Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

compulsion

Trouble du comportement caractérisé par une envie irrésistible d'accomplir certains actes, à laquelle le sujet ne peut résister sans angoisse.

Compulsion alimentaire

La compulsion alimentaire est une des formes les plus répandues de compulsion. Elle se traduit par une impulsion soudaine à absorber un aliment donné en dehors des heures habituelles des repas, souvent en dehors de toute nécessité métabolique et de la sensation de faim qui en découle. Certaines compulsions alimentaires sont fréquentes chez les femmes enceintes.

   Les compulsions alimentaires entraînent souvent un sentiment de culpabilité. Elles ne sont anormales que lorsqu'elles sont répétitives et poussent le sujet à une recherche active des aliments. Elles peuvent aller jusqu'à la boulimie, dans laquelle le sujet est régulièrement pris d'une envie irrépressible de nourriture, dont il absorbe des quantités massives.

   La conséquence de la compulsion alimentaire, qui augmente notablement l'apport calorique quotidien, est la prise de poids.

Trouble obsessionnel compulsif

Dans ce cadre, les compulsions sont des comportements répétitifs, dans l'action ou dans la pensée, dont le but est de réduire ou de prévenir la souffrance et non de procurer un plaisir en soi.

Voir : boulimie.

conception

Fécondation de l'ovule, gamète femelle, par un spermatozoïde, gamète mâle.

   La conception a lieu normalement dans le tiers externe de la trompe de Fallope, de 12 à 48 heures en moyenne après un rapport sexuel fécondant. Dès qu'un spermatozoïde a pénétré l'ovule, aucun autre n'y est admis, la membrane externe de l'ovule devenant alors impénétrable. L'œuf (alors appelé zygote), constitué de la fusion des noyaux de l'ovule et du spermatozoïde, chemine le long de la trompe tout en se divisant, avant de s'implanter dans la muqueuse utérine.

Voir : fécondation, ovule, spermatozoïde.

condition physique

État général de l'organisme d'un sujet, déterminant le niveau de ses performances physiques potentielles.

   La condition physique dépend à la fois des prédispositions génétiques du sujet et de son hygiène de vie. La pratique régulière d'une activité physique, une consommation minimale de tabac et d'alcool, le sommeil, l'équilibre alimentaire et la corpulence du sujet sont également déterminants.

   Le médecin note le rapport poids/taille du sujet, évalue ses capacités cardiaques par des tests simples (test de Ruffier, test de Flack) en relevant la fréquence cardiaque et la tension artérielle au repos, à l'effort et lors de la récupération ; d'autres tests, plus sophistiqués, mesurent des paramètres cardiaques, ventilatoires et métaboliques (quantité maximale d'oxygène pur que le sang peut véhiculer vers les muscles et que ceux-ci peuvent utiliser, par exemple). En cas de mauvaise condition physique, un bilan biologique orienté (glycémie, cholestérolémie, etc.) peut être demandé.

conditionnement

Acquisition ou renforcement d'un comportement, d'une habitude par un système de corrélations entre un stimulus et une réponse.

   La notion de conditionnement a, pour la première fois, été mise en lumière par le physiologiste et médecin russe Ivan Petrovitch Pavlov (1849-1936). La plus célèbre de ses expériences porte sur l'étude du réflexe de salivation chez le chien. Chaque fois qu'on présente un plat de viande à un chien, la vue de l'aliment le fait saliver : il s'agit là d'un stimulus et d'une réponse « inconditionnels ». Mais, si on fait sonner une cloche à chaque fois que l'on apporte l'aliment au chien, celui-ci finit par associer ce stimulus à la satisfaction de son appétit. Il suffit ensuite de sonner la cloche pour que le chien se mette à saliver : il a acquis ce que Pavlov appelle un « réflexe conditionnel ».

   Ces découvertes faites sur l'animal ont très vite été intégrées dans un courant de la psychologie né aux États-Unis au début du XXe siècle : le béhaviorisme. S'intéressant aux comportements observables, et non à l'expérience interne, celui-ci rend compte de l'activité du sujet par un système de corrélations entre stimulus et réponse.

   Par son refus de reconnaître la dimension subjective de la vie psychique, le béhaviorisme théorique a suscité de nombreuses critiques. Aujourd'hui, en psychothérapie, la méthode béhavioriste garde des partisans convaincus. Elle s'attache à rééduquer la personnalité d'un sujet atteint d'une affection psychiatrique en considérant ses symptômes comme une réponse inadaptée, entretenue par un mauvais conditionnement. Le « déconditionnement » consiste alors à supprimer la réponse pathologique en répétant jusqu'à l'épuisement le stimulus déclencheur ou en lui opposant une réponse incompatible (stimulus provoquant l'aversion ou l'évitement). Cette méthode s'applique surtout aux états anxieux (phobie, obsession), aux habitudes parasites (tic, bégaiement), aux troubles sexuels (éjaculation précoce, impuissance, vaginisme), ainsi qu'à certains états d'addiction (alcool, toxiques, aliments, médicaments, etc.).

condom

préservatif

conduction

Transmission de l'influx nerveux cardiaque responsable des contractions automatiques et rythmées du cœur.

PHYSIOLOGIE

L'influx électrique excitateur cardiaque se produit au sein d'un tissu myocardique spécialisé, appelé tissu nodal. Il prend naissance, au niveau des oreillettes, dans le nœud sinusal et est propagé des oreillettes aux ventricules par les autres éléments du tissu nodal : nœud auriculoventriculaire, situé à la partie basse de la cloison interauriculaire ; tronc du faisceau de His, situé à la partie haute de la cloison interventriculaire ; branches du faisceau de His – branche droite pour le ventricule droit, branche dédoublée en deux hémibranches, antérieure et postérieure, pour le ventricule gauche ; réseau de Purkinje ramifié dans la paroi des ventricules. Dans le tissu nodal, l'onde d'activation électrique progresse à différentes vitesses : lentement dans le nœud auriculoventriculaire, plus rapidement dans le faisceau de His et le réseau de Purkinje.

PATHOLOGIE

Les troubles de la conduction peuvent se produire dans n'importe quelle partie du tissu nodal. Néanmoins, les plus importants et les plus fréquents concernent les conductions sino-auriculaire, auriculoventriculaire et intraventriculaire. Ces troubles peuvent se présenter comme un retard de conduction (bloc incomplet) ou comme une absence de conduction (bloc complet). Le bloc peut être intermittent ou permanent.

   Un trouble de la conduction est souvent sans symptôme au début et peut le rester. En cas de blocage complet de l'activation cardiaque, si les zones d'automaticité du tissu nodal sous-jacent (pacemakers naturels) ne prennent pas la relève, il se produit une syncope, ou syndrome d'Adams-Stokes. Le diagnostic peut être fait par l'électrocardiographie, le monitorage, le Holter électrocardiographique, parfois l'électrocardiographie endocavitaire, pour mettre en évidence l'activité du faisceau de His, préciser le niveau et le degré du blocage et en déduire l'éventuelle indication de la pose d'un stimulateur.

   De nombreux troubles de la conduction ne requièrent aucun traitement et doivent être simplement surveillés. En cas de syncope ou de malaises équivalents, un entraînement électrosystolique temporaire (montée d'une sonde de stimulation électrique par voie veineuse jusque dans les cavités cardiaques) ou permanent (pose d'un stimulateur cardiaque) est souvent indiqué.