Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

suette

Maladie épidémique, aujourd'hui disparue, probablement due à un virus ou à une rickettsie, caractérisée par une forte fièvre, des sueurs abondantes et une éruption cutanée.

Synonymes : suette anglaise, suette miliaire.

   La suette est apparue au XVe siècle, dans les îles Britanniques, sous forme d'épidémies. D'autres épidémies ont ensuite été observées, notamment en France, jusqu'au XIXe siècle ; les derniers cas ont été reconnus en France en 1906.

sueur

transpiration

suffusion

Épanchement d'un liquide organique (sang, sérosité) hors du vaisseau qui le contient vers les tissus voisins.

   Le purpura est une suffusion spontanée de sang à travers les capillaires de la peau ou des muqueuses. Il se traduit par des pétéchies (petites taches rougeâtres sous la peau) ou par une ecchymose.

suicide

Acte de se donner volontairement la mort.

Synonyme : autolyse.

   Le suicide est un phénomène complexe, dépassant le cadre psychiatrique auquel on le réduit fréquemment, dans la mesure où il pose la question de la liberté humaine et de ses choix (y compris celui de mourir). Le suicide, quatrième cause de mortalité générale, deuxième cause de mortalité chez les adolescents (après les accidents de la route), demeure un problème social grave, dont les mécanismes et les limites sont souvent difficiles à cerner.

   Chez l'adolescent, le suicide est souvent précédé d'une longue préparation silencieuse, mais l'acte en lui-même est impulsif, et, de ce fait, il existe un risque d'échec plus ou moins conscient.

   En psychopathologie, une graduation s'établit entre l'idée de mort (imprécise et brève, propre aux crises de « cafard »), l'idée de suicide (avec une représentation concrète de l'acte) et la tentative de suicide, correspondant à une forme extrême de retournement agressif contre soi-même. Le suicide constitue la complication majeure des psychoses, des dépressions, de la schizophrénie, des bouffées délirantes, des délires chroniques et, surtout, de la mélancolie. Il peut également intervenir dans l'épilepsie, l'alcoolisme et certains raptus (violente crise d'anxiété, accompagnée d'une perte de contrôle de soi). L'évocation d'idées de suicide, généralement sans suite, émaille fréquemment les dépressions dites mineures (névrotiques ou réactionnelles). Cependant, même lorsque ces idées de suicide revêtent la forme d'un chantage affectif (chez l'hystérique notamment), il ne faut jamais les sous-estimer. Par ailleurs, une tendance destructrice latente peut se traduire par un comportement mettant en danger la vie du sujet : recherche inconsciente du risque (sport, conduite automobile), alcoolisme, toxicomanie, qui sont autant de « flirts avec la mort ». Mais il existe également de nombreux cas de suicide sans origine psychopathologique apparente, par exemple à l'occasion d'une catastrophe collective (invasion, guerre, désastre naturel), de la faillite d'un idéal, d'une menace de déshonneur, d'une maladie incurable, etc.

DIAGNOSTIC ET PRÉVENTION

Devant une éventualité suicidaire, le médecin devra préciser le diagnostic et évaluer les signes d'alarme imposant l'hospitalisation : insomnie rebelle, autoaccusation, absence d'espoir de guérison, anxiété sévère avec repli sur soi ou impulsivité excessive. Dans la majorité des cas, la tentative de suicide représente un message vis-à-vis de l'entourage, un ultime essai d'affirmation de soi et d'action sur le monde, lorsque toutes les possibilités d'adaptation semblent épuisées. Paradoxalement, la volonté de mourir abrite alors un désir de vivre, qu'il faut savoir entendre et consolider sans moralisme ni psychiatrisation abusive. Toute tentative de suicide est grave et doit imposer une réflexion sociale et psychiatrique, destinée à évaluer les possibilités de prévention, l'accompagnement thérapeutique du sujet et de son entourage. En effet, le nombre des suicides réussis après une ou deux tentatives vaines est important. Sans exagérer la surveillance de ces sujets, il faut savoir anticiper les raisons ou les circonstances favorisantes, qu'elles soient d'ordre social, thérapeutique ou familial. L'appréciation régulière de la qualité de la relation, de minimes changements de comportement ou de fréquentation amicale demeurent la plus efficace des préventions. 

suivi thérapeutique

Ensemble des moyens mis en œuvre pour surveiller l'efficacité et la bonne tolérance d'un traitement.

   Un suivi thérapeutique est effectué quand un sujet prend des médicaments présentant un faible index thérapeutique (médicaments dont le seuil toxique est proche du seuil thérapeutique) et prescrits pour des périodes plus ou moins longues, parfois même en traitement chronique : ceci concerne surtout les digitaliques, les anticonvulsivants (diazépam, phénobarbital, valproate de sodium, etc.), la théophylline et ses dérivés, le lithium, les aminosides, la ciclosporine, etc.

MÉTHODE

Les méthodes utilisées sont l'interrogatoire du malade, l'examen clinique par le médecin et les examens complémentaires radiologiques et biologiques (dosage périodique du médicament dans le sang, détermination de constantes biologiques permettant de détecter l'apparition d'un effet indésirable donné, etc.). Quand un traitement est connu pour ses effets indésirables fréquents et potentiellement graves, le suivi est plus ou moins standardisé ; c'est ainsi qu'on surveille systématiquement la fonction rénale par dosage de la créatinine sanguine lorsque le traitement comprend des antibiotiques du groupe des aminosides.

   Quand les données recueillies ne sont pas satisfaisantes, le médecin peut être amené à modifier les doses, à traiter l'effet indésirable pour lui-même tout en continuant le traitement principal ou, en dernier lieu, à changer de traitement.

sulfamide

Substance médicamenteuse à large spectre d'action.

   Il existe trois catégories de sulfamides, dont les indications diffèrent.

Sulfamides anti-infectieux

Il s'agit de substances soufrées qui aident à lutter contre les infections. Ils sont utilisés en association et comprennent le cotrimoxazole (association de sulfaméthoxazole et de trimethoprime) qui a une activité antibactérienne et antiparasitaire, la sulfadiazine pour le traitement de la toxoplasmose, et la sulfadoxine (association de sulfadoxine et de pyriméthamine) anciennement utilisée pour le traitement du paludisme.

MÉCANISME D'ACTION

Les sulfamides antibactériens empêchent la synthèse de l'acide folique, substance nécessaire au métabolisme des bactéries. Ainsi, ils diminuent la prolifération des bactéries mais ne les tuent pas.

   Le cotrimoxazole a une activité sur les staphylocoques, les pneumocoques (64 % de sensibilité), Escherichia coli (64 à 79 % de sensibilité), les listéria et les parasites comme Pneumocystis jiroveci et Isospora belli.

Indications

Le cotrimoxazole est le traitement de référence des pneumocystoses et de leur prophylaxie chez les patients atteints du V.I.H. Délaissé depuis quelques années, il est à nouveau utilisé comme alternative aux quinolones dans le traitement d'infections urinaires, cutanées et osseuses bien identifiées. Il dispose d'une excellente biodisponibilité orale et d'une forte diffusion tissulaire bronchique, synoviale et prostatique.

Sulfamides diurétiques

Ce sont des substances qui stimulent la sécrétion d'urine par le rein en éliminant l'eau contenue dans le sang. Encore appelés diurétiques thiazidiques, ils ont été les premiers diurétiques oraux d'action puissante. Ils comprennent de nombreux produits : benzothiazide, chlorothiazide, cyclothiazide, hydrochlorothiazide, hydroflu-méthiazide, méthyclothiazide, polythiazide, trichlorométhiazide. Ces sulfamides sont couramment employés dans le traitement de longue durée de l'hypertension artérielle.

Sulfamides hypoglycémiants

Ce sont des substances qui agissent essentiellement en stimulant la sécrétion d'insuline par le pancréas, ce qui diminue la glycémie (concentration du glucose dans le sang).

   La plupart sont dérivés de la sulfonylurée : carbamide, chlorpropamide, glibenclamide, glibornuride, glicazide, glipizide, tolbutamide. Leur indication est le diabète sucré non insulinodépendant. Avec les biguanides, ils forment les antidiabétiques oraux.