Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

mastocyte

Cellule du tissu conjonctif qui sécrète des substances chimiques participant aux réactions de défense de l'organisme.

   Les mastocytes, localisés dans la plupart des organes à l'exception du cerveau, contiennent des granulations riches en substances telles que l'héparine, l'histamine, la sérotonine ainsi que de nombreuses enzymes. Ces substances sont libérées dans le sang lors d'une réaction antigène-anticorps, mais aussi sous l'action de médicaments ou de produits d'origine animale (toxine bactérienne, venin de serpent). Elles agissent de plusieurs façons : elles stimulent la vasomotricité (histamine), activent d'autres cellules du système immunitaire (polynucléaires éosinophiles et neutrophiles, lymphocytes) et des enzymes ; enfin, elles participent à la coagulation sanguine (héparine).

   La mise en jeu des mastocytes entraîne, d'une part, une dilatation et une augmentation de la perméabilité des vaisseaux sanguins de la peau – ce qui provoque un œdème – et, d'autre part, un appel de cellules (essentiellement des polynucléaires éosinophiles) intervenant dans le phénomène de l'inflammation et responsables de l'allergie par libération d'histamine.

PATHOLOGIE

Sous l'influence de substances allergènes, les mastocytes peuvent susciter la libération des immunoglobulines de classe E, responsables des phénomènes allergiques (urticaire, rhinite allergique, asthme). Par ailleurs, une prolifération anormale des mastocytes entraîne une mastocytose (affection rare de la peau semblable à l'urticaire).

mastocytose

Maladie caractérisée par une prolifération diffuse de mastocytes (cellules du tissu conjonctif qui sécrètent l'histamine, substance en partie responsable des symptômes d'allergie, mais aussi la sérotonine et diverses enzymes), atteignant souvent la peau.

   Sans cause connue, la mastocytose existe sous deux formes, parfois associées.

— La forme cutanée atteint le plus souvent l'enfant. Ces mastocytoses, en général bénignes, se traduisent par des taches planes jaune chamois, qui deviennent saillantes et rouges quand on les frotte avec une pointe mousse (signe de Darier). D'évolution chronique, elles s'atténuent ou disparaissent spontanément avec l'âge. Le traitement vise uniquement à faire disparaître les symptômes à l'aide d'antihistaminiques.

— La forme systémique touche d'une manière diffuse les viscères. Affectant surtout l'adulte, ces mastocytoses se manifestent par des atteintes osseuses – des os longs et du rachis surtout –, digestives (douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée) et hématologiques (élévation du taux sanguin de globules blancs, augmentation de volume du foie, de la rate et des ganglions lymphatiques). L'évolution, chronique, aboutit parfois à une affection cancéreuse. Le traitement est le même que celui des formes cutanées.

mastodynie

Sensation de tension douloureuse des seins.

   Une mastodynie est fréquente avant les règles (syndrome prémenstruel) ou au début de la grossesse ; elle est accrue par les contraceptifs hormonaux. En l'absence de tout autre signe, elle est considérée comme un symptôme de dérèglement hormonal et traitée par des médicaments progestatifs durant la 2e partie du cycle menstruel.

mastoïde

Base de l'os temporal, située derrière l'oreille.

   Dans sa portion inférieure, la mastoïde se termine par une saillie triangulaire dont la pointe est en bas. On peut sentir au toucher, derrière l'oreille, l'extrémité de cette saillie. La mastoïde est creusée de cavités, ou cellules, remplies d'air, en plus ou moins grand nombre et de taille plus ou moins importante suivant l'anatomie de chaque personne. Toujours présente, la plus vaste de ces cavités est l'antre, qui communique avec l'air contenu dans la caisse du tympan, dans l'oreille moyenne, par un court canal, l'aditus ad antrum. Grâce à ces cavités, la mastoïde joue le rôle de résonateur.

   La mastoïde est proche du nerf facial (qui chemine dans la paroi antérieure de l'antre), du sinus veineux latéral (voie de drainage veineux du cerveau), du lobe temporal de l'hémisphère cérébral et des méninges qui l'enveloppent. La principale pathologie de la mastoïde est la mastoïdite.

mastoïdite

Inflammation de la mastoïde (base de l'os temporal).

   Il existe deux formes de mastoïdite, la mastoïdite chronique, qui est l'extension à la mastoïde de l'inflammation due à une otite chronique, prolongée dans le temps, et la mastoïdite aiguë, dont on distingue deux sortes : la mastoïdite masquée, ou mastoïdite décapitée, la plus fréquente aujourd'hui, et la mastoïdite extériorisée.

Mastoïdite masquée

Il s'agit d'une mastoïdite aiguë qui se développe au cours d'une otite dont le traitement antibiotique est mal adapté.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Malgré la prise d'antibiotiques, le sujet, le plus souvent un enfant, a toujours de la fièvre ; l'otite persiste et l'examen otoscopique (examen direct par le conduit auditif externe) ne montre aucune amélioration de l'aspect du tympan. Mais, surtout, l'état général de l'enfant s'altère : celui-ci perd l'appétit et ne prend plus de poids.

DIAGNOSTIC

Au moment du diagnostic, l'enfant est soigné pour une otite mais celle-ci ne guérit pas. Le diagnostic est difficile à établir car les antibiotiques pris pour combattre l'otite, même s'ils ne sont pas tout à fait adaptés au germe, atténuent d'une manière trompeuse la maladie, qui continue d'évoluer. Dans ce cas, il convient d'effectuer une paracentèse, au cours de laquelle on prélève dans l'oreille infectée un peu de pus, soumis ensuite à des examens bactériologiques avec antibiogramme.

TRAITEMENT

Le traitement antibiotique est modifié en fonction des données de l'antibiogramme. S'il échoue de nouveau, une mastoïdectomie (incision chirurgicale sous anesthésie générale de la mastoïde et nettoyage des cavités mastoïdiennes visant à éliminer les foyers infectieux) est le plus souvent réalisée. En effet, les complications apparaissent vite : l'infection peut se propager aux organes voisins et provoquer une méningite, une labyrinthite (inflammation du labyrinthe de l'oreille interne), un abcès du cerveau, une encéphalite (inflammation de l'encéphale), une thrombophlébite cérébrale (formation d'un caillot à l'intérieur d'une veine cérébrale ou inflammation de cette veine) ou une paralysie du nerf facial. Désormais, les mastoïdites masquées sont rares.

Mastoïdite extériorisée

Il s'agit d'une inflammation aiguë de la mastoïde, qui s'extériorise dans la peau derrière l'oreille. Une mastoïdite extériorisée constitue une complication d'une otite aiguë, l'infection de l'oreille moyenne se propageant aux cavités mastoïdiennes.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'enfant a de la fièvre, des frissons, des maux de tête, est fatigué, a mal à l'oreille et entend moins bien. Il existe une réaction inflammatoire à la hauteur de la mastoïde, située derrière le pavillon de l'oreille : la peau est rouge et sensible, parfois elle est gonflée par un abcès sous-cutané.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Au moment du diagnostic, l'enfant a une otite non soignée, qui a évolué et enflammé la mastoïde. Le diagnostic, étayé par les radiographies et le scanner, est confirmé par la découverte d'un microbe, en général une bactérie comme le pneumocoque, au cours d'examens sanguins.

   Le traitement repose sur la prise d'antibiotiques adaptés et, souvent, sur une mastoïdectomie (curage chirurgical des cavités mastoïdiennes).