Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rein (cancer du)

Tumeur maligne du rein développée à partir du tissu rénal.

Synonymes : adénocarcinome du rein, hypernéphrome, néphrocarcinome, néphro-épithéliome.

   Le cancer du rein survient chez l'adulte, le plus souvent après 50 ans. Il se révèle par la présence de sang dans les urines, parfois par une douleur du rein atteint par la tumeur. Plus rarement, il se traduit par une fatigue avec perte de poids, une fièvre et/ou une polyglobulie (excès de globules rouges).

DIAGNOSTIC

Actuellement, le cancer du rein est le plus souvent découvert fortuitement lors d'un examen échographique systématique de l'abdomen prescrit pour une autre raison. L'examen de l'abdomen et de la fosse lombaire permet de déceler un gros rein tumoral. Outre l'échographie rénale, les examens radiologiques permettant de confirmer le diagnostic sont l'urographie intraveineuse et le scanner rénal. On n'a recours aux autres méthodes d'imagerie, telles que l'artériographie ou l'imagerie par résonance magnétique rénale, que lorsque le diagnostic est particulièrement difficile.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Elle est parfois très lente, même en cas de métastases. Celles-ci sont en général osseuses, pulmonaires ou hépatiques.

   En l'absence de métastases, le meilleur traitement du cancer du rein est la néphrectomie élargie (ablation du rein, de sa loge et des ganglions lymphatiques adjacents). Les métastases peuvent nécessiter un traitement spécifique : ablation chirurgicale si la métastase est unique ; immunothérapie, associée ou non à une chimiothérapie dans le cas contraire. En cas de métastases, un traitement par un anti-tyrosine kinase (sunitimib) peut aussi être proposé.

PRONOSTIC ET SURVEILLANCE

Le pronostic du cancer du rein, lorsque celui-ci est traité avant l'apparition de métastases, est habituellement favorable. Une surveillance régulière des malades, deux ou trois fois par an, est nécessaire.

rein (kyste du)

Cavité pathologique située dans le rein, de contenu fluide, limitée par une paroi.

   Les kystes peuvent s'observer dans le cadre d'une maladie génétique, telle que la maladie polykystique des reins ou la néphronophtise, ou survenir de façon isolée : alors appelés kystes simples, ils peuvent être uniques ou multiples et leur mécanisme d'apparition est inconnu.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les kystes du rein peuvent ne se traduire par aucun symptôme ou, lorsqu'ils sont très volumineux, provoquer des douleurs lombaires. Lorsqu'ils entrent dans le cadre d'une maladie génétique, ils sont très nombreux, augmentent progressivement de volume et détruisent le tissu rénal, provoquant une insuffisance rénale chronique.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Il repose sur l'échographie et le scanner. Les antécédents du malade, les examens cliniques et biologiques ainsi que les données d'imagerie médicale permettent de préciser la nature des kystes.

   Les kystes simples ne nécessitent aucun traitement sauf s'ils sont très volumineux ; dans ce dernier cas, on peut soit procéder à l'ablation chirurgicale du kyste, soit ponctionner celui-ci par voie transcutanée pour le vider.

rein artificiel

Appareil épurant le sang de ses déchets à la place des reins en cas d'insuffisance rénale.

Voir : hémodialyse.

rein en éponge

maladie de Cacchi et Ricci

rein en fer à cheval

Malformation caractérisée par une fusion des deux reins.

   Les reins sont normalement séparés et situés chacun de part et d'autre de la colonne vertébrale. En cas de rein en fer à cheval, ils sont reliés entre eux, le plus souvent à leur pôle inférieur, par un isthme qui passe devant la colonne vertébrale. Cette anomalie est souvent associée à une autre malformation (hydronéphrose congénitale, par exemple). En général, elle est découverte fortuitement, lors d'examens radiologiques. Lorsqu'elle est isolée, elle n'a pas de conséquence pathologique et ne requiert pas de traitement.

Reiter (syndrome de)

syndrome oculo-urétro-synovial

relaxation

Détente physique et mentale résultant d'une diminution du tonus musculaire et de la tension nerveuse.

rémission

Atténuation ou disparition temporaire des symptômes d'une maladie.

rémittent

Dont l'évolution comporte des rémissions.

   Une fièvre rémittente procède par accès très rapprochés, non séparés par des phases d'apyrexie (absence de fièvre) complète. La brucellose peut avoir une courbe thermique de ce type.

remplacement valvulaire

Ablation chirurgicale d'une valvule cardiaque défectueuse suivie de la pose d'une prothèse.

   Chacune des quatre valvules cardiaques (valvules aortique, mitrale, pulmonaire, tricuspide) peut bénéficier de cette opération.

DIFFÉRENTS TYPES DE PROTHÈSE

— Les prothèses mécaniques sont en métal et/ou en carbone et possèdent une collerette en tissu synthétique permettant leur fixation sur le pourtour de l'orifice (anneau valvulaire). Il en existe plusieurs formes, désignées par le nom de leur inventeur : la valve de Starr comprend une bille qui se déplace dans une petite cage. La valve de Bjork est munie d'un disque capable de s'incliner à 70 degrés en position ouverte. Les valves à ailettes telles que la valve de Saint-Jude (deux hémi-disques pouvant s'incliner à 90 degrés en position ouverte) sont actuellement les plus utilisées. Leur fonctionnement est de longue durée mais elles nécessitent un traitement anticoagulant à vie pour éviter la formation d'un thrombus (caillot sanguin) au contact de la prothèse susceptible d'être à l'origine d'une embolie (obstruction) dans la grande circulation.

— Les bioprothèses sont des valvules hétérogreffes (qui ont été prélevées sur un animal, le porc ou le veau), traitées pour qu'il n'y ait pas de rejet, ou homogreffes (prélevées sur un individu décédé). Les greffes sont stérilisées puis montées sur armature ou sur tuteur métallique. Leur longévité est inférieure à celle des prothèses mécaniques – caractéristique qui doit être prise en compte avant de pratiquer l'opération sur des sujets jeunes ou d'âge moyen. Elles ne nécessitent un traitement anticoagulant que durant quelques semaines.

INDICATIONS

Un remplacement valvulaire s'effectue lorsqu'une valvule est très altérée, qu'elle ne parvient plus à remplir correctement son rôle et qu'elle entraîne des symptômes alarmants (gêne respiratoire, essoufflement) ou qu'elle peut donner lieu à de graves complications. Le remplacement valvulaire est indiqué notamment dans le cas de maladies valvulaires congénitales ou acquises à la suite d'un rhumatisme articulaire aigu, d'une ischémie (arrêt de l'apport sanguin), etc.

   Le choix entre valve mécanique et bioprothèse dépend de l'âge du patient, de la valvule à remplacer et d'une éventuelle contre-indication à un traitement au long cours par les anticoagulants.

TECHNIQUE

Cet acte de chirurgie lourde se pratique sous anesthésie générale et dure de deux à quatre heures. La peau du thorax est incisée puis le sternum est sectionné. Le patient est alors relié à une machine cœur-poumon et son cœur est « arrêté » (mis en fibrillation ventriculaire, par exemple par refroidissement). Le chirurgien ouvre le cœur, repère la valvule déficiente, l'enlève et la remplace par la valve de substitution choisie en fixant celle-ci par une vingtaine de points sur l'anneau valvulaire. Puis il referme le cœur et le défibrille électriquement. La machine cœur-poumon est débranchée, la paroi thoracique suturée.

SURVEILLANCE

Après l'opération, l'hospitalisation dure quelques jours en l'absence de complications.

   La surveillance postopératoire est stricte et comporte une convalescence avec rééducation de quelques semaines. Elle porte sur l'état général de l'opéré et le bon fonctionnement de la valve, apprécié notamment par écho-Doppler cardiaque. La surveillance ultérieure, régulière, comporte la pratique de cet examen une fois par an.

   En cas d'intervention dentaire, le malade doit prévenir son dentiste de son état : un traitement antibiotique préventif lui est alors administré afin d'éviter tout risque d'endocardite (inflammation de l'endocarde d'origine infectieuse). Enfin, pour les porteurs de prothèses mécaniques, il faut, en outre, surveiller à vie l'efficacité du traitement anticoagulant. Un sujet ayant bénéficié d'une telle opération peut en règle générale reprendre une existence et des activités normales si l'intervention a eu lieu avant que la lésion valvulaire n'ait retenti de façon significative sur la fonction cardiaque.