Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hématospermie

hémospermie

hématurie

Présence de sang dans l'urine.

Synonyme : hémorragie urologique.

   Une hématurie peut être macroscopique, décelée par le patient lui-même, dont l'urine est de couleur rouge, rosée ou brune et contient parfois des caillots sanguins. Elle peut aussi être microscopique : l'urine est alors de couleur normale, le sang n'étant décelé qu'à l'examen microscopique. Certaines colorations rouges ou orangées de l'urine ne sont cependant pas des hématuries mais sont liées à l'ingestion de betteraves ou à celle de certains médicaments. Une hématurie est dite initiale quand le saignement survient au début de la miction ; terminale quand le saignement apparaît en fin de miction ; totale quand toutes les urines sont colorées.

   Les maladies les plus fréquentes à l'origine d'une hématurie sont les infections urinaires (cystites), les tumeurs et papillomes de la vessie, les adénomes et les cancers de la prostate, les calculs du rein ou de l'uretère, les tumeurs du rein, les tuberculoses urinaires ou, plus exceptionnellement, certaines malformations vasculaires rénales. Généralement, une hématurie initiale révèle la présence d'une tumeur de la prostate ; une hématurie terminale, une maladie vésicale ; une hématurie totale, une atteinte rénale, surtout si elle s'associe à une colique néphrétique.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'une hématurie repose sur un examen cytobactériologique des urines (E.C.B.U.), une urographie intraveineuse, une échographie rénale et vésicale. Si ces examens ne révèlent aucune anomalie, on recourt à une cystoscopie, à un scanner abdominopelvien, voire à une artériographie rénale. Le traitement consiste à soigner la maladie qui est à l'origine de l'hématurie.

héméralopie

Diminution de la vision en lumière basse (crépuscule, éclairage faible).

   Une héméralopie se rencontre essentiellement au cours d'affections touchant la rétine, qu'elles soient congénitales (rétinopathie pigmentaire) ou acquises (rétinopathie diabétique). Exceptionnellement, on peut évaluer ce symptôme à l'aide de tests spécialisés. Il n'existe pas de traitement.

hémiagueusie

Perte du goût de la moitié droite ou gauche de la langue.

   L'hémiagueusie est consécutive à une lésion d'un des deux nerfs qui transportent les sensations gustatives jusqu'à l'encéphale, à droite ou à gauche, le nerf facial pour les deux tiers antérieurs de la langue, le glossopharyngien pour le tiers postérieur. Cette lésion peut être due à une compression par une tumeur ou à une séquelle de traumatisme crânien. Le déficit sensoriel unilatéral est testé par l'application d'un coton imbibé de solution salée, sucrée ou amère sur les papilles de la langue. Le traitement est uniquement celui d'une cause éventuelle si cela est possible.

hémianopsie

Perte de la vision de la moitié du champ visuel de chaque œil.

   Les hémianopsies prennent différents aspects mais les plus courantes sont les hémianopsies latérales, dans lesquelles chaque œil perd la moitié temporale (du côté de la tempe, vers l'extérieur) ou nasale (du côté du nez, vers l'intérieur) de sa vision.

MÉCANISMES ET SIGNES

Les signes observés dépendent du fonctionnement de l'œil et de l'anatomie des voies visuelles (fibres nerveuses qui vont de la rétine au cortex cérébral). En effet, si l'on considère l'œil droit, on observe qu'un rayon lumineux venant de l'espace par le côté nasal (gauche) arrive sur le côté temporal (droit) de la rétine et qu'un rayon lumineux venant de l'espace par le côté temporal (droit) arrive sur la partie nasale (gauche) de la rétine - les images étant ainsi renversées comme dans un appareil photographique. Ensuite, les fibres nerveuses issues de la rétine temporale vont directement au cerveau droit, tandis que celles issues de la rétine nasale croisent la ligne médiane (en formant le chiasma optique) avant de se rendre au cerveau gauche. Pour l'œil gauche, les trajets sont symétriques des précédents. En résumé, pour chaque œil, le cerveau droit « voit » à gauche et le cerveau gauche « voit » à droite. Il en résulte deux grands types d'hémianopsie latérale.

— L'hémianopsie hétéronyme bitemporale est la perte de la moitié temporale du champ visuel de chaque œil, comme si le malade avait des œillères. Elle est due à une lésion des fibres nerveuses qui s'entrecroisent dans le chiasma optique. L'hémianopsie hétéronyme binasale est beaucoup plus rare et de mécanisme inconnu.

— L'hémianopsie homonyme peut être droite (perte de la moitié droite du champ visuel de chaque œil) ou gauche (perte de la moitié gauche). Elle est due à une lésion des voies visuelles situées après le chiasma, entre ce dernier et le cerveau.

CAUSES ET TRAITEMENT

Les lésions des voies visuelles peuvent avoir pour cause un traumatisme crânien, une compression par une tumeur ou un accident vasculaire cérébral. Le traitement est uniquement celui de la cause. Un diagnostic et un traitement très précoces permettent de récupérer la vision ou, tout au moins, empêchent l'aggravation du trouble.

hémiatrophie faciale

Affection caractérisée par une atrophie de la moitié de la face.

Synonyme : maladie de Romberg.

   L'hémiatrophie faciale, très rare et de cause inconnue, atteint la peau, les tissus sous-cutanés et les os du front, de la joue et du menton. Elle peut s'accompagner de convulsions et de paralysies. La maladie débute dans l'enfance ou l'adolescence puis évolue progressivement. Il n'existe pas à ce jour de traitement connu.

hémiballisme

Syndrome neurologique caractérisé par des mouvements anormaux et stéréotypés atteignant la moitié droite ou gauche du corps.

   L'hémiballisme a pour cause une lésion d'un noyau gris situé dans la profondeur du cerveau et appelé corps de Luys. Son origine est le plus souvent vasculaire, par ischémie (insuffisance de la circulation sanguine) ou, surtout, par hémorragie. Les mouvements involontaires sont soudains, amples, rapides, prédominant à la racine des membres (épaule, hanche), incessants. Ce qui différencie l'hémiballisme de la chorée ou de l'hémichorée est la stéréotypie de ces mouvements involontaires. Ceux-ci peuvent être source de traumatismes et gêner la marche mais cessent pendant le sommeil. Les médicaments de type neuroleptique suppriment ou atténuent les troubles.

Voir : athétose.