Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypoaldostéronisme

Affection caractérisée par une insuffisance de sécrétion d'aldostérone (hormone sécrétée par les glandes corticosurrénales à partir de la progestérone, destinée à réguler le métabolisme du sodium et assurant le maintien du volume sanguin circulant).

— L'hypoaldostéronisme primitif, le plus fréquent, est lié à l'atteinte directe de la zone glomérulée des glandes corticosurrénales, comme dans le cas de la maladie d'Addison. Il est responsable d'une perte de sodium dans les urines et de la rétention anormale de potassium dans les tissus, entraînant une déshydratation et une baisse de la tension artérielle. Une hyponatrémie (diminution du taux de sodium dans le plasma) et une hyperkaliémie (augmentation du taux de potassium dans le plasma) sont observées. Le diagnostic repose sur le dosage de l'aldostérone dans le sang et les urines, qui montre un taux très bas, contrastant avec un taux sanguin élevé de rénine (hormone produite dans le rein, qui stimule la sécrétion d'aldostérone). Le traitement consiste en l'administration de 9-alpha-fluodrocortisone.

— L'hypoaldostéronisme secondaire est dû à un défaut de stimulation de la sécrétion d'aldostérone par la rénine. Cette situation peut s'observer lors de traitements par l'héparine ou par les anti-inflammatoires non stéroïdiens, lors de pyélonéphrites chroniques, de néphropathies diabétiques ou goutteuses. Il se produit alors une hyperkaliémie (augmentation du potassium dans le sang), associée à un taux sanguin très bas d'aldostérone et de rénine. Les symptômes sont une déshydratation, accompagnée de vomissements et d'une baisse de la tension artérielle, ainsi que ceux de l'hyperkaliémie (troubles du rythme cardiaque). Le traitement repose sur la restriction des apports alimentaires en potassium, l'utilisation de résines (médicaments qui, par l'échange d'ions, fixent et éliminent le potassium en excès) et de petites doses d'analogues de l'aldostérone (substances chimiquement voisines de l'aldostérone et qui ont les mêmes effets).

hypocalcémie

Diminution anormale de la calcémie (taux de calcium dans le sang) au-dessous de 2,26 millimoles, soit 90 mg, par litre chez l'adulte, au-dessous de 1,75 millimole, soit 70 mg, par litre chez le nouveau-né.

   L'hypocalcémie est due, chez l'adulte, aux maladies digestives avec défaut d'absorption des aliments (intolérance au gluten), à la carence en vitamine D, à l'insuffisance rénale chronique et, chez l'enfant, au rachitisme par carence en vitamine D. Plus rarement, elle est due à une hypoparathyroïdie (insuffisance de la sécrétion de parathormone).

   Les hypocalcémies mineures ne produisent pas de signes. Lorsqu'elles sont plus importantes, elles déclenchent des crises de tétanie : picotements ou fourmillements dans les mains, les doigts, autour de la bouche, crampes et accès de contractures musculaires, pouvant se compliquer de convulsions et d'un laryngospasme (spasme du larynx avec gêne respiratoire), surtout chez l'enfant. À long terme, l'hypocalcémie entraîne des troubles neurologiques (tremblement), une cataracte précoce, des anomalies dentaires.

   Le traitement de l'hypocalcémie comprend la prise orale de calcium et de vitamine D. Il nécessite une surveillance régulière du taux de calcium dans le sang et les urines. Les formes sévères imposent une injection de calcium en urgence.

hypocalciurie

Diminution anormale de la quantité de calcium excrétée dans les urines.

   L'hypocalciurie correspond à une excrétion de calcium dans les urines souvent très basse, de 0,1 millimole, soit 4 milligrammes, par 24 heures (pour une valeur normale de 3,75 à 7,5 millimoles, soit entre 150 et 300 milligrammes). Elle s'observe en cas de stéatorrhée (présence d'une quantité excessive de matières grasses dans les selles), d'hypoparathyroïdie (défaut de sécrétion des glandes parathyroïdes), d'affection rénale chronique et, chez l'enfant, en cas de rachitisme. Son traitement est celui de la maladie responsable.

hypocapnie

Diminution de la concentration de gaz carbonique dans le sang.

   Une hypocapnie est due à une élimination excessive de gaz carbonique, signe d'une hyperventilation alvéolaire (augmentation des entrées et des sorties d'air dans les alvéoles pulmonaires). Celle-ci peut être causée par un exercice intense, par certaines maladies (embolie ou infection pulmonaires en particulier) mais aussi par des phénomènes nerveux ou liés au comportement et à l'émotivité.

   Lorsque l'hypocapnie survient brutalement, elle est responsable d'une alcalose respiratoire (alcalinité sanguine excessive) et peut même entraîner, dans quelques cas exceptionnels, un ralentissement, voire un arrêt, respiratoire. Le traitement de l'hypocapnie relève de sa cause.

hypocholestérolémiant

hypolipémiant

hypocondre

Région abdominale antérolatérale, située sous les côtes.

   L'hypocondre droit correspond au foie et à la vésicule biliaire et l'hypocondre gauche correspond à la rate, à l'estomac et à l'angle gauche du côlon.

hypocondrie

Préoccupation excessive de sa propre santé, avec crainte obsédante d'être malade.

   Actuellement, l'hypocondrie est considérée soit comme une maladie, soit comme un symptôme. Cette pathologie se manifeste par une préoccupation pour un organe ou une fonction que le malade décrit à l'aide de symptômes précis et qui, au début, peuvent faire douter et envisager des explorations.

   L'hypocondrie est un syndrome très répandu. À des degrés divers, on la rencontre chez les anxieux, les déprimés, les psychasthéniques. Dans ses formes graves, elle revêt un caractère délirant et hallucinatoire. Le traitement, généralement difficile, de l'hypocondrie dépend de la structure psychologique du sujet. Dans la majorité des cas, il associe la prise de sédatifs à des mesures d'hygiène (relaxation, exercice physique) et à une psychothérapie. Certains malades peuvent devenir revendicateurs et menaçants.

Voir : nosophobie.

hypoderme

Tissu graisseux situé entre le derme et le tissu cellulaire sous-cutané.

   L'hypoderme, parcouru par des vaisseaux sanguins, contient les glandes sudoripares et les racines des poils les plus longs. Il peut être atteint spécifiquement dans certaines maladies immunologiques telles que l'érythème noueux (d'origine surtout tuberculeuse ou streptococcique) ou la périartérite noueuse : on parle alors d'hypodermite. Lorsque seule la graisse est atteinte, on parle de panniculite.