Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

calcitonine

Hormone facilitant la fixation du calcium sur les os et diminuant le taux de calcium sanguin.

Synonyme : thyrocalcitonine.

   La calcitonine est un polypeptide (chaîne d'acides aminés) sécrété par les cellules C de la glande thyroïde, indépendamment des hormones thyroïdiennes proprement dites (telles que la thyroxine). Son rôle principal est d'inhiber les ostéoclastes, cellules résorbant normalement le tissu osseux ; en inhibant la destruction osseuse, elle empêche le calcium de quitter le tissu osseux pour gagner le sang. La calcitonine entraîne ainsi une diminution du taux sanguin de calcium lorsque celui-ci est anormalement élevé ; elle limite l'absorption du calcium par l'intestin et favorise son excrétion rénale. Sa sécrétion obéit à une régulation naturelle : l'augmentation de la calcémie stimule la sécrétion de calcitonine ; l'augmentation dans le sang de certaines hormones (gastrine, cholécystokinine) produit le même effet.

   En cas de cancer médullaire de la thyroïde, le taux de calcitonine est élevé. Ainsi, il constitue un marqueur de dépistage dans les cas familiaux et témoigne de l'efficacité des traitements.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La calcitonine est indiquée dans des maladies telles que l'ostéoporose, la maladie de Paget et dans l'hypercalcémie. L'administration de calcitonine se fait par injection ou par voie nasale. Les effets indésirables sont des allergies, des bouffées vasomotrices (rougeurs brusques) et des troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales).

Voir : calcémie, calcium, glande thyroïde.

calcium

Élément chimique présent dans la nature et dans le corps humain, où il est indispensable à la solidité osseuse et au fonctionnement des cellules musculaires et nerveuses.

BESOINS DE L'ORGANISME

Le calcium est stocké dans les os (ceux-ci en contiennent environ 1 kilogramme, soit 99 % du calcium de l'organisme), dont il assure la solidité, sous forme de phosphate et de citrate de calcium. Il intervient dans le fonctionnement des muscles, en particulier du myocarde, et dans la commande des muscles par les nerfs. Le calcium joue aussi un rôle dans la perméabilité des membranes cellulaires aux ions, dans la réception des messages hormonaux par les cellules et dans l'activation des enzymes. Enfin, il intervient dans plusieurs étapes de la coagulation du sang.

SOURCES

Le calcium est essentiellement contenu dans les produits laitiers. Ils apportent de 60 à 80 % du calcium total consommé. Le lait en fournit 120 milligrammes pour 100 grammes, le fromage frais de 70 à 170, le fromage de 150 à 900. Les apports quotidiens recommandés sont de 600 à 1 200 milligrammes jusqu'à l'adolescence, puis de 900 milligrammes chez l'adulte (au moins 1 200 chez la femme ménopausée, au moins 1 000 pendant la grossesse et pendant l'allaitement). On recommande de consommer au moins un produit laitier par repas.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

Le calcium employé à des fins thérapeutiques se présente sous forme de sels : de chlorure, de gluconate, de phosphate, de carbonate, etc.

— Par voie orale, il est indiqué si l'alimentation est carencée en calcium, dans les déminéralisations osseuses (rachitisme, ostéoporose), en appoint d'autres traitements et parfois dans la spasmophilie (toutefois sans preuve scientifique d'efficacité).

— Par voie injectable, ses indications sont l'hypocalcémie et la tétanie hypocalcémique.

   Le calcium est contre-indiqué s'il existe déjà une surcharge en calcium (hypercalcémie, calcul urinaire) et chez les patients sous digitaliques (médicaments utilisés en cardiologie). Le surdosage provoque une hypercalcémie qui nécessite parfois un traitement en urgence.

Voir : calcémie, os, parathormone.

calcium édétate de sodium

Médicament utilisé dans le traitement des intoxications par les métaux lourds.

Synonyme : EDTA calcicodisodique.

   Le calcium édétate de sodium est indiqué dans le traitement des intoxications au plomb, au chrome, au cobalt, au cuivre, au fer, au zinc, au manganèse ou au nickel. Sa prescription, en perfusion intraveineuse, nécessite une surveillance en milieu spécialisé. Les effets indésirables, fréquents, sont des malaises fébriles avec nausées et vomissements, des maux de tête, des mictions difficiles à contrôler, une atteinte rénale.

calciurie

Quantité de calcium éliminée dans les urines.

   Les urines destinées à une mesure de la calciurie doivent être recueillies dans un bocal décalcifié, fourni par le laboratoire qui réalise l'examen. Chez le sujet normal, la calciurie des 24 heures ne doit pas être supérieure à 300 milligrammes chez l'homme, à 250 chez la femme.

— L'hypercalciurie(élévation anormale de la calciurie) peut révéler une lithiase (présence de calculs rénaux). Elle peut être due à une hypercalcémie (augmentation pathologique du taux de calcium dans le sang) provoquée par certaines affections : hyperparathyroïdie primaire (augmentation de l'activité des glandes parathyroïdes), cancer ostéolytique (cancer au cours duquel les os sont détruits), hypersécrétion de l'hormone de croissance (responsable d'une acromégalie), intoxication à la vitamine D, maladie du foie (dégénérescence hépatolenticulaire), maladie de système (sarcoïdose). Certains traitements par diurétiques (furosémide) entraînent parfois une hypercalciurie.

— L'hypocalciurie

(baisse de la calciurie) n'a pas de symptômes spécifiques. Très rare, elle s'observe dans les hypoparathyroïdies, lors de certaines affections des os (ostéomalacie), d'insuffisances rénales chroniques sévères ou encore au cours de traitements par des diurétiques thiazidiques.

calcul

Concrétion pierreuse qui se forme par précipitation de certains composants (calcium, cholestérol) de la bile ou de l'urine.

   On appelle lithiase le processus de formation des calculs. Ceux-ci se développent le plus souvent dans les voies biliaires, les reins et les voies urinaires. Les plus bénins se désagrègent spontanément ou sont évacués par les voies naturelles. Les autres, à l'origine de coliques hépatiques ou néphrétiques, doivent être éliminés par extraction chirurgicale ou lithotripsie (broiement par ultrasons).

Voir : lithiase, colique néphrétique, goutte.