Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

purgatif

laxatif

purine

Substance chimique de l'organisme entrant dans la constitution de substances appelées bases puriques (adénine, guanine, xanthine et hypoxanthine), dont les deux premières participent à la formation des acides nucléiques (A.D.N., A.R.N.).

   Les purines constituent, avec la thymine et la cytosine pour l'A.D.N., l'uracile et la cytosine pour l'A.R.N., l'alphabet responsable du code génétique. Elles sont en partie synthétisées par l'organisme, en partie d'origine alimentaire. Elles sont dégradées en acide urique.

Voir : goutte, hyperuricémie.

purpura

Affection caractérisée par l'apparition sur la peau de taches rouges dues au passage de globules rouges dans le derme.

   Le purpura constitue le signe de nombreuses affections. Il se distingue d'une autre sorte de rougeur, l'érythème, car il ne s'efface pas à la vitropression (pression d'un verre de montre sur la lésion) et évolue vers une couleur brunâtre, due à la transformation de l'hémoglobine dans la peau. Selon la forme et la taille des taches, on distingue les pétéchies (très petites taches punctiformes), les ecchymoses (en plaques) et les vibices (ecchymoses linéaires).

CAUSES

Il peut avoir diverses causes et mécanismes : la numération des plaquettes permet de distinguer deux variétés essentielles.

— Le purpura plaquettaire est généralement dû à une thrombocytopénie (insuffisance du nombre de plaquettes). Un purpura associant pétéchies et ecchymoses est ainsi généralement d'origine thrombocytopénique. Une déficience en plaquettes s'observe dans deux types de circonstance : thrombocytopénie « centrale », par déficit de la formation des plaquettes dans la moelle osseuse, par aplasie médullaire (destruction de la moelle) ou par envahissement cancéreux (leucémie, myélofibrose, métastases) ; thrombocytopénie « périphérique », par destruction des plaquettes dans le sang d'origine allergique, virale ou, le plus souvent, auto-immune.

   Des anomalies du fonctionnement des plaquettes (thrombasthénie, maladie de Willebrand) peuvent occasionner des ecchymoses, mais pas de pétéchies ni de vibices.

— Le purpura vasculaire a pour mécanisme général une altération de la paroi des vaisseaux. La fragilité capillaire est banale mais sa cause initiale, inconnue. Certains cas s'observent au cours de circonstances particulières : dermite ocre sur les jambes, due aux varices ; vascularites (inflammations des vaisseaux) telles que le purpura rhumatoïde de l'enfant, ou syndrome de Schönlein-Henoch ; vieillesse (purpura de Bateman sur les avant-bras) ; applications prolongées ou prise au long cours de corticostéroïdes ; carence en vitamine C. D'autre sont dus au dépôt de complexes immuns dans les vaisseaux.

Voir : thrombocytopénie, pétéchie.

purpura fulminans

Septicémie foudroyante, due à une infection à méningocoque le plus souvent, ou méningococcémie, atteignant surtout les nourrissons et les jeunes enfants mais aussi les adultes.

   Un purpura fulminans se traduit par des lésions cutanées (purpura) nécrotiques et ecchymotiques qui s'étendent d'heure en heure, puis par un état de choc (collapsus cardiovasculaire) entraînant souvent la mort. Il traduit une hémorragie diffuse sous-cutanée provoquée par le choc infectieux. Le traitement comporte l'administration immédiate d'antibiotiques par voie veineuse avant l'hospitalisation d'extrême urgence en unité de soins intensifs et repose sur le traitement de l'état de choc et sur les antibiotiques. Le syndrome de Waterhouse-Friderichsen associe un purpura fulminans à une nécrose hémorragique des glandes surrénales.

Voir : méningococcie.

purpura infectieux

Affection caractérisée par l'apparition sur la peau de taches rouges telles que des pétéchies ou des ecchymoses, dues à des hémorragies sous-cutanées se déclarant au cours d'une maladie infectieuse.

   Un purpura infectieux peut être dû à une thrombopénie (chute du taux des plaquettes) ou à l'atteinte des vaisseaux sanguins (purpura vasculaire). Les maladies infectieuses le plus souvent responsables d'un purpura sont la varicelle, la rougeole, la scarlatine, la mononucléose infectieuse, les vascularites infectieuses, les méningococcies et les pneumococcies. Dans ces deux dernières affections, le purpura constitue un signe spécifique de l'infection. Les pétéchies sont fréquentes dans les infections streptococciques (scarlatine) ; les ecchymoses, dans les infections staphylococciques (septicémie). Un purpura ecchymotique des extrémités (doigts, plantes des pieds, paumes) accompagné de fièvre doit faire rechercher une endocardite (inflammation du cœur) infectieuse.

   Le caractère de gravité de la maladie est en relation avec la rapidité de l'extension du purpura et non avec la seule présence de celui-ci.

purpura rhumatoïde

syndrome de Schönlein-Henoch

purpura thrombopénique idiopathique

Destruction des plaquettes sanguines de nature auto-immune due à la fabrication d'anticorps synthétisés par le sujet lui-même et dirigés contre ses propres plaquettes.

Synonyme : purpura thrombopénique immunologique ou auto-immun (P.T.A.I.).

   Le purpura thrombopénique idiopathique est la première cause de thrombopénie (baisse du taux de plaquettes sanguines) chez l'enfant avec un pic de fréquence entre 2 et 5 ans. L'évolution vers la chronicité s'observe dans 10 à 20 % des cas (évolution supérieure à 6 mois).

Symptômes et diagnostic

L'apparition d'un purpura (taches rouges sur la peau) et d'ecchymoses chez un enfant en bon état général en constitue les premiers signes. On recherche à l'examen clinique un saignement extériorisé ou la présence de bulles hémorragiques dans la bouche, témoignant d'un taux de plaquettes particulièrement bas.

   La thrombopénie est mise en évidence par l'hémogramme. Un myélogramme n'est réalisé qu'en cas de doute clinique avec une pathologie maligne (leucémie).

Traitement

Dans tous les cas, l'utilisation d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (A.I.N.S.), d'aspirine et d'injections intramusculaires est proscrite. Le traitement est fondé soit sur des perfusions d'immunoglobulines polyvalentes, soit sur la corticothérapie, instituée en cas de syndrome hémorragique ou d'un taux particulièrement bas de plaquettes. La perfusion de plaquettes est rarement indiquée en raison de la destruction rapide des plaquettes transfusées. Elle est parfois pratiquée pour passer un cap en cas d'hémorragie aiguë.

   Le pronostic du purpura thrombopénique idiopathique est bon. Son évolution chronique est cependant parfois difficile à traiter (corticothérapie voire splénectomie).