Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

néphrectomie

Ablation chirurgicale totale ou partielle d'un rein ou des deux reins.

   Le rein est composé de trois éléments principaux : les vaisseaux sanguins, qui transportent le sang vers le parenchyme (tissu fonctionnel) du rein, le parenchyme rénal, qui élabore l'urine, et les voies excrétrices, qui permettent son écoulement vers la vessie. Tous trois sont contenus dans une coque fibreuse, la capsule du rein, elle-même entourée d'une membrane graisseuse, la loge rénale.

DIFFÉRENTS TYPES DE NÉPHRECTOMIE

— La néphrectomie bilatérale, ou binéphrectomie, n'est pratiquée qu'exceptionnellement, lorsque les deux reins sont détruits et peuvent devenir une source de complications.

— La néphrectomie élargie est l'ablation d'un rein, des ganglions lymphatiques qui le drainent et de la loge rénale. Elle est pratiquée, en cas de cancer du rein, pour arrêter la progression cancéreuse et éviter ainsi la survenue de métastases.

— La néphrectomie partielle est l'ablation d'une partie du parenchyme rénal et de la voie excrétrice (calices) correspondante. Cette intervention est indiquée en cas de tumeur du rein (lorsque celle-ci est bénigne, de petite taille, etc.) ou d'infection rénale localisée (due à des calculs, à une tuberculose). La néphrectomie partielle peut entraîner des complications postopératoires (hémorragie locale, fistule urinaire).

— La néphrectomie pour prélèvement aux fins de greffe rénale consiste à retirer les deux reins, les vaisseaux associés et les uretères. Cette intervention est pratiquée sur des patients en état de mort cérébrale irréversible. Chaque rein peut ensuite être transplanté chez un receveur compatible atteint d'une insuffisance rénale chronique traitée par dialyse.

   Le prélèvement rénal peut être également réalisé chez un donneur vivant, consentant et apparenté au receveur. Dans ce cas, après s'être assuré du bon fonctionnement des deux reins du donneur, un seul est prélevé pour la greffe.

— La néphrectomie totale simple est l'ablation totale du rein, de la capsule fibreuse qui l'entoure et de la partie haute de l'uretère, en respectant la loge rénale. Elle se pratique sur un rein détruit (par une pyélonéphrite, par exemple) ou fonctionnellement inutile.

— La néphro-urétérectomie totale est l'ablation totale du rein et de l'uretère. Elle est indiquée en cas de tumeur des voies excrétrices urinaires ou en cas de destruction rénale due à un reflux vésico-urétéro-rénal.

ÉVOLUTION

Suivant l'état du malade et le type de néphrectomie pratiquée, la durée d'hospitalisation varie de 5 à 15 jours, la convalescence durant ensuite environ 3 semaines. Lorsque l'autre rein est sain, l'ablation totale ou partielle d'un rein n'a aucune conséquence sur la fonction rénale globale du patient. La néphrectomie bilatérale entraîne en revanche une insuffisance rénale terminale, nécessitant une épuration extrarénale (dialyse, hémodialyse) à vie ou une greffe de rein.

néphrétique

Qui se rapporte au rein.

néphrite interstitielle

Maladie caractérisée par une atteinte du tissu rénal interstitiel (tissu de soutien des néphrons).

Synonyme : néphropathie interstitielle.

   Selon leur mécanisme, on distingue deux grands types de néphrite interstitielle.

Néphrites dues à une atteinte du tissu interstitiel par voie urinaire

Appelées également néphrites interstitielles par voie ascendante, ou pyélonéphrites, elles sont dues à une infection ou à une malformation des voies excrétrices (calices, bassinets, uretères, vessie, urètre).

— Les pyélonéphrites aiguës n'atteignent le plus souvent qu'un seul rein. D'origine bactérienne (dues, par exemple, à un colibacille), parfois favorisées par la présence d'un calcul urinaire, elles affectent généralement des femmes jeunes déjà atteintes d'une inflammation vésicale (cystite) non traitée. Elles se traduisent par des douleurs lombaires vives, accompagnées de frissons et de fièvre. Leur traitement repose sur l'administration d'antibiotiques ; ceux-ci doivent être pris pendant plusieurs semaines afin d'éviter les rechutes.

— Les pyélonéphrites chroniques peuvent atteindre un seul rein ou les deux. Elles sont la conséquence d'infections urinaires récidivantes, généralement dues à des anomalies congénitales ou acquises des voies excrétrices, qui favorisent ou gênent l'écoulement des urines. Si la pyélonéphrite n'atteint qu'un seul rein, elle n'a pas de conséquence sur la fonction rénale. Si elle est bilatérale, elle entraîne progressivement une insuffisance rénale. Le traitement vise avant tout à juguler l'infection et à soigner, souvent chirurgicalement, l'anomalie en cause.

Néphrites dues à une atteinte du tissu interstitiel par voie sanguine

Elles surviennent lorsque le sang véhicule jusqu'aux reins un agent infectieux (septicémie), toxique (par exemple, une molécule médicamenteuse) ou antigénique ; on parle, dans ce dernier cas, de néphropathie interstitielle immunoallergique. Ces néphrites affectent toujours les deux reins.

— Les néphrites interstitielles aiguës sont liées à l'absorption de certains toxiques ou dues à des réactions allergiques, notamment à certains médicaments. D'apparition brutale, elles se traduisent généralement par une insuffisance rénale aiguë. Dans les formes les plus sévères, il faut recourir à une épuration du sang par hémodialyse en attendant la guérison, qui survient le plus souvent spontanément, en quelques jours ou en quelques semaines.

— Les néphrites interstitielles chroniques sont dues essentiellement à des affections métaboliques (hypercalcémie ou hypokaliémie chroniques, oxalose) ou à l'accumulation dans le rein de substances toxiques (analgésiques, lithium, certains médicaments anticancéreux comme le cisplatine, etc.). Les lésions qu'elles entraînent sont irréversibles et risquent d'aboutir à une insuffisance rénale chronique nécessitant une épuration du sang par hémodialyse à vie, voire une greffe de rein.

néphroangiosclérose

Sclérose des artères et des artérioles rénales due à une hypertension artérielle.

   La néphroangiosclérose est la conséquence d'une hypertension artérielle mal équilibrée ou non traitée, évoluant depuis un certain nombre d'années. Elle se traduit le plus souvent par une protéinurie modérée et évolue à long terme vers une insuffisance rénale nécessitant, dans les cas les plus sévères, une dialyse. Il existe une forme rare, mais particulièrement grave, de néphroangiosclérose, appelée néphroangiosclérose maligne, qui est susceptible de détruire définitivement les reins en quelques semaines ou en quelques mois.

TRAITEMENT

Essentiellement préventif, il consiste à suivre et à soigner toute hypertension artérielle. Le traitement des néphroangioscléroses malignes repose sur l'administration d'antihypertenseurs puissants en milieu hospitalier.