Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypodermite

Inflammation aiguë de l'hypoderme.

   Les hypodermites atteignent principalement les vaisseaux de la graisse sous-cutanée, à la différence des panniculites, inflammations qui, elles, n'atteignent que les adipocytes (cellules graisseuses).

   Elles peuvent être dues à une sarcoïdose ou à une maladie infectieuse (tuberculose, infection streptococcique, yersiniose, mononucléose infectieuse, lèpre, mycose). Elles se manifestent par l'apparition de nodules sous-cutanés douloureux et rosés, appelés nouures, souvent symétriques sur les jambes. Le traitement des hypodermites est celui de leur cause, associé au repos au lit et aux anti-inflammatoires.

hypodermose

Affection sous-cutanée furonculeuse ou à tumeurs mobiles, qui atteint surtout les herbivores (le varon) et rarement l'homme, par ingestion d'œufs de mouche présents sur la peau.

   L'hypodermose, forme particulière de myiase, sévit notamment dans les régions d'élevage de bovins, d'ovins et de chevaux.

   Les mouches responsables, diverses espèces d'Hypoderma, pondent des œufs sur les poils des animaux. Avalés par ceux-ci (ou par l'homme qui a pu, par exemple, caresser les animaux), les œufs éclosent dans l'intestin et libèrent des larves qui circulent dans l'organisme pendant plusieurs mois avant de perforer la peau pour ressortir.

   L'hypodermose provoque d'abord une fièvre, une fatigue, un amaigrissement, des poussées d'urticaire et, rarement, des troubles nerveux ou oculaires ainsi qu'une augmentation importante du nombre des cellules éosinophiles (colorées en rouge par des colorants comme l'éosine) présentes dans le sang. Lorsque les larves se trouvent sous la peau et s'apprêtent à sortir, elles font apparaître des tuméfactions mobiles et douloureuses ou des pseudofuroncles.

   Il n'existe pas de traitement médical très efficace contre la migration des larves dans l'organisme. Il est possible de les extraire au moment où elles se trouvent sous la peau et forment des tuméfactions. Un anesthésique local est susceptible de calmer les douleurs. La guérison intervient lorsque les larves ont quitté l'organisme. Il n'existe pas de moyens de prévention réellement efficaces.

Voir : myiase.

hypogastre

Partie centrale du bas de l'abdomen, située sous l'ombilic et entourée par les fosses iliaques.

   L'hypogastre renferme essentiellement l'intestin grêle. On peut y palper l'utérus à partir du milieu de la grossesse ainsi que la vessie lorsqu'elle est trop pleine, notamment en cas de rétention aiguë d'urines. Des douleurs de l'hypogastre se rencontrent lors de maladies gynécologiques (salpingite) ou de maladies vésicales (rétention vésicale).

hypogastriques (ligatures des)

Opération chirurgicale consistant à occlure les artères hypogastriques de l'utérus.

   Les artères hypogastriques sont des branches artérielles qui proviennent des artères iliaques internes, elles-mêmes subdivision provenant du carrefour aortique. Ces artères irriguent l'utérus en donnant un bouquet d'artères, parmi lesquelles l'artère utérine, principal vaisseau irrigant cet organe. En cas d'hémorragies utérines importantes (hémorragie de la délivrance), une ligature chirurgicale de ces artères permet habituellement de contrôler le saignement. Cette obturation artérielle, relativement aisée à faire si l'on est déjà à ventre ouvert, c'est-à-dire en cours de césarienne, peut également se faire par embolisation.

   La ligature des hypogastriques nécessitent l'introduction d'une sonde par la voie artérielle fémorale qui va aller sous contrôle radiologique jusqu'aux artères hypogastriques ou parfois jusqu'aux artères utérines. Une fois en place, un bouchon est alors déposé, faisant office de ligature. L'utérus est cependant vascularisé par d'autres branches artérielles (ovariennes), mais à un moindre débit, expliquant sa vitalité maintenue.

De nouvelles grossesses sont possibles après ligatures des hypogastriques ; c'est une alternative intéressante à l'hystérectomie d'hémostase, puisqu'elle préserve l'avenir.

hypoglycémiant

Substance capable de diminuer le taux de glucose dans le sang (glycémie).

    L'effet hypoglycémiant peut être indésirable (dû à une prise d'alcool ou plus rarement à la présence d'une tumeur) ou obtenu grâce à des médicaments, comme l'insuline ou les antidiabétiques oraux, utilisés dans le traitement du diabète sucré (maladie où la glycémie est augmentée).

— Les antidiabétiques oraux sont indiqués quand le régime alimentaire est insuffisant au cours des diabètes non insulinodépendants. Ils sont utilisés seuls ou en association entre eux, ou encore associés à l'insuline, aux incrétines ou aux inhibiteurs de la dégradation des incrétines. Les sulfamides, les glitazones et les glinides peuvent diminuer la glycémie en dessous du taux normal (risque d'hypoglycémie), tandis que la metformine et les inhibiteurs de l'alpha-glucosidase ne la diminuent que jusqu'à un taux normal. Cependant les antidiabétiques oraux ne sont efficaces que lorsqu'ils sont associés à un régime alimentaire équilibré, sans produits sucrés. En raison des nombreuses contre-indications et des interactions avec d'autres médicaments, le traitement par antidiabétiques oraux nécessite une surveillance étroite.

— L'insuline est indispensable dans le traitement du diabète insulinodépendant. Elle est administrée exclusivement par injection, sous-cutanée dans le traitement quotidien, intramusculaire ou intraveineuse dans les situations d'urgence.

hypoglycémie

Diminution anormale et importante de la glycémie (taux de glucose sanguin) au-dessous de 3,2 millimoles, soit 0,6 gramme, par litre.

CAUSES

L'hypoglycémie peut, en particulier, survenir chez un patient diabétique, en complication de l'insulinothérapie – suite à une injection excessive d'insuline, à une activité physique non planifiée, ou du fait d'un apport insuffisant en glucides – ou d'un traitement hypoglycémiant oral.

   Les hypoglycémies dues à l'atteinte d'un organe sont plus rares ; elles peuvent avoir pour cause une insuffisance surrénalienne, une hypersécrétion d'insuline due à certaines tumeurs pancréatiques (insulinomes), ou, chez l'enfant, une déficience en hormone de croissance. Une forme particulière d'hypoglycémie, dite fonctionnelle, consiste en la manifestation de symptômes d'hypoglycémie, souvent à distance du dernier repas, alors que la glycémie, quoique basse, conserve une valeur normale.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont variables d'une personne à une autre. Les plus fréquents sont une sudation abondante, une pâleur, des tremblements, une modification du comportement (nervosité, irritabilité, difficultés de concentration), des troubles de la vision, des palpitations. Si elle n'est pas corrigée, une hypoglycémie peut, parfois, occasionner une perte de connaissance, voire un coma.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

La crise est rapidement corrigée par la prise orale de sucre (« resucrage »). Une administration de glucose par voie veineuse est nécessaire si la personne est inconsciente.

   La prévention des hypoglycémies fait appel à un fractionnement de la prise alimentaire au cours de la journée. Dans les cas liés au diabète, elle repose également sur l'adéquation des injections d'insuline et des apports alimentaires en fonction des activités prévues. La prévention de l'hypoglycémie fonctionnelle demande, outre un régime fractionné, la suppression des aliments sucrés au profit des féculents.