Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dysgénésie

Malformation d'un organe ou d'un tissu survenant pendant le développement embryonnaire.

— La dysgénésie épiphysaire, liée à une hypothyroïdie congénitale, se manifeste chez l'enfant par des anomalies de développement du noyau d'ossification des épiphyses, extrémités des os longs. Ce noyau apparaît tardivement, il est irrégulier et fragmenté en petits morceaux. Cette malformation peut se manifester dès la naissance par l'absence des points d'ossification tibial supérieur, fémoral inférieur (genou) et cuboïde (poignet). Le traitement doit être le plus précoce possible, pour éviter un retentissement psycho-intellectuel, et consiste en une administration substitutive d'hormones (thyroxine). Les résultats sont en général très bons quant au physique ; sur le plan psycho-intellectuel, le pronostic est fonction du délai de mise en route du traitement.

— La dysgénésie gonadique, malformation des glandes génitales, est une cause de stérilité. Elle est due soit à une anomalie chromosomique (syndrome de Turner chez la femme, de Klinefelter chez l'homme), soit à une mutation génétique.

dysglobulinémie

Anomalie quantitative ou qualitative des globulines, l'un des groupes de protéines du sang.

   Une dysglobulinémie peut se traduire par une augmentation diffuse des gammaglobulines, par une augmentation spécifique d'une catégorie particulière d'immunoglobulines, dite « dysglobulinémie monoclonale », ou encore par la production d'immunoglobulines pathologiques.

   La plupart des dysglobulinémies monoclonales sont bénignes et augmentent de fréquence avec l'âge. D'autres sont associées à un syndrome lymphoprolifératif (myélome multiple, plasmocytome, maladie de Waldenström, leucémie lymphoïde chronique, lymphomes, etc.) et nécessitent un traitement spécifique. Elles se traduisent en général par un syndrome inflammatoire important (forte élévation de la vitesse de sédimentation).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'anomalie est détectée par un examen, l'électrophorèse (déplacement des protéines chargées électriquement sous l'action d'un champ électrique), permettant de déterminer les types et les quantités de protéines contenues dans le sang ou les urines.

   Les dysglobulinémies monoclonales isolées, dites bénignes, du sujet âgé, sans syndrome inflammatoire, ne nécessitent qu'une surveillance régulière. Lorsqu'une dysglobulinémie témoigne d'une maladie du sang, le traitement se confond avec celui de la maladie en cause.

dysharmonie dentomaxillaire

Discordance de volume entre les dents et leurs bases osseuses.

    Si les dents sont trop petites, elles laissent des espaces entre elles. Si, à l'opposé, elles sont trop volumineuses, la dysharmonie reste parfois peu visible pour les dents de lait, mais elle peut se manifester, pour les dentures mixte et permanente, par un encombrement dentaire (rotation, chevauchement) ou par des inclusions (dents ne faisant pas éruption).

   Après prise d'empreintes et radiographie, la dysharmonie dentomaxillaire de l'enfant en période de denture mixte est corrigée par le port d'un appareil dentaire pendant quelques années (en général deux ou trois ans). Le traitement peut nécessiter l'extraction des quatre premières prémolaires, afin de laisser la place nécessaire au bon alignement des dents restantes.

dysidrose

Forme d'eczéma caractérisée par des vésicules survenant sur les mains et les pieds.

Synonyme : eczéma dysidrosique..

   Les dysidroses, très fréquentes, peuvent constituer une réaction allergique, induite par une infection cutanée microbienne ou mycosique ou par certaines substances, telles que le nickel ; elles peuvent également résulter d'une obturation des canaux sudoripares, ou encore, très souvent, être d'origine psychosomatique.

SIGNES ET ÉVOLUTION

La dysidrose se manifeste par de petites vésicules translucides situées dans la profondeur de la peau, sur les faces latérales des doigts et des orteils, la paume de la main ou la plante du pied. Ce premier temps est souvent accompagné de démangeaisons. Les vésicules s'ouvrent ensuite sur la peau, occasionnant un suintement recouvert de croûtes.

   Les dysidroses idiopathiques (sans cause connue) sont très souvent saisonnières, récidivant chaque printemps ou chaque automne.

TRAITEMENT

Dans le cas des dysidroses d'origine allergique, le traitement est d'abord celui de la cause : traitement du foyer infectieux ou identification et évitement de l'allergène.

   Le traitement des lésions se fait par application locale d'antiseptiques, de préférence non colorés, puis d'anti-inflammatoires (dermocorticoïdes, ou pâtes à l'eau).

   Un traitement général, antihistaminique ou anxiolytique, peut être proposé. Une antibiothérapie est prescrite si une surinfection importante se déclare.

dyskaliémie

Perturbation du taux du potassium sanguin.

   Dans l'organisme, 98 % du potassium se trouve inclus dans les cellules, mais les 2 % restants, contenus dans le plasma, ont, malgré leur faible proportion, une grande influence sur le fonctionnement neuromusculaire. En effet, le rapport entre les concentrations intracellulaire et extracellulaire de potassium est le principal déterminant de l'excitabilité de certains tissus. Ainsi, de très faibles variations du taux de potassium sanguin (potassium extracellulaire) ont d'importantes conséquences sur le fonctionnement des muscles.

DIFFÉRENTS TYPES DE DYSKALIÉMIE

— L'hypokaliémie (baisse anormale du taux de potassium sanguin) se traduit par une faiblesse musculaire pouvant aller jusqu'à la paralysie totale, y compris celle des muscles respiratoires.

— L'hyperkaliémie (augmentation anormale du taux de potassium sanguin) provoque les mêmes symptômes, aggravés de troubles du rythme cardiaque pouvant provoquer, à l'extrême, un arrêt cardiaque.

   Ces anomalies de concentration du potassium plasmatique peuvent intervenir en cas d'altération importante du milieu intérieur (troubles digestifs graves, brûlures, chocs), dans certaines maladies (insuffisance surrénalienne) ou à la suite d'un traitement à base de corticostéroïdes ou de diurétiques. Elles peuvent aussi être dues à un facteur héréditaire (paralysies périodiques familiales). L'hypokaliémie se traite par l'administration de sels de potassium, l'hyperkaliémie par celle de résines hypokaliémiantes, associées dans les deux cas au traitement de la cause de la dyskaliémie.