Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cuspide

Protubérance située sur la face triturante des prémolaires et des molaires.

   Aux cuspides (en relief) correspondent les fosses (en creux) : le contact de ces deux éléments permet le broiement des aliments entre deux dents antagonistes.

cuti-réaction

Test de réaction inflammatoire cutanée caractérisé par l'introduction dans l'organisme, par scarification, d'une toxine ou d'un produit auxquels le sujet peut être sensibilisé.

   La cuti-réaction était naguère très utilisée pour connaître la réponse d'un sujet à la tuberculine ou, en allergologie, pour explorer les dermites de contact.

   La peau scarifiée, généralement sur la face externe du bras et à l'aide d'un vaccinostyle, était mise en contact avec une préparation de tuberculine. Une bague à multipunctures dont les dents étaient imprégnées de tuberculine a ensuite remplacé la cuti-réaction.

— Un test négatif (absence de réaction cutanée locale) indique que le sujet n'a jamais été en contact avec le bacille tuberculeux.

— Un test positif (rougeur et induration locale de 2 millimètres au moins) signifie que le sujet a été en contact, à un moment de sa vie, avec le bacille tuberculeux, qu'il s'agisse d'une primo-infection naturelle ou d'une vaccination par le B.C.G.

   La cuti-réaction se prête mal à une quantification de la réaction cutanée. C'est pourquoi, aujourd'hui, le seul test officiellement reconnu et disponible est l'intradermoréaction à la tuberculine, dont les indications sont actuellement restreintes (suspicion de tuberculose ou contact avec un malade atteint de tuberculose, test prévaccinal).

Voir : tuberculine.

cutis laxa

Altération des propriétés viscoélastiques des tissus de soutien se manifestant particulièrement au niveau de la peau.

   La cutis laxa est une maladie rare du tissu conjonctif, héréditaire (à transmission autosomique dominante ou autosomique récessive) ou secondaire à une affection cutanée inflammatoire. Elle est parfois associée à une autre maladie héréditaire (syndrome d'Ehlers-Danlos, neurofibromatose).

   La maladie débute dans l'enfance ou à l'âge adulte. Elle se traduit par une extension progressive de la surface de la peau, qui forme de grands plis flasques conférant au visage un aspect prématurément vieilli. La cutis laxa à transmission autosomique récessive (transmise par des chromosomes non sexuels et qui ne se développe chez un sujet que s'il a reçu le gène de la maladie de chacun de ses parents) s'accompagne parfois d'altérations digestives, urinaires, pulmonaires et vasculaires.

   Il n'existe pas de traitement curatif de la cutis laxa, hormis la chirurgie réparatrice.

cutis marmorata

Quadrillage de couleur violacée de la peau, dessinant un réseau de mailles.

   La cutis marmorata est une réaction normale de la peau, observée chez le nourrisson et déclenchée par le froid. Elle est l'équivalent du livedo.

   La cutis marmorata telangiectica congenita est une anomalie plus profonde des petits vaisseaux de la peau, qui peut durer pendant toute l'enfance et s'associer à d'autres malformations, en particulier des os et du système nerveux.

cyanocobalamine

Vitamine du groupe B fournie à l'homme par la viande, le poisson, les œufs et les produits laitiers, jouant un rôle important dans la maturation des globules rouges.

Voir : vitamine B12.

cyanose

Coloration mauve ou bleutée de la peau due à la présence d'un taux anormalement élevé (supérieur à 50 grammes par litre de sang) d'hémoglobine non oxygénée dans les vaisseaux capillaires de la peau et qui prédomine sur les ongles et les lèvres.

CAUSES

— Chez le nouveau-né, une cyanose est le plus souvent liée à une affection des alvéoles pulmonaires, la maladie des membranes hyalines, parfois à des inhalations importantes de méconium ou à une infection. Elle peut être aussi d'origine cardiaque (malformation congénitale).

— Chez le nourrisson, une cyanose chronique peut être due à une cardiopathie qui entraîne des anomalies de la circulation sanguine (le sang oxygéné est envoyé aux poumons tandis que le sang non oxygéné passe directement dans l'organisme).

— Chez le sujet plus âgé, une cyanose peut être due à une insuffisance respiratoire aiguë ou à un trouble circulatoire (état de choc), à une maladie vasculaire périphérique (thrombose, embolie ou spasme) ainsi qu'à une anomalie de la fixation de l'oxygène sur l'hémoglobine sous l'effet de toxiques chimiques ou médicamenteux (methémoglobine et sulfhémoglobine).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Outre la coloration de la peau, les principaux symptômes de la cyanose sont ceux de la maladie causale. D'origine respiratoire, la cyanose s'associe aux signes d'insuffisance respiratoire. Dans les cardiopathies congénitales cyanogènes, elle est isolée, sans détresse respiratoire ni signes de lutte.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Diagnostic et traitement sont ceux de la maladie causale.

Voir : acrocyanose.

cyanure

Sel hautement toxique formé par la combinaison d'un métal (fer, mercure) et d'un groupement chimique de carbone et d'azote (CN), dit cyanogène.

   Les cyanures sont utilisés pour la destruction des rongeurs ou encore pour la désinfection des locaux. Ils ne sont plus utilisés en thérapeutique, à l'exception du nitroprussiate de sodium, réservé à l'usage hospitalier, qui possède des propriétés hypotensives.

   Le cyanure peut provoquer une intoxication, qui se manifeste très rapidement par une accélération cardiaque, un essoufflement, un coma. Le traitement symptomatique (assistance respiratoire, oxygène) est complété par l'administration d'un antidote (vitamine B12 à fortes doses).

cycle menstruel

Période comprise entre chaque début de règles, au cours de laquelle se succèdent un ensemble de phénomènes physiologiques et hormonaux rendant possibles l'ovulation, la rencontre des gamètes, la fécondation et la nidation de l'embryon au sein de la muqueuse utérine.

   Le cycle menstruel se répète chez la femme, de la puberté jusqu'à la ménopause, et n'est normalement interrompu que par les périodes de grossesse (il peut l'être artificiellement par contraception hormonale). Il dure en moyenne 28 jours et intéresse l'hypophyse, les ovaires, l'utérus et le vagin.

   Le cycle menstruel se subdivise en une phase folliculaire et une phase lutéale.

— La phase folliculaire dure environ 14 jours, pendant lesquels la sécrétion hypophysaire d'hormone folliculostimulante (FSH) provoque la maturation de plusieurs follicules ovariens, dont un seul parviendra à maturité. Ceux-ci sécrètent des œstrogènes responsables à leur tour d'un épaississement de l'endomètre (muqueuse interne de l'utérus) et d'une sécrétion abondante de glaire cervicale, destinée à faciliter l'ascension des spermatozoïdes.

— La phase lutéale débute vers le 14e jour, lorsqu'une légère hausse du taux d'œstrogènes déclenche dans l'hypophyse une importante sécrétion d'hormone lutéinisante (LH), qui provoque l'ovulation et la transformation du follicule rompu en corps jaune. Le corps jaune, à son tour, sécrète de la progestérone, hormone qui augmente la température corporelle, rend la glaire cervicale impropre à l'ascension des spermatozoïdes et contribue à préparer l'endomètre pour une nidation éventuelle de l'œuf. Si l'ovule n'est pas fécondé, le corps jaune se flétrit brutalement et dégénère. La chute du taux de progestérone qui s'ensuit entraîne la desquamation de l'endomètre, qui s'évacue en formant les règles. Un autre cycle peut recommencer, qui va préparer à nouveau le corps féminin à l'accueil d'un œuf.

Voir : contraception, retour de couches, menstruation.