Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

vision (suite)

EXAMENS

La vision des formes est évaluée par des tests d'acuité visuelle, de loin et de près, et par l'exploration du champ visuel. L'électrorétinographie explore la fonction des cellules photoréceptrices de la rétine (cônes et bâtonnets) ; l'enregistrement des potentiels évoqués visuels évalue la transmission de l'influx nerveux le long des voies optiques. Des tests orthoptiques permettent d'estimer la vision binoculaire. Enfin, les tests d'Ishihara (présentation d'impressions colorées sur fond coloré) et de Farnsworth (pastilles colorées de différentes tonalités) permettent d'évaluer la qualité de la vision des couleurs.

Voir : œil, cécité, ophtalmologie, sens, voies optiques.

vitamine

Substance organique nécessaire à la croissance et au bon fonctionnement de l'organisme, qui la fabrique en quantité insuffisante pour ses besoins (vitamines B6, D, K, PP) ou ne peut la synthétiser (autres vitamines).

   Les vitamines doivent donc être apportées par l'alimentation ou, à défaut, sous forme médicamenteuse. Toutes sont contenues dans le lait maternel, mais pas toujours en quantités suffisantes (la vitamine K, notamment, doit faire l'objet d'une complémentation médicamenteuse systématique à la naissance). La structure chimique et le rôle biologique des treize vitamines connues à ce jour (acide folique [ou vitamine B9], vitamines A, B1, B2, B5, B6, B8, B12, C, D, E, K et PP) sont très différents. Par ailleurs, les vitamines agissent à faible dose, seules ou de façon synergique, et n'ont aucune valeur énergétique.

   Les vitamines se classent habituellement en deux groupes : vitamines hydrosolubles (solubles dans l'eau), regroupant la vitamine C et les vitamines du groupe B (B1, B2, B5, B6, B8, B9, B12, PP), et vitamines liposolubles (solubles dans les corps gras), regroupant les vitamines A, D, E et K. Les vitamines sont transportées dans le sang par diverses molécules ; à la différence des vitamines hydrosolubles, en général éliminées dans les urines, les vitamines liposolubles sont stockées par l'organisme et peuvent être responsables d'une intoxication (le plus souvent d'origine médicamenteuse) en cas de consommation excessive.

   À l'inverse, des carences, dues à un défaut d'apport alimentaire, à un trouble de l'absorption intestinale des vitamines par l'organisme, ou encore à des interactions médicamenteuses, se manifestent par des signes cliniques plus ou moins spécifiques et souvent tardifs. L'état vitaminique d'un sujet peut être apprécié, au moins partiellement, par des dosages sanguins notamment.

vitamine A

Vitamine liposoluble indispensable à la vision (notamment crépusculaire), à la croissance, au système immunitaire, au métabolisme des hormones stéroïdes, à la différenciation des tissus, etc.

Synonyme : rétinol.

   Il semblerait aussi que la vitamine A et ses précurseurs (substances à partir desquelles elle est synthétisée), les caroténoïdes, en particulier le bêta-carotène, jouent un rôle protecteur dans certaines maladies telles que le cancer, l'athérosclérose ou la cataracte en protégeant de l'oxydation les substances essentielles au métabolisme cellulaire.

BESOINS ET SOURCES

Les apports journaliers recommandés en vitamine A sont de 600 microgrammes pour les femmes adultes, les enfants à partir de 10 ans (moins avant cet âge) et les personnes âgées, de 800 microgrammes pour les hommes adultes, les adolescents et les femmes enceintes et de 950 microgrammes pour les femmes qui allaitent.

   On trouve cette vitamine dans de nombreux aliments, certains d'origine animale – foie, œufs, poissons gras, lait entier et produits laitiers non écrémés (beurre, crème) –, d'autres d'origine végétale : les fruits et légumes verts, jaunes (citrons, pamplemousses) ou orange (mangues, oranges, carottes) contiennent en effet des caroténoïdes, qui se transforment partiellement en vitamine A dans l'organisme. La vitamine A peut s'oxyder à l'air et à la lumière. Elle est aussi sensible à la cuisson.

CARENCE

La carence en vitamine A, liée à un apport alimentaire insuffisant ou à des anomalies digestives (malabsorption), est rare dans les pays développés, mais très fréquente dans les pays en développement, où elle est la principale cause de cécité chez l'enfant. L'un de ses premiers symptômes est l'héméralopie (baisse de l'acuité visuelle dans la pénombre), qui peut s'associer à une sécheresse oculaire (xérophtalmie) et cutanée.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE ET HYPERVITAMINOSE

La prise de vitamine A est indiquée dans la carence correspondante et en cas d'acné, de psoriasis ou d'ichtyose (maladie cutanée chronique caractérisée par une peau épaisse, sèche et rêche) ; l'administration se fait par voie orale, quelquefois par perfusions ou par injections sous-cutanées.

   Des apports excessifs de vitamine A, principalement d'origine médicamenteuse, mais qui peuvent aussi être d'origine alimentaire (surconsommation de foie, par exemple), sont toxiques ; l'intoxication aiguë se manifeste par des maux de tête, une somnolence, des troubles cutanés ; l'intoxication chronique, qui survient après des mois, voire des années, de surconsommation, provoque des nausées, des troubles cutanés (desquamation), des atteintes hépatiques (cirrhose), des douleurs et, chez l'enfant, des anomalies osseuses responsables d'un retard de croissance. Enfin, chez la femme enceinte, une hypervitaminose A risque de provoquer des malformations du fœtus, notamment de son système nerveux.

vitamine B1

Vitamine hydrosoluble qui intervient notamment dans le métabolisme énergétique des cellules.

Synonyme : thiamine.

BESOINS ET SOURCES

Les apports recommandés en vitamine B1 sont de 1,1 mg par jour pour les enfants, les adolescentes et les femmes, et de 1,3 mg par jour pour les sujets de sexe masculin ; ils sont plus élevés en cas de grossesse, d'allaitement et d'alcoolisme chronique (car alors, les besoins augmentent tandis que les apports alimentaires sont souvent insuffisants).

   On trouve la vitamine B1 dans de nombreux aliments : germe et enveloppe externe des céréales complètes, levure de bière, légumes secs, viande (surtout le porc et certains abats comme le foie et les rognons), poissons, œufs, lait et produits laitiers, etc. Cette vitamine est sensible à l'action de la chaleur, en milieu humide, à la lumière et aux pH neutre et alcalin ; les pertes à la cuisson varient selon les aliments et le mode de préparation.

CARENCE ET HYPERVITAMINOSE

Si le béribéri, dû à une carence extrême en vitamine B1, est devenu rare dans les pays industrialisés, on y rencontre des cas, moins graves, de carence, liés à un apport alimentaire insuffisant chez les sujets alcooliques, ou à une nutrition par perfusions non supplémentées ; ces carences entraînent une fatigue, une perte d'appétit et de poids, et des troubles neurologiques (polynévrite), psychiques, cardiaques et digestifs, réversibles par l'administration de vitamine B1. Le risque d'hypervitaminose est très faible, la vitamine B1 ne devenant toxique qu'à des doses très élevées (supérieures à 100 fois l'apport quotidien conseillé).