Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neuropathie

Affection du système nerveux.

Synonyme : neuropathie périphérique.

   Le terme de neuropathie regroupe toutes les affections du système nerveux périphérique, formé des nerfs et des ganglions, par opposition aux encéphalopathies (affections de l'encéphale) et aux myélopathies (affections de la moelle épinière).

CAUSES

Les causes de neuropathie sont très nombreuses : toxiques (alcoolisme, tabagisme), carentielles (déficit en vitamine B1), inflammatoires (névrites), infectieuses (diphtérie, zona), chimiques (organophosphorés, métaux lourds), cancéreuses, héréditaires, etc.

   Au cours d'une neuropathie, différents éléments constitutifs de la cellule nerveuse peuvent être atteints, en particulier le corps cellulaire, les prolongements formant les fibres nerveuses, ou encore la gaine de myéline qui entoure ces fibres. Les signes et les traitements, tout aussi nombreux, dépendent de chaque maladie.

neuropathie optique

Affection atteignant le nerf optique, responsable de la vue.

Synonyme : névrite optique.

   Le nerf optique peut être atteint soit à son origine, la papille (petit disque légèrement en relief situé sur la rétine, qui est le point de départ du nerf optique dans le globe oculaire), soit en arrière du globe oculaire.

CAUSES

Nombreuses, les causes d'une neuropathie optique peuvent être vasculaires (athérosclérose, par exemple), inflammatoires (uvéoméningite associant atteinte oculaire et atteinte méningée, etc.), ou bien liées à une intoxication médicamenteuse (médicaments antituberculeux, par exemple), à l'alcoolisme, au tabagisme, à une intoxication par des produits industriels, à une maladie de système (telle que le lupus érythémateux disséminé), à une maladie de Horton (inflammation généralisée des artères), ou neurologiques (comme la sclérose en plaques), ces causes peuvent également être un diabète, un traumatisme. Une inflammation peut aussi être consécutive à une infection par une bactérie (syphilis), un virus, un champignon microscopique (candidose), un parasite (toxoplasmose).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le sujet souffre d'une anomalie du champ visuel, appelée scotome, dans laquelle la vision baisse dans une petite région du champ visuel. Il distingue de moins en moins bien les couleurs. Parfois, une douleur oculaire traduit une cause inflammatoire.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

À l'examen du fond d'œil, la papille est soit normale, soit gonflée (œdème) ; elle peut présenter une hémorragie ou, au contraire, être atrophiée et pâle ; elle peut aussi présenter un creux en son centre. Le réflexe pupillaire (rétrécissement à la lumière) peut disparaître. Le diagnostic est confirmé par l'examen des potentiels évoqués visuels (enregistrement de l'activité électrique des fibres nerveuses de la vision). Le traitement est celui de la cause.

neuropsychiatrie

Ancienne spécialité médicale regroupant la neurologie et la psychiatrie.

neurorécepteur

Récepteur situé à la surface d'une cellule (essentiellement nerveuse mais aussi musculaire) et intervenant dans le fonctionnement du système nerveux.

   Comme les autres types de récepteurs, les neurorécepteurs sont des substances chimiques protéiques, situées dans l'épaisseur de la membrane plasmique qui entoure les cellules nerveuses ou musculaires. Les neurorécepteurs sont localisés dans la synapse (petite zone de jonction entre une cellule nerveuse et une autre cellule nerveuse ou une cellule musculaire).

FONCTIONNEMENT

Quand un influx nerveux est donné, des substances naturelles, appelées neurotransmetteurs, se fixent sur un neurorécepteur, afin d'acheminer le message. En réponse, le neurorécepteur déclenche une réaction à l'intérieur du neurone. Par exemple, dans une synapse entre une cellule nerveuse et une cellule musculaire, la cellule nerveuse sécrète un neurotransmetteur, l'acétylcholine, qui se fixe sur les neurorécepteurs de la cellule musculaire et déclenche sa contraction.

neurosyphilis

Manifestation neurologique de la syphilis.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La neurosyphilis atteint de 5 à 10 % des sujets non traités, 1 à 30 ans après l'infection. Elle est souvent asymptomatique, retrouvée seulement par les examens biologiques du liquide cérébrospinal. La plupart des neurosyphilis symptomatiques ne surviennent que de plusieurs années à plusieurs dizaines d'années (de 5 à 35 ans) après le début de l'infection, chez des malades non ou mal soignés. Il peut s'agir, dans les 10 premières années, d'accidents vasculaires cérébraux dus à une interruption ou à une diminution de la circulation sanguine. Les manifestations les plus tardives sont une absence de réaction de la pupille aux variations lumineuses, dite aussi signe d'Argyll-Robertson ; un tabès, atteinte de la moelle épinière se traduisant par des douleurs des membres inférieurs et par une incoordination des mouvements aggravée par la fermeture des yeux ; une atteinte du cerveau (encéphalite appelée paralysie générale progressive) se manifestant par des idées délirantes, des troubles de l'humeur, un affaiblissement des facultés intellectuelles et des troubles neurotrophiques (arthropathies nerveuses, maux perforants – une forme d'ulcérations de la plante du pied).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic de neurosyphilis est effectué par des tests sérologiques, pratiqués à partir du sang et du liquide cérébrospinal.

   Le traitement de la neurosyphilis consiste en l'administration d'antibiotiques (pénicilline) par voie intraveineuse. À ce stade, il ne permet souvent qu'une amélioration partielle ou une stabilisation des troubles.

PRÉVENTION

La prévention de la neurosyphilis se confond avec le traitement précoce de toute syphilis, à ses stades primaire et secondaire, et avec la prévention de la syphilis et des infections sexuellement transmissibles en général (utilisation de préservatifs).

neurotomie

Incision chirurgicale d'un nerf.

   Exceptionnelle, une neurotomie est généralement pratiquée en cas de tumeur nerveuse. Il existe deux techniques.

   Dans la première, l'incision se fait longitudinalement afin de séparer les différents faisceaux du nerf sans les sectionner ; le chirurgien peut ainsi effectuer un geste thérapeutique tel qu'une neurolyse (dégagement du tissu cicatriciel qui enserre des faisceaux nerveux).

   Dans la seconde, le nerf est sectionné transversalement afin de supprimer toute conduction nerveuse ; cette technique permet notamment de faire disparaître une douleur chronique tenace.