Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lipothymie

Sensation de perte de connaissance imminente.

CAUSES

Une lipothymie s'observe volontiers chez les sujets hypersensibles, à l'occasion d'une émotion, d'une contrariété, quand le nerf pneumogastrique, qui ralentit le cœur, est stimulé (réaction vagale). Elle peut survenir lors d'une douleur subite, d'une prise de sang, d'un repas copieux pris en atmosphère confinée ou lorsque le sinus carotidien, siège des barorécepteurs, est comprimé (cou trop serré par un col de chemise, par exemple).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une lipothymie est un malaise progressif où le sujet a une impression de tête vide, de flou visuel, a besoin (et souvent est obligé) de s'allonger. Il a des troubles passagers de la conscience, est pâle, en sueur.

DIAGNOSTIC

L'examen s'oriente vers la recherche d'une affection cardiaque, examen se révélant la plupart du temps normal. L'interrogatoire du patient ou de son entourage met fréquemment en évidence des antécédents de symptômes analogues.

ÉVOLUTION

En quelques minutes, le plus souvent, le sujet retrouve un état normal tout en éprouvant, éventuellement, une impression de fatigue.

   Dans certains cas, la lipothymie peut être suivie d'une syncope (perte de connaissance). Généralement, il s'agit d'un trouble bénin.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Il faut allonger le sujet, ne pas lui donner de boisson alcoolisée, le soustraire si possible aux circonstances déclenchantes. Si les malaises se reproduisent, il est préférable de consulter un médecin.

listériose

Maladie infectieuse dont l'agent est un bacille à Gram positif, Listeria monocytogenes, responsable d'avortements et d'infections neuroméningées.

   La listériose est fréquente chez l'animal (bovins, porcins, volailles), beaucoup plus rare chez l'homme, qui se contamine le plus souvent par voie digestive en consommant des aliments contenant le bacille (lait cru, fromages au lait cru, viande crue ou mal cuite, végétaux crus, charcuterie). Les femmes peuvent transmettre le bacille à leur enfant durant la grossesse par l'intermédiaire du placenta ou lors de l'accouchement. La listériose peut être à l'origine d'infections sévères lorsque les défenses immunitaires sont diminuées : femmes enceintes, personnes âgées, transplantés, cancéreux.

   Grâce aux mesures de prévention par le contrôle des aliments, la fréquence de la listériose a beaucoup diminué ces dernières années en France, occasionnant de 200 à 250 cas annuels.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Chez l'adulte, la listériose se manifeste par une fièvre et des douleurs généralisées. Elle peut également prendre une forme plus grave, en particulier chez les sujets dont les défenses immunitaires sont affaiblies, et provoquer une méningite ou une méningoencéphalite (listériose neuroméningée) ou une septicémie.

   Les nouveau-nés atteints de la maladie souffrent d'une septicémie grave associée à une méningite, à une atteinte du foie ou à une pneumonie. La contamination du fœtus par la mère au cours du deuxième ou du troisième trimestre de grossesse peut causer une naissance prématurée, la mort du fœtus in utero ou une souffrance fœtale.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'identification du bacille dans le sang, par l'hémoculture, ou dans le liquide cérébrospinal, le pus ou les lochies prélevée dans le vagin en cas d'avortement. Après l'accouchement, le placenta, qui révèle de petits abcès jaunâtres, constitue un élément important du diagnostic et fait l'objet d'une culture.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

La listériose est traitée par administration d'antibiotiques, dont la pénicilline, durant trois semaines.

   La prévention primaire est essentielle : elle repose sur des mesures visant à limiter la contamination et la multiplication des listeria dans les aliments, en particulier les fromages et les charcuteries.

   Certaines précautions alimentaires, impératives en cas de grossesse, permettent d'éviter l'infection : il faut proscrire les légumes crus ou peu cuits, éviter la charcuterie, recuire les aliments conservés au réfrigérateur, ne pas consommer la croûte des fromages à pâte molle, faire bouillir le lait cru ou pasteurisé avant consommation. Il est en outre conseillé de se laver les mains et de nettoyer les ustensiles de cuisine après la manipulation d'aliments non cuits, de nettoyer et de désinfecter régulièrement (deux fois par mois) le réfrigérateur, en veillant à son bon fonctionnement.

   En cas de fièvre survenant sans autres symptômes chez une femme enceinte, la surveillance par des prélèvements systématiques est conseillée.

lithectomie

Extraction d'un calcul.

   La lithectomie, pratiquée par voie chirurgicale ou endoscopique, concerne l'ablation des calculs du canal cholédoque, du canal de Wirsung ou de l'uretère.

Voir : Lithiase.

lithiase

Maladie caractérisée par la présence de calculs dans un organe ou dans un canal excréteur.

   La lithiase atteint surtout la vésicule ou les voies biliaires, le rein, les voies urinaires.

Lithiase biliaire

Il s'agit des calculs qui se forment dans la vésicule biliaire (réservoir de bile sous le foie) et qui peuvent migrer dans les voies excrétrices biliaires (les canaux sortant de la vésicule et du foie, qui se réunissent pour former le canal cholédoque).

CAUSES

Suite à une variation de la composition chimique de la bile, des cristaux de matières organiques se réunissent et s'agrègent pour constituer les calculs. Ceux-ci ressemblent à de petites « pierres » de 1 à 25 millimètres. Ils sont composés le plus souvent de cholestérol plus ou moins calcifié, plus rarement de bilirubine. L'hérédité (un marqueur génétique des lithiases sévères a été découvert), l'âge avancé, les grossesses multiples chez les femmes, l'obésité, le diabète, certains médicaments (pilule contraceptive, hypolipémiants) sont des facteurs favorisant leur apparition. Les femmes souffrent plus souvent de lithiase biliaire que les hommes.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La plupart des lithiases biliaires ne provoquent aucun symptôme. Parfois, elles donnent des douleurs sous les côtes en haut et à droite de l'abdomen. Une lithiase biliaire est souvent découverte au cours d'un examen de routine. Le diagnostic se fonde sur l'échographie.

TRAITEMENT

Sans symptômes, la lithiase de la vésicule ne doit pas être traitée car les traitements ont des effets indésirables ou n'ont pas prouvé leur intérêt.

   Mais les calculs de la vésicule peuvent être source de complications telles qu'une cholécystite aiguë (inflammation de la vésicule), une colique hépatique (douleur intense par blocage d'un calcul dans le cholédoque), une angiocholite (infection dans le cholédoque au-dessus d'un calcul bloqué). En cas de douleur et de cholécystite, le traitement est la cholécystectomie (ablation de la vésicule) ; les médicaments et la lithotripsie donnent des résultats limités. Les calculs du cholédoque doivent être retirés par chirurgie ou par endoscopie (un tube d'endoscopie est introduit par la bouche et poussé jusqu'à l'orifice du canal).

Lithiase salivaire

Il s'agit d'un calcul qui se forme dans un canal excréteur ou dans une glande salivaire.

   Les lithiases de la glande parotide sont les moins fréquentes.

CAUSES

La mucine (glycoprotéine), abondante dans la salive, favorise la précipitation des sels calciques et l'apparition de calculs.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le calcul ainsi formé bloque le flux salivaire et provoque un gonflement de la glande en amont de l'obstacle. Lors de la salivation, stimulée au moment des repas, le gonflement s'accentue. Un calcul situé dans un canal excréteur peut être très douloureux.

TRAITEMENT

Si le calcul ne se résorbe pas de lui-même, une intervention chirurgicale est nécessaire sous anesthésie locale. Elle consiste à enlever le calcul si celui-ci est situé dans le canal ou à exciser la glande salivaire.

Lithiase urinaire

Il s'agit des calculs qui se forment dans les reins et qui peuvent migrer dans les uretères et la vessie. Ils proviennent de la concrétion de substances présentes en solution dans l'urine. Les calculs urinaires sont composés le plus souvent d'oxalate de calcium ou de phosphate de calcium ; une minorité est formée d'acide urique.