Larousse Médical 2006Éd. 2006
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cerveau (abcès du)

Collection de pus localisée dans le cerveau.

   Un abcès du cerveau résulte presque toujours de la propagation d'une infection située à un autre endroit du corps ; celle-ci vient de l'oreille moyenne ou des sinus dans 40 % des cas, mais il peut s'agir aussi d'une septicémie (présence de bactéries dans le sang). Les autres causes sont les traumatismes (piqûre, blessure), qui peuvent introduire des germes extérieurs, et les déficits des défenses immunitaires favorisant la multiplication des germes. Une fois constitué, l'abcès lèse les cellules nerveuses et peut provoquer une augmentation de la pression du liquide cérébrospinal.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les symptômes les plus courants de l'abcès du cerveau sont des maux de tête, une somnolence, des vomissements. Parfois, on observe une fièvre, des troubles visuels, des crises d'épilepsie, voire des signes spécifiques de la région lésée par l'abcès tels qu'une paralysie d'un membre. Le scanner, ou éventuellement l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.), confirme le diagnostic.

TRAITEMENT

Il fait appel aux antibiotiques à hautes doses, associés le plus souvent au drainage ou à l'ablation de l'abcès par le chirurgien. Environ 10 % des cas sont d'évolution mortelle. Les autres peuvent laisser des séquelles neurologiques, comme une épilepsie.

cerveau (tumeur du)

Tumeur, bénigne ou maligne, située dans le cerveau.

   On distingue les tumeurs primitives, qui se développent à partir de cellules du cerveau, et les tumeurs secondaires, qui sont des métastases.

Tumeur primitive du cerveau

Environ 60 % des tumeurs primitives sont des gliomes, formés à partir des cellules gliales qui entourent et soutiennent les cellules nerveuses ; ils peuvent être bénins ou malins. Les méningiomes, qui siègent sur les méninges, sont également fréquents ; ils sont toujours bénins. Les causes des tumeurs primitives ne sont pas connues.

   Les symptômes sont de trois ordres : déficit neurologique (aphasie, paralysie localisée), épilepsie dans un cas sur cinq et signes d'hypertension intracrânienne (maux de tête, altération des fonctions mentales, vomissements). L'apparition des symptômes est plus précoce et leur évolution plus rapide et plus extensive dans le cas d'une tumeur maligne. Les techniques d'imagerie médicale (scanner cérébral et imagerie par résonance magnétique [I.R.M.]) permettent de déterminer le siège exact de la tumeur et de donner des indications sur sa nature. Mais le diagnostic précis ne peut être établi qu'après une biopsie cérébrale.

   Le traitement, lorsqu'il est possible, repose sur l'ablation chirurgicale de la tumeur, aidée par repérage tridimensionnel (stéréotaxie) et éventuellement complétée par la radiothérapie et/ou la chimiothérapie. Une technique thérapeutique nouvelle appelée « gamma knife », consiste à irradier à l'aide d'une forte dose et en une seule fois la tumeur de petite taille inaccessible à la chirurgie.

Tumeur secondaire du cerveau

Les tumeurs secondaires sont des métastases, souvent multiples, qui proviennent essentiellement d'un cancer bronchopulmonaire ou d'un cancer du sein. Les symptômes sont les mêmes que ceux des tumeurs primitives du cerveau, mais ils évoluent de façon plus rapide.

   Le diagnostic repose sur les techniques d'imagerie médicale, qui mettent en évidence les lésions cérébrales et, dans un cas sur deux, le cancer primitif. Le traitement est celui du cancer primitif s'il a été découvert. La radiothérapie cérébrale est également indiquée.

cervelet

Partie de l'encéphale située à la base du crâne, en arrière du tronc cérébral, et responsable de la coordination de l'activité musculaire nécessaire à l'équilibre et aux mouvements.

STRUCTURE

Le cervelet est situé dans la région du crâne appelée fosse postérieure. Au-dessus de lui, les méninges forment la tente du cervelet, qui sépare celui-ci des hémisphères cérébraux. En avant, le cervelet est connecté avec le tronc cérébral, dont il est séparé par le 4e ventricule (cavité remplie de liquide cérébrospinal) dans sa partie médiane. Sur chaque côté, 3 paires de pédoncules cérébelleux le rattachent aux éléments du tronc cérébral (au bulbe rachidien, à la protubérance annulaire et aux pédoncules cérébraux). Il forme, avec le bulbe rachidien et la protubérance annulaire, le rhombencéphale, ou cerveau postérieur.

   Le cervelet lui-même est constitué de 2 lobes (ou hémisphères) latéraux réunis au milieu par le vermis. Sa structure interne ressemble à celle des hémisphères cérébraux, avec une couche de substance grise périphérique formant un cortex et des noyaux profonds de substance grise disséminés dans de la substance blanche. Le cervelet reçoit plusieurs vaisseaux en provenance d'un important groupe d'artères de l'encéphale, le système vertébrobasilaire.

FONCTIONNEMENT

Les fibres nerveuses de la substance blanche, conductrices de l'influx nerveux, réalisent les connexions entre les noyaux et le cortex du cervelet et le reste du système nerveux central. Elles sortent du cervelet et y rentrent en passant par les pédoncules. Le cervelet reçoit à chaque instant des informations sur l'appareil locomoteur ; il coordonne en réponse la contraction et la décontraction des muscles.

   Le vermis joue un rôle dans la statique du corps (posture du corps, maintien de l'équilibre), et les lobes jouent un rôle dans sa dynamique (aide aux mouvements volontaires).

EXAMENS ET PATHOLOGIE

Le cervelet est exploré de la même façon que le reste de l'encéphale, particulièrement par le scanner. On y observe les mêmes maladies : tumeurs, abcès, troubles vasculaires, maladies dégénératives, intoxications, etc. Lorsque le cervelet ou les fibres nerveuses en relation avec lui sont lésés, un syndrome cérébelleux survient, comportant une ataxie (trouble de la coordination motrice). Parfois, l'atteinte du vermis prédomine et le sujet présente une hypotonie musculaire (relâchement musculaire excessif) ; il écarte trop les pieds en position debout et sa démarche donne une impression d'ébriété. Si l'atteinte d'un lobe prédomine, le malade a du mal à commencer et à arrêter ses mouvements, qui vont trop loin (hypermétrie) ; il ne peut plus réaliser de mouvements alternatifs rapides (faire les « marionnettes », par exemple) ; ses gestes sont souvent gênés par un tremblement.

Voir : encéphale.