Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

laser excimer

Type de laser ayant pour objectif, lors d'une chirurgie de l'œil, de modifier la forme de la cornée en réalisant une ablation localisée du tissu cornéen.

   La chirurgie au laser excimer est destinée à corriger myopie, hypermétropie et astigmatisme. Cette intervention est réalisée sous anesthésie topique (par simple application d'un collyre), sans hospitalisation, et peut être pratiquée de deux façons :

— Le laser excimer de surface, ou P.K.R. pour photokératectomie réfractive, est réalisé après ablation de l'épithélium cornéen. On applique ensuite le laser excimer en surface de la cornée pour éliminer une fine couche qui va modifier la courbure cornéenne et donc la réfraction de celle-ci.

   L'opération est assez précise mais avec des suites relativement douloureuses pendant 2 à 3 jours, nécessitant souvent la prise d'antalgiques. Parfois apparaît un brouillard visuel temporaire (haze), plus fréquent si l'amétropie à corriger est forte. Dans ce cas, le LASIK est préférable.

— Le LASIK, pour laser assisted intrastromal keratomileusis, modifie la courbure cornéenne en découpant, à l'aide d'un microkératome ou d'un laser femtoseconde, un volet cornéen très fin que l'on soulève pour permettre d'appliquer le laser excimer. Celui-ci permet alors l'ablation d'une couche de stroma cornéen d'épaisseur variable en fonction de l'anomalie (myopie, hypermétropie ou astigmatisme) à corriger. Cette opération est parfois guidée par une aberrométrie préopératoire.

   L'intervention est courte, non douloureuse et assez précise, en dehors des contre-indications : épaisseur cornéenne trop faible, déformation cornéenne de type kératocône, antécédents d'herpès cornéen, grossesse. On opère souvent les deux yeux et la récupération visuelle est rapide.

Lassa (fièvre de)

Maladie infectieuse grave et extrêmement contagieuse due au virus Lassa (Arenavirus, virus à A.R.N.).

   La fièvre de Lassa appartient au groupe des fièvres hémorragiques africaines. Elle est apparue en 1969 au Nigeria puis en Afrique de l'Ouest, où elle est endémique (Sierra Leone, Liberia, Mali, Côte d'Ivoire). Le réservoir du virus est un rat, Mastomys natalensis. La contamination de l'homme se fait par les urines et les fèces du rongeur ; la transmission interhumaine, par voie sanguine ou aérienne (inhalation de gouttelettes de salive, surtout si elle est hémorragique, expectorées par un sujet infecté), est possible.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'incubation est de 10 jours, puis apparaît un état grippal avec douleurs musculaires et maux de tête, parfois angine et douleurs abdominales. Des signes plus graves se manifestent vers le 6e jour de la maladie, accompagnant ou non une éruption cutanée : hémorragies superficielles et digestives, état de choc, myocardite (inflammation du myocarde), diarrhée sévère et vomissements. Une guérison spontanée est possible en une quinzaine de jours et laisse le malade dans un état de grande fatigue et d'amaigrissement. La mortalité est importante en l'absence de traitement (de 30 à 40 % des cas de l'épidémie de 1969-1972).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

La fièvre de Lassa est diagnostiquée par des analyses sanguines nécessitant de grandes précautions (identification du virus en laboratoire de haute sécurité [classifié P4]). Les sujets infectés doivent être isolés. Ils sont traités par la ribavirine, médicament antiviral d'autant plus efficace que la maladie est soignée tôt. Un vaccin devrait être mis au point dans les prochaines années.

Voir : fièvre hémorragique virale.

latence

État de ce qui existe de manière non apparente mais peut, à tout moment, se manifester par l'apparition de symptômes.

   En cas d'intoxication par un champignon, par exemple, le temps de latence qui sépare le moment de l'ingestion de l'apparition des premiers symptômes est très variable et dépend de la variété de champignon ingérée.

   En psychologie, la période de latence signifie le laps de temps écoulé entre le stimulus et la réaction qu'il suscite.

   En psychanalyse, la période de latence est la période qui succède à celle du complexe d'Œdipe ; elle s'étend de l'âge de 5 ans à la puberté et se caractérise par des investissements sociaux, moraux et intellectuels et un désintérêt sexuel.

latéralisation

latéralité

latéralité

Fait d'utiliser plus facilement une moitié du corps (la droite ou la gauche).

   La latéralité se manifeste particulièrement dans l'utilisation des mains. La majorité des individus préfère se servir de la main droite. Mais la latéralité se retrouve aussi dans l'usage préférentiel d'un pied, d'une oreille ou d'un œil.

   La latéralité est l'expression directe de la prédominance d'un des hémisphères cérébraux sur l'autre : l'hémisphère gauche chez les droitiers et l'hémisphère droit chez les gauchers. Cette asymétrie est appelée latéralisation.

Voir : gaucher.

latéralité (mouvements oculaires de)

Mouvements synchrones des yeux vers la droite ou vers la gauche.

   Les mouvements oculaires de latéralité représentent une fonction complexe des yeux et de l'encéphale. Ils font intervenir notamment le cortex cérébral et les centres nerveux de l'équilibre.

   La paralysie des mouvements oculaires de latéralité est due, en général, à un accident vasculaire cérébral avec atteinte soit d'un ou des deux hémisphères, soit du tronc cérébral (syndrome de Foville). Le sujet ne peut plus tourner volontairement un œil ou les deux yeux vers la droite ou vers la gauche. Le traitement de cette paralysie est celui de l'accident vasculaire. Parfois, lors de séances de rééducation, la gymnastique oculaire peut améliorer l'état du sujet.

laudanum

Préparation médicamenteuse liquide à base d'opium, utilisée autrefois pour ses propriétés apaisantes, analgésiques (contre la douleur) et dans le traitement des diarrhées.

Voir : opiacé.

Laugier (maladie de)

Affection cutanée bénigne, caractérisée par des petites taches brun foncé ou noirâtres qui siègent sur les lèvres ainsi que dans la région de l'anus.

   La maladie de Laugier est de cause inconnue. Il n'existe pas encore de traitement, mais l'affection est sans gravité, en dehors parfois d'un préjudice esthétique.