les contours du kyste, lors d'une mammographie par exemple.

— La ponction pleurale (de la plèvre, membrane entourant le poumon), ou thoracocentèse, effectuée sous anesthésie locale, sert à analyser et à évacuer le liquide d'un épanchement pleural. L'examen du liquide permet de préciser les causes de l'épanchement (inflammation, maladie cardiovasculaire, tuberculose, autres maladies infectieuses, cancer, etc.). Une ponction pleurale peut être suivie d'injections médicamenteuses. Elle peut également être pratiquée en cas de pneumothorax pour assurer le drainage de l'air par aspiration.

— La ponction sternale, ou médullaire (ponction de moelle osseuse, généralement effectuée dans le sternum), réalisée sous anesthésie locale, est nécessaire à l'étude de l'hématopoïèse (formation des cellules sanguines dans la moelle).

— La ponction veineuse permet l'analyse du sang (prise de sang), son évacuation en grande quantité (saignée) pour une raison thérapeutique (œdème aigu du poumon, hémochromatose) ou l'injection lente d'un médicament ou d'un soluté (par injection intraveineuse ou perfusion). Elle se pratique sans anesthésie.

— La ponction des voies urinaires, réalisée sous anesthésie locale, peut être utile ou nécessaire pour évacuer l'urine d'une voie excrétrice rénale distendue. Elle peut servir à injecter un médicament ou un liquide radio-opaque pour examen radiographique.

TECHNIQUE

En dehors de la ponction d'un kyste superficiel, de la ponction ganglionnaire, de la ponction sternale ou des ponctions vasculaires, il est préférable de vérifier au préalable que l'hémostase (taux de prothrombine, temps de saignement et de coagulation, numération des plaquettes) est normale, c'est-à-dire que les processus naturels qui permettent l'arrêt des hémorragies éventuelles fonctionnent bien. Une ponction se pratique avec une aiguille ou un trocart (canule coupante ou perçante). Le site de ponction et la direction du mouvement sont fournis par l'examen clinique ou l'imagerie (radiographie, échographie, scanner).

   L'échantillon prélevé par ponction est analysé, examiné histologiquement (biopsie) ou mis en culture en laboratoire dans un dessein diagnostique.

   Les ponctions exploratrices permettent d'établir ou de confirmer un diagnostic. Les ponctions évacuatrices peuvent être suivies de l'injection de produits médicamenteux destinés, par exemple, à soulager la douleur.

Voir : ponction lombaire, prise de sang.