Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

neurotonie

Trouble bénin caractérisé par un excès de fonctionnement du système nerveux végétatif.

   La neurotonie, couramment appelée nervosité ou tension nerveuse, se traduit par une émotivité exagérée, des palpitations, des tremblements, des diarrhées. À l'examen, les réflexes ostéotendineux (rotulien, par exemple) sont exagérés et il peut même y avoir des modifications de l'électrocardiogramme, sans conséquences pathologiques.

Si la neurotonie entraîne une gêne trop importante, un traitement consistant à améliorer l'hygiène de vie du sujet est possible : durée de sommeil suffisante, pratique modérée et régulière d'un sport, activités de loisirs, suppression du tabac et de l'alcool, psychothérapie légère, prise de médicaments à base de plantes, homéopathie, acupuncture. Chez certaines personnes, les troubles peuvent être révélateurs de difficultés psychologiques nécessitant un traitement plus important (anxiolytiques, psychanalyse).

neurotoxine

Substance biologique toxique agissant sur le système nerveux.

   Les principales neurotoxines néfastes pour l'homme sont celles qui sont élaborées par le bacille du tétanos (Clostridium tetani), le bacille du botulisme (Clostridium botulinum), le bacille de la diphtérie (Corynebacterium diphteriæ) et celles qui sont contenues dans le venin de certains serpents. Les neurotoxines provoquent dans l'organisme l'apparition de signes neurologiques caractéristiques de chaque maladie. Le traitement des atteintes neurotoxiques fait appel à la sérothérapie (administration de sérum contenant des anticorps spécifiques de la toxine en cause, capables de l'inactiver in vivo).

Voir : toxine.

neurotransmetteur

Substance chimique de l'organisme permettant aux cellules nerveuses de transmettre leurs messages.

Synonyme : neuromédiateur.

   Les neurotransmetteurs comprennent de nombreuses substances, dont l'acétylcholine, l'acide gamma-aminobutyrique, l'adrénaline, la dopamine, les différentes endorphines, les différentes enképhalines, la noradrénaline, la sérotonine, etc. Chaque substance chimique est située en des endroits précis du système nerveux et correspond à des fonctions nerveuses bien définies (sensibilité à la douleur, contraction musculaire, coordination des mouvements, etc.).

   Le neurotransmetteur est synthétisé par le neurone (cellule nerveuse), qui le libère ensuite au niveau d'une synapse, zone de jonction avec une deuxième cellule (autre cellule nerveuse, cellule d'un muscle ou d'une glande). Le neurotransmetteur se fixe alors sur une substance chimique qui lui est spécifique, le récepteur, situé dans la membrane qui entoure la deuxième cellule. C'est sa fixation qui provoque la réponse (par exemple, la contraction d'une cellule musculaire).

   De nombreuses substances, médicamenteuses ou non, ont la même action qu'un neurotransmetteur et sont dites agonistes (adrénergiques, cholinergiques) ; d'autres ont une action contraire et sont dites antagonistes (adrénolytiques, anticholinergiques). Par ailleurs, un déficit en un neurotransmetteur donné peut être responsable d'une pathologie. C'est le cas pour la maladie de Parkinson, où un déficit en dopamine est observé.

neurotrope

Se dit d'une substance ou d'un micro-organisme qui se fixe sur le tissu nerveux.

neurotropisme

Affinité d'une substance chimique ou d'un microbe pour le système nerveux.

   Par exemple, le virus de la poliomyélite se fixe de préférence sur des cellules nerveuses de la moelle épinière et provoque des paralysies des membres. Le virus herpès du zona est aussi un virus neurotrope, comme en témoignent en particulier les douleurs qui persistent après la guérison de l'éruption. La toxine du botulisme, sécrétée par des bactéries dans des aliments en conserve, se localise exclusivement sur des cellules nerveuses et est responsable de paralysies de l'iris de l'œil (dilatation de la pupille) et des muscles de la déglutition.

neutronthérapie

Radiothérapie utilisant des neutrons provenant d'un cyclotron (accélérateur de particules), afin de détruire des cellules cancéreuses.

Une neutronthérapie est surtout indiquée pour traiter certaines tumeurs peu sensibles à la radiothérapie classique. Après une séance de neutronthérapie, le patient doit être isolé durant quelques heures dans un local hermétique aux radiations, les tissus irradiés étant susceptibles de présenter une radioactivité transitoire.

Voir : cyclotron, radiothérapie.

neutropénie

Diminution dans le sang du nombre des polynucléaires neutrophiles (globules blancs contribuant à l'élimination des bactéries) par rapport aux valeurs normales.

   Une neutropénie s'évalue en nombre absolu et non en pourcentage de globules blancs. Les limites de la neutropénie sont variables d'un type ethnique à l'autre, pour des raisons génétiques. Ainsi, chez les Européens et les Asiatiques, on parle de neutropénie quand le nombre des polynucléaires neutrophiles est inférieur à 1 700 par millimètre cube de sang et, chez les Africains, quand il est inférieur à 800. Lorsque ce nombre s'abaisse à moins de 500, et surtout à moins de 200, les risques de développement d'une infection bactérienne sont importants.

DIFFÉRENTS TYPES DE NEUTROPÉNIE

Les neutropénies sont soit constitutionnelles (agranulocytose congénitale), soit acquises. La plupart des neutropénies acquises sont mineures et n'ont aucune conséquence. La forme la plus fréquente, chronique, est observée en cas de fatigue, principalement chez la femme. En revanche, une neutropénie chronique sévère, avec des infections à répétition, se rencontre au cours de la polyarthrite rhumatoïde, au contact de substances toxiques (chimiothérapie, radiations ionisantes) ou dans les aplasies médullaires et les leucémies. Les neutropénies aiguës s'observent au cours d'infections virales ou bactériennes. Les neutropénies aiguës médicamenteuses ne sont habituellement qu'une étape avant l'agranulocytose, absence complète de polynucléaires neutrophiles particulièrement grave. Une agranulocytose justifie le transfert du malade en service spécialisé et des précautions d'asepsie à cause du risque infectieux. Lorsqu'une neutropénie sévère survient au cours d'une chimiothérapie, celle-ci doit être réduite, voire interrompue momentanément.