Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lipomatose

Maladie caractérisée par la présence de lipomes (tumeurs bénignes graisseuses) nombreux et disséminés sous la peau.

   Le plus fréquent et le plus caractéristique de ses aspects est représenté par la maladie de Launois-Bensaude : de cause exacte inconnue, celle-ci touche surtout l'homme alcoolique vers 50 ans ; les lipomes, relativement symétriques, siègent sur le cou, déformant la nuque en « bosse de bison », au-dessus et au-dessous des clavicules, puis s'étendent vers la poitrine, l'abdomen et les cuisses. Il arrive qu'un des lipomes comprime les organes ou les tissus voisins, provoquant une gêne respiratoire, une difficulté à déglutir, une paralysie. Le seul traitement est chirurgical. Il est malaisé du fait de la délimitation imprécise des lipomes.

lipome

Tumeur bénigne développée aux dépens des cellules graisseuses.

   Les lipomes affectent l'adulte entre 30 et 60 ans. Ils sont surtout fréquents sur le cou, les épaules, le haut du dos, à la face interne des bras, sur les fesses et à la racine des cuisses. Ils forment des masses molles plus ou moins saillantes, le plus souvent indolores, mobiles, recouvertes d'une peau normale. Ils sont uniques ou multiples et de taille variable. Leur ablation n'est pas indispensable. Lorsqu'ils sont retirés chirurgicalement, l'intervention est pratiquée, suivant les cas, soit par lipoaspiration, soit par incision chirurgicale.

Voir : lipomatose, liposuccion.

lipophilie

Affinité chimique avec les lipides.

   La lipophilie caractérise en général des substances organiques (non minérales) non chargées électriquement : ainsi, les vitamines A, D, E et K sont lipophiles, à la différence des vitamines de la famille B et des vitamines C, qui sont hydrophiles (elles attirent l'eau).

lipoprotéine

Substance formée par l'association de protéines (appelées apolipoprotéines) et de lipides (cholestérol, triglycérides).

   Les lipoprotéines assurent le transport des lipides dans le sang ; il en existe quatre catégories.

— Les chylomicrons sont essentiellement constitués de triglycérides. Ils représentent une forme transitoire de lipides sanguins.

— Les VLDL (very low density lipoproteins, ou lipoprotéines de très basse densité) sont riches en triglycérides.

— Les LDL (low density lipoproteins, ou lipoprotéines de basse densité) sont les lipoprotéines les plus riches en cholestérol. Elles transportent le cholestérol dans les cellules de la paroi artérielle et augmentent ainsi le risque d'athérosclérose (dépôt lipidique sur la paroi des artères). On désigne sous le nom de « mauvais cholestérol » le cholestérol lié aux LDL.

— Les HDL (high density lipoproteins, ou lipoprotéines de haute densité) représentent la voie d'élimination du cholestérol sanguin : c'est pourquoi le cholestérol lié aux HDL est souvent appelé « bon cholestérol ».

liposarcome

Tumeur maligne du tissu adipeux, pouvant prendre des formes très diverses et généralement située en profondeur, dans l'abdomen, dans la cuisse ou à l'épaule.

   Un liposarcome forme une masse consistante au palper. Son poids peut atteindre plusieurs kilos.

   Le diagnostic est parfois difficile à établir car un liposarcome peut se confondre avec un lipome (tumeur bénigne due à une hypertrophie locale du tissu graisseux). L'I.R.M. peut aider au diagnostic. La confirmation du diagnostic dépend alors des résultats d'une biopsie. Les liposarcomes envahissent progressivement les tissus de voisinage et peuvent entraîner des métastases. Leur traitement est l'ablation chirurgicale, éventuellement complétée par une chimiothérapie. Une surveillance est ensuite nécessaire pour diagnostiquer de façon précoce les récidives.

liposome

Sphère artificielle de quelques micromètres dont la paroi est formée de lipides et qui contient une substance active en solution, par exemple un corticostéroïde ou un antifongique (actif contre les mycoses).

Cette forme particulière de préparation médicamenteuse est utilisée en application cutanée. La paroi protège la substance active et sert de moyen de transport. Arrivé au contact d'une cellule, le liposome libère à l'intérieur la substance active. Cette technique, encore peu utilisée, pourrait se développer au cours des prochaines années.

liposuccion

Aspiration chirurgicale, par une petite incision, de la graisse sous-cutanée superficielle ou profonde.

   La liposuccion est l'opération la plus fréquente en chirurgie esthétique. Une liposuccion minime ne nécessite pas d'hospitalisation ; une liposuccion importante (retrait de plus d'un kilogramme de graisse) exige une hospitalisation de 48 heures.

INDICATIONS

La liposuccion se pratique lorsqu'une accumulation de graisse résiste à un traitement amaigrissant ou à des techniques de destruction des graisses alimentaires dans l'organisme. Une liposuccion ne constitue pas un traitement idéal de l'obésité. Elle élimine des accumulations de graisse localisées, d'origine génétique ou dues à des tumeurs bénignes acquises, les lipomes.

   Elle se pratique le plus souvent dans certaines parties du corps : hanches et haut des cuisses chez la femme, ventre ou face interne des genoux chez les sujets des deux sexes. Une liposuccion est une technique bien adaptée à des parties du corps comme le cou, la face postérieure des bras, le ventre, la face externe des cuisses, les flancs, la taille et la face interne des genoux, mais l'aspiration est plus difficile dans la face interne des cuisses, les chevilles, les mollets, les bajoues.

TECHNIQUE

L'opération se fait sous anesthésie générale ou locale selon l'importance de la liposuccion. Après infiltration de solutions qui liquéfient les graisses, des canules, branchées à un aspirateur et introduites dans une petite incision pratiquée dans la partie adipeuse, éliminent les masses graisseuses.

ÉVOLUTION

Immédiatement après l'opération apparaissent des hématomes importants, des douleurs et un gonflement des zones qui ont été aspirées. Dans les cas de liposuccions minimes, le patient peut mener une vie active dès le lendemain de l'intervention. En cas de liposuccions importantes, un délai de 8 à 10 jours est nécessaire avant une reprise normale d'activité.

   Après le quinzième jour, les pertes adipeuses sont visibles. Pour éviter les récidives et les retouches, les patients doivent se soumettre à un régime postopératoire et à des massages qui corrigent les inégalités de la surface de la peau et les irrégularités dues à la rétraction des cicatrices.

COMPLICATIONS

— Une infection est extrêmement rare (un cas sur mille, selon les estimations).

— Des bourrelets et des adhérences en profondeur, liés à des difficultés de cicatrisation, sont difficiles à traiter.

Voir : obésité, stéatomérie.